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Extrait

Extrait ajouté par sapho 2019-03-25T21:01:10+01:00

Le Havre, 17 avril 1891

L’embarcadère était noir de monde. Il régnait cette ambiance particulière d’avant le départ, où la peine le dispute à l’allégresse, où l’on s’étreint une dernière fois avec émotion. Les amoureux s’embrassaient sous le regard indulgent des vieilles personnes. Des enfants pleuraient. Des mouchoirs s’agitaient comme autant d’ailes blanches.

Le paquebot fit retentir le son bourru de sa sirène. L’appareillage n’était qu’une question de minutes. Le Bretagne était bien le mastodonte décrit sur l’affiche publicitaire qui ornait l’entrée du port. Spécialement conçu pour affronter les longues traversées, il se flattait de rivaliser avec ses plus prestigieux concurrents britanniques et allemands. De fait, il avait une longueur impressionnante et l’aspect imposant d’une forteresse. Les seules cheminées étaient aussi hautes qu’une maison. Il filait quatorze nœuds, ce qui était considérable pour l’époque.

Hélas, je n’avais guère le loisir de m’attarder pour le contempler plus avant. Jouant des épaules, écrasant quelques orteils, je me frayais un chemin à travers la foule. De temps à autre, je me tournais vers ma tante avec impatience :

– Dépêchez-vous, je vous en prie, dépêchez-vous !

Tante Anselma répondait par gestes agacés, concentrant toute son attention à ne pas salir les pans de sa robe. Elle faisait de son mieux, sans aucun doute, mais j’étais convaincu qu’à cette allure, nous n’arriverions jamais à temps. Je ne sais par quel miracle nous atteignîmes l’échelle. En tout cas, nous étions parmi les derniers passagers à monter à bord. Pour une raison inconnue, le train qui nous avait amenés de Paris avait pris du retard et nous avions dû, en toute hâte, nous acquitter des dernières formalités.

Pour rien au monde je n’aurais voulu rater le départ. Pensez donc : j’avais dix-sept ans et je vivais mon premier départ en paquebot, et qui plus est en partance pour l’Amérique ! Déjà, la sonnerie invitant les visiteurs à quitter le navire retentissait.

– Sylvain ? cria ma tante. Où cours-tu ?

– Mais en haut, en haut !

Je l’écoutais à peine, si grande était ma hâte d’assister à cet instant magique où l’énorme cétacé de métal se détacherait de l’embarcadère.

– En voilà un empressement, bougonna-t-elle. Et fort inconvenant… Et si j’étais tombée dans l’escalier ? Hein ?

– Allons ma tante, je vous en prie ! Vite ! Vite ! On pourrait s’étonner de ce qu’un garçon de mon âge embarquât pour l’Amérique accompagné d’une vieille tante grincheuse à ce point préoccupée par les bonnes manières. Cela mérite en effet quelques explications.

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