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" Ne leur donne rien, Lina. Même pas ta peur. "
P.383
Afficher en entier-Alors combien de page as-tu fumé jusqu'ici?
-Près de 10,répondis-je en le regardant par dessus mon épaule.
-Tu dois parler presque couramment le russe maintenant,dit-il d'un air taquin en tirant sur mon bonnet.
-Peerestan,lâchai-je avec un sourire.
-"arrête",dis-tu?Ah très bien!Tu as doc vraiment appris quelque chose.Et ce mot-krassivaïa-tu le connais?
Je me retournais.
-Qu'est ce que ça signifie?
-Il faut que tu l'apprennes,déclara Andrius.
-Bon, d'accord,dis-je,je le ferai.
-Sans demander à ta mère-promis?
-Oui.Peux-tu le répeter encore une fois?
-Krassivaïa.Il faut vraiment que tu l'apprenes par toi-même.
-J'ai compris,Andrius.
-Nous verrons,dit-il.
Et il s'éloigna avec un sourire.
Afficher en entierVous êtes-vous jamais demandé ce que vaut une vie humaine ? Ce matin-là, mon petit frère ne valait pas plus qu'une montre à gousset.
Afficher en entier"Krassivaïa. Je n'avais toujours pas trouvé la signification de ce mot. Peut-être la découvrirais-je en sautant des pages. Je commençais à feuilleter le livre quand quelque chose attira mon attention. Il y avait effectivement quelques mots écrits au crayon dans la marge, à la page 278.
Salut, Lina. Tu es arrivée à la page 278. C'est joliment bien !
Je poussai un cri étouffé, puis fis mine d'être absorbée dans le livre. J'observais l'écriture d'Andrius et promenai mon index sur les quatre lettres — de hautes lettres déliées — qu'il avait tracées de sa main pour écrire mon nom. Y avait-il d'autres messages ? Sans doute plus avant dans le texte. Brûlant d'impatience de les lire, je feuilletai les pages, examinant les marges avec soin.
Page 300 :
Es-tu réellement arrivée à la page 300 ou sautes-tu des pages ?
Je dus réprimer mon fou rire.
Page 322 :
Dombey et Fils est ennuyeux. Avoue-le.
Page 364 :
Je pense à toi.
Page 412 :
Peut-être es-tu en train de penser à moi ?
Je fermai les yeux.
Oui, je pense à toi. Bon anniversaire, Andrius."
P.371-372
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler) " - Regarde moi, chuchota Andrius en se rapprochant de moi. Je te retrouverai. Nous nous reverrons. Pense à ça, concentre-toi sur ça. Pense au jour où je te rapporterai tes dessins. Représentes-toi là scène, car je serais là.
J'acquiesçai.
- Vilkas, appela l'officier.
C'est à notre tour de grimper dans le camion. Je regardai Andrius. Il se passait la main dans les cheveux. Le moteur se mit à gronder. Je lui adressai un dernier signe d'adieu.
Ses lèvres formèrent les mots : " A bientôt ."
P.299
Afficher en entierIl n'y avait pas de doute, nous étions en sécurité.
En sécurité dans les bras de l'enfer.
Afficher en entier"Ce témoignage a été écrit pour laisser une trace ineffaçable et tenter l'impossible : parler dans un monde où nos voix ont été éteintes. [...]J'espère de tout mon coeur que les pages ici cachées feront jaillir de votre âme la source de compassion la plus profonde. J'espère aussi qu'elles vous inciteront à faire quelque chose, a en parler à quelqu'un. C'est le seul moyen de nous assurer que les hommes ne permettront pas au mal de se reproduire sous cette forme."
Afficher en entierOn était au fond du gouffre et on avait essayé d'atteindre le ciel. Je compris soudain que si on se soutenait les uns les autres, on en serait peut-être moins éloignés.
Afficher en entier- Comment peuvent-ils décider que nous sommes des animaux ? Ils ne nous connaissent même pas.
- Nous nous connaissons, répondit Mère. Ils se trompent. Ne leur permet jamais, Lina, de te convaincre du contraire. Comprends-tu ?
J’acquiesçai d’un signe de tête. Mais je savais qu’un certain nombre de nos compagnons s’étaient déjà laissé persuader de leur condition inférieure. Ils avaient une expression abattue, dénuée de tout espoir et se faisaient tout petits devant le NKVD. J’aurais voulu les dessiner tous.
Afficher en entierMon mari, Andrius, dit que le mal gouvernera le monde jusqu’à ce que les hommes et les femmes de bonne volonté se décident à agir. Je le crois. Ce témoignage a été écrit pour laisser une trace ineffaçable et tenter l’impossible : parler dans un monde où nos voix ont été éteintes
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