Commentaire de fifilini

Ce n'est pas un roman pour susciter des émotions légères, ou passer un moment simple dans de la romance. Non ici l'auteure tourne son récit pour nous questionner. Que nous soyons adolescents ou adultes.

Avec Mina et Délia, Cécile Guillot met en lumière les défaillances du manque de communication et d'information auprès des jeunes filles quant aux surprises inattendues et négatives provoquées par leurs émois. On aurait pu croire qu'une adolescente contemporaine serait prête à affronter sa première idylle, sa première fois et que tous ses questionnements se solderaient par des réponses claires car entourage ou médias auraient suffisamment armé les jeunes filles pour ne pas être des proies. Elle met aussi en lumière que quelque soit l'époque, les valeurs prônées par chacune de ces époques, de leurs éducations respectives liées à ses valeurs aucune n'est à l'abri. Que la relation soit blanche, noire, grise ou multicolore, le récit engage à la prudence, à discerner les failles pour ne pas s'y engouffrer. La narration invite également à la communication, salvatrice, pour ne pas sombrer dans les toiles d'araignées sournoises, ou le tourbillon de l'inattendu et de la peur.

Ce fut à mon sens un récit plein d'intelligence, réaliste quant aux difficultés et aux non-dits. Un rappel pour les adultes que l'adolescence est une phase où les émotions sont exacerbées et qu'être à leur écoute pourrait leur sauver la vie. Aux adolescents que rien n'est figé dans le marbre, que la vie vaut la peine de se battre et d'être vécue. Et aux femmes que nous sommes plus fortes qu'on pourrait parfois le croire. Et de manière générale, que nul n'a le droit d'humilier ou d'avilir son prochain.