Extraits

Le robinet du deuil ne se referme jamais tout à fait. La peine peut ainsi continuer à couler en nous, goutte à goutte, jusqu'à ce que nous soyons si plein de cette insoutenable souffrance que nous n'ayons plus d'autre choix que d'ouvrir les vannes, la laissant noyer toute autre pensée, tout autre sentiment.

- Je ne pense pas que ça marche comme ça. Quand on aime quelqu'un, on ne peut pas arrêter du jour au lendemain, il n'y a pas d'interrupteur pour éteindre ses sentiments. Même quand on déteste quelqu'un qu'on aimait autrefois, il subsiste quelque chose. L'amour, c'est le sol dont a besoin la haine pour pousser. Je crois que dans les relations, l'un ne va pas sans l'autre.

Parfois, on prend des notes dans les marges de nos esprits, isolant des idées que nous voudrions relire plus tard pour y réfléchir. Des idées que nous ne partagerons pas.

Les idées sont semées dans nos têtes comme des graines. Certaines tombent ou sont oubliées, d'autres s'enracinent et poussent jusqu'à devenir plus bien importantes que ce qu'elles étaient autrefois.

Parfois, il faut accepter d'abandonner son passé pour préserver son présent.

La vie est une scène de théâtre. Quand nous n'aimons pas les dialogues que l'on nous donne, parfois, il vaut mieux écrire les siens.

Nous avons appris à accepter nos vies terrassées, à vivre dans des prisons de compromis. Soulagés que les fenêtres du monde dans lequel nous vivons soient trop petites pour que l'on puisse voir au dehors. Heureux d'échapper à la vision des fantasmes aux allures de palais merveilleux qu'aurait pu devenir notre existence.