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D'un retournement l'autre



Description ajoutée par Reika 2012-10-12T20:53:42+02:00

Résumé

Le rideau s'ouvre : Messieurs les Banquiers, son Altesse le président de la République française, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Gouverneur de la Banque centrale et le petit peuple des conseillers de la Cour. La pièce peut commencer : lessivés par la crise des désormais célèbres « subpraïmes » ( sic ), les Banquiers s'apprêtent à sonner à la porte de l'État pour lui demander de mettre la main au porte-monnaie? avant que le résultat de leurs acrobaties ne fasse exploser les dettes publiques et conduise à la rigueur pour tous ? pour tous les autres qu'eux. C'est une forme particulière, et inattendue, celle de l?alexandrin, qui est ici convoquée pour mettre en scène la crise de la finance mondiale. Peut-être en effet fallait-il l'ambivalence d'un vers qui convient à la tragédie aussi qu?à la comédie pour saisir et la déconfiture d'un système aux abois et l'acharnement bouffon de ses représentants à le maintenir envers et contre tout. Mais ce que ces « élites » aveuglées par leur domination, et déjà disqualifiées par l?Histoire, ne voient plus c'est qu'un retournement peut en cacher un autre. Et celui des marchés annoncer celui du peuple. Le texte de la pièce est suivi d'un post-scriptum : « Surréalisation de la crise ».

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Classement en biblio - 11 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par lrjon 2018-09-12T16:43:47+02:00

ACTE I

Scène 1

Le bureau du banquier.

Le banquier, son fondé de pouvoir.

le banquier

Holà ! mon bon ami, je vous entends courir

Quelles bonnes nouvelles venez-vous me servir?

J’apprécie à son prix votre haut dévouement

Parlez donc, parlez vite, n’attendez plus longtemps.

le fondé de pouvoir, hors d’haleine

Monsieur, monsieur…

le banquier

Mon bon.

le fondé de pouvoir

Il se…, il se…

le banquier

Plaît-il?

le fondé de pouvoir

Il se retourne!

le banquier

Qui ça se retourne?

le fondé de pouvoir, paniqué

Le ma-ma…, le ma-ma…

le banquier

Le ma-quoi?

le fondé de pouvoir

Le marché!

le banquier

Le marché?

le fondé de pouvoir

Le marché!

le banquier

Vous n’êtes pas sérieux, ceci est impossible.

le fondé de pouvoir

La chute est là, monsieur, elle est irrésistible,

Des villas somptueuses sont au prix de cabanes,

L’immobilier s’écroule, nous passons pour des ânes.

Les courtiers ont menti, et dans les formulaires,

Gonflé les revenus, inventé les salaires.

Or les gueux sont fauchés, ils n’ont plus un radis,

Submergés d’échéances, ils deviennent faillis,

Endettés jusqu’au cou, ils cessent de payer,

Même vendre le bien ne peut plus rembourser.

le banquier

Reprenez-vous, mon cher, et gardez la raison,

Considérez les charmes de la titrisation.

De ces crédits pourris transformés en créances,

Nous sommes soulagés et surtout des plus rances.

C’était bien là d’ailleurs le but de la manœuvre –

Si belle innovation est un très grand chef-d’œuvre.

Nous sommes dégagés de tout inconvénient,

Nous n’avons plus le risque, il est à d’autres gens.

Tous ces investisseurs en étaient si voraces,

Nous leur avons fourgué toute notre merdasse.

le fondé de pouvoir

Il y a cependant…

le banquier

Il n’y a rien du tout, nous sommes à l’abri.

Les crédits sont au loin et aussi les faillis.

Ailleurs il est certain que d’autres font des pertes,

Ça n’est pas notre affaire, n’ayez aucune alerte.

Croyez-moi, il n’est pas une seule journée

Où je ne me réjouisse des traders surpayés.

Ce sont certainement de rudes imbéciles,

En banque cependant, ce sont les plus agiles.

Affairés à construire ces produits biscornus,

Ils nous laissent sans tache et les autres cocus.

La vie est ainsi faite, c’est la vie des affaires,

Il faut être malin ou bien prendre un autre air.

le fondé de pouvoir

Il y a cependant que…

le banquier

Savez-vous, mon ami, que vous êtes pesant,

Vos «il y a » sont lourds, comme vos « cependant».

À la fin je vous dis que tout est sous contrôle,

Soyez assez aimable et changez-moi ce rôle.

le fondé de pouvoir

Mais je le voudrais tant, et tant je ne le puis,

Il entre dans ma tâche d’annoncer les soucis.

Ces créances pourries, il doit vous l’apparaître,

Par la porte sorties, rentrent par la fenêtre.

Les crédits titrisés sont actifs négociables,

Il s’en mange au marché comme foin à l’étable.

