Extraits

Au début, enfin le premier soir, j’avais cogité. Pesant le pour et le contre en termes de probabilité qu’Eliot ait eu raison. Je n’avais pas envie. J’avais horreur quand il ne se trompait pas parce qu’il se trimbalait toute la journée avec son sourire en coin tout en se foutant de moi.

Bref.

J’en étais rapidement venu à la conclusion que c’était des conneries et que je rampais de la même manière lorsque j’avais vu Eliot pour la première fois.

"Enoncé comme ça, ce n’est pas franchement glorieux, je vous l’accorde."

Je m’étais donc fait un hamburger débordant de fromage avant de rejoindre mon fidèle compagnon, El Canapé, tirant un trait sur cette journée, totalement persuadé que je me remettrais à papillonner dès le lendemain.

Mais c’était en me réveillant le matin suivant, la joue collante de fromage et le dos défoncé par le canapé que j’avais réalisé mon erreur.

J’avais rêvé de lui.

"En tout bien tout honneur, je ne suis pas ce genre de type tout de même."

Mais j’avais rêvé de Monsieur-Yeux-Noisette alors que je ne rêvais JAMAIS de l’un de mes coups de cœur.

Je m’étais donc pointé à mon service ce jour-là totalement dépité avec l’énorme envie de me suspendre à la taille d’Eliot en pleurnichant.

Ma dignité m’en avait empêché, heureusement.

Sérieusement Nils, tu étais à deux doigts de te retrouver dans une situation très gênante devant un homme à la voix un peu trop sexy.

Bravo.

Bien sûr, je ne crachais pas sur mes jours de repos pour rester cloîtré chez moi, un pinceau derrière mon oreille à faire mon asocial mais ce job là me promettait déjà de belles rencontres que je ne voulais pas rater.

J’étais tranquillement en train de terminer de poser sur la toile une idée qui avait germée dans mon esprit, suite à un rêve de la nuit précédente quand mon amant -franchement, je l’avais collé plus que quiconque en l’espace d’une bonne semaine, il méritait ce nouveau surnom -, qui se nommait anciennement : Petit bijou de technologie, se mit à sonner.