Ajouter un extrait
Liste des extraits
Je dois reconnaître pourtant que toutes mes recherches furent inutiles. On avait vu en effet l’homme à la voix bizarre autour de la gare de Keene le 18 juillet en début d’après-midi, et un flâneur semblait l’associer vaguement à une lourde caisse ; mais il était absolument inconnu et nul ne l’avait vu avant ni depuis. Il n’était pas entré au service télégraphique et n’avait apparemment reçu aucun message, pas plus que le bureau n’en avait enregistré pour qui que ce soit, mentionnant la présence de la pierre noire à bord du n° 5508. Naturellement Akeley m’aida dans ces recherches, et vint même en personne à Keene pour interroger les gens près de la gare ; mais il paraissait beaucoup plus fataliste que moi. Voyant dans la perte de la caisse une conséquence grave et menaçante de conjonctures inévitables, il n’avait en fait aucun espoir de la retrouver. Il parla des indéniables pouvoirs télépathiques et hypnotiques des créatures des collines et de leurs agents, et laissa entendre dans une lettre que la pierre, à son avis, n’était déjà plus sur cette terre. Quant à moi, j’étais furieux, car j’avais senti que ces vieux hiéroglyphes à demi effacés offraient au moins une chance de découvertes sérieuses et stupéfiantes. J’en aurais gardé une amère obsession si les lettres suivantes d’Akeley n’avaient aussitôt révélé une nouvelle phase de l’horrible mystère des collines qui retint immédiatement toute mon attention.
Afficher en entierQu’il ait vraiment surpris des voix inquiétantes dans les collines et vraiment trouvé la pierre noire dont il parlait, c’était parfaitement possible malgré les conclusions insensées qu’il en avait tiré – conclusions probablement suggérées par l’homme qui se prétendait l’espion des êtres venus d’ailleurs et s’était plus tard suicidé. On pouvait aisément en déduire que cet homme-là devait être complètement fou, mais sans doute avec des éclairs de logique apparente et pervertie qui avaient convaincu le naïf Akeley – déjà préparé à ce genre de choses par ses études de folklore – que son histoire était vraie.
Afficher en entierCe que les gens croyaient avoir vu étaient des formes organiques assez différentes de celles qu’ils connaissaient. Il y avait eu évidemment beaucoup de corps humains charriés par les eaux pendant cette période tragique ; mais ceux qui décrivaient les formes étranges étaient absolument sûrs qu’elles n’étaient pas humaines, malgré quelques ressemblances superficielles de taille et de contour. Il ne s’agissait pas non plus, disaient les témoins, d’une sorte d’animal connu dans le Vermont. Ces créatures rosâtres d’environ cinq pieds de long avaient un corps de crustacé portant une énorme paire de nageoires dorsales ou d’ailes membraneuses et plusieurs groupes de membres articulés, plus une espèce d’ellipsoïde enroulé sur lui-même, couvert d’une multitude d’antennes très courtes, et qui tenait lieu de tête.
Afficher en entierPlusieurs années auparavant, l’église avait appartenu à une secte maléfique qui faisait surgir des créatures abominables hors du gouffre de la nuit. Il avait fallu un bon prêtre pour exorciser ces démons, mais certaines personnes prétendaient que la lumière suffisait à les chasser. Si le père O’Malley avait encore été de ce monde, il aurait pu raconter maintes histoires…
Afficher en entierCela commença par des bruits de plus en plus nets à l’intérieur du clocher, et des exhalaisons de plus en plus fétides provenant de l’église. Puis il y eut un fracas de bois brisé, et une lourde masse vint s’abattre sur le sol dans la cour de la façade est : les spectateurs purent voir, malgré le manque de lumière, que c’était un des abat-vent noircis par la fumée
Afficher en entierMais je vous ai pas dit le pire, Wilmarth. Armez-vous de courage avant de lire ceci, car vous allez avoir un choc. Pourtant je dis la vérité. Voilà – J’ai vu et touché une de ces créatures, ou une partie de l’une d’elle d’elles. Grand Dieu, mon ami, mais c’est abominable ! Elee était morte bien entendu. Un des chiens l’avait tuée et je l’ai trouvée prés du chenil ce matin. J’ai voulu la garder dans le bûcher comme pièce à conviction, mais elle s’est évaporée en quelques heures. Sans laisse de traces.
Afficher en entier