Notre banque, pauvresse, j’ose à peine, monsieur,

S’en est gavée si bien, s’en est mis jusqu’aux yeux,

Que nous voilà chargés, près de l’indigestion,

Un peu comme un égout qui sort de la maison

Mais fait soudain un coude et revient aux wécés –

Nous baignons dans la crotte, nous sommes maculés.

le banquier

Je suis abasourdi et ma vision chancelle,

Je vous parle de banque, vous répondez poubelle…

Mais à quoi rimaient donc ces crédits titrisés

Si c’était pour reprendre les plus faisandés?!

le fondé de pouvoir

Le fait est pourtant là, je ne l’explique pas.

Nos gens ont dû céder à leurs premiers appâts.

Et voilà votre banque une fosse à purin,

Passablement remplie, à ras bord je le crains.

le banquier

Ah! mon bon je défaille, je ne peux me résoudre

À tout à fait penser que nous prenons la foudre.

le fondé de pouvoir

Je voudrais tant vous suivre en votre métaphore,

En vos images hardies et vos mots sémaphores…

Je n’ai eu que visions de canalisations,

Vous parlez de la foudre et moi d’émanations…

Mais il nous faut, monsieur, abandonner les tropes,

C’est toute la maison qui s’apprête à faire flop.

Les pertes qui s’annoncent seront phénoménales,

Sans fard je vous le dis, ça fera bientôt mal.

le banquier

Vous m’en avez trop dit ou alors pas assez,

De combien plongeons-nous, sommes-nous lessivés?

le fondé de pouvoir

Nos experts sont à l’œuvre et refont les calculs,

Mais en plus de la perte je crains le ridicule:

Combien nous en avions, combien nous en perdons,

Personne ne parvient à faire l’addition…

le banquier

Me voilà sous le choc mais pas encore gâteux,

Censément des banquiers savent faire deux et deux.

Nous sommes réputés spécialistes des chiffres,

Harcelez les comptables! Jusqu’au dernier sous-fifre!

le fondé de pouvoir

C’est que, monsieur, la modernité…

le banquier

Quoi, la modernité?

le fondé de pouvoir

L’innovation financière…

le banquier

Qu’a-t-elle donc ?

le fondé de pouvoir

Ses produits structurés sont bien trop compliqués,

Plus personne ne sait comment les évaluer.

le banquier

Nous avons pourtant su annoncer des profits,

Comment comptions-nous donc, n’avions-nous pas des prix ?

le fondé de pouvoir

C’étaient ceux du marché, mais il est effondré:

Plus une transaction, plus un prix annoncé…

Je voudrais ajouter, que monsieur me permette,

Que ceci est la faute du mark-to-market.

Avant-hier vous vantâtes ces normes comptables…

le banquier, l’interrompant, irrité

Je n’ai jamais rien fait que de très raisonnable.

le fondé de pouvoir

Et néanmoins, monsieur, nous sommes à la peine,

Les actifs avariés sont jetés à la benne

Sans qu’on en puisse dire la valeur à la casse;

Nos comptables s’épuisent et sont à la ramasse.

Car le mark-to-market supposait le marché:

Le marché en carafe, et nous sommes paumés.

Nous savons tous nos comptes menacés de carnage,

Mais sans un prix qui vaille, nageons en plein potage.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par lrjon 2018-09-12T16:51:09+02:00
Lu aussi

Pièce humoristique sur la crise des subprimes par l'économiste et sociologue Frédéric Lordon. Un peu d'humour sur la débâcle de la finance et des marchés, c'est toujours bon à prendre

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Commentaire ajouté par Reika 2012-11-19T21:54:31+01:00
Lu aussi

Bon, j'en ai enfin terminé avec ce livre que j'ai du lire pour mes cours d'économie.

A la base, je pensais le mettre immédiatement dans "je n'ai pas apprécier", mais finalement "j'ai lu aussi" lui conviens bien davantage.

Les Alexandrins, c'est pas mon trucs, et le sujet traité encore moins je dois le reconnaitre. Pourtant moi même qui suis allergique à ce genre de livre bah...J'ai pas pu m'empêcher de lui reconnaitre quelques qualités tout de même.

Il y a le niveau de langage en premier lieux. Je l'ai beaucoup apprécié, même si les alexandrins gâchent tout en mon sens. On a rarement l'occasion de pouvoir autant admirer les beautés de notre si belle langue et c'est en sois un plus.

Ensuite, même si le sujet est très peu intéressant pour quiconque n'est pas économiste, ou ne se plaisant pas dans ce domaine complexe, il y a des pointes d'humour que j'ai beaucoup apprécié.

En clair, mon avis ? Mitigé. Mais si vous aimez le style est le sujet, il sera pour vous un pur délice. Dans le cas contraire, je suis certaine que malgré vos réticences à cette lecture, je suis sûre que vous saurez lui trouver, comme je l'ai fait, quelques petits plus qui feront que la lecture n'en sera pas tant un calvaire ~

Très bonne lecture à ceux qui s'y risquerons. ♥

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Date de sortie

D'un retournement l'autre

  • France : 2013-09-05 - Poche (Français)

Activité récente

Editeurs

Les chiffres

lecteurs 11
Commentaires 2
extraits 1
Evaluations 2
Note globale 6.5 / 10

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