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Dans son exaltation croissante de l'armée, accompagnée d'une augmentation de son budget, Vladimir Poutine, au début de son troisième mandat en 2012, s'appuie sur la victoire contre le nazisme pour attribuer à la Russie une sorte de supériorité morale dans les relations internationales. Dans son discours du 9 mai, il clame : "Nous avons un immense droit moral, celui de défendre nos positions de manière fondamentale et durable. Parce que c'est précisément notre pays qui a subi le gros de l'offensive nazie (...) et a offert la liberté aux peuples du monde entier. Personne ne soupçonnait encore que la rhétorique traditionnelle, qui oppose le soldat libérateur des peuples au "fasciste", selon la terminologie consacrée en URSS, allait réapparaître pour justifier l'intervention russe en Ukraine. Mais l'argument, lui, est déjà en place.
Afficher en entierNous avons interrogé Alexandre Douguine sur les philosophes qui inspirent Poutine. D’après lui, plusieurs modèles idéologiques se superposent. “Tout d’abord, Poutine, avec son éducation soviétique et son expérience du KGB, est un homo sovieticus. Dans sa vision du monde, le monde capitaliste est un ennemi. Sur cette base il a ajouté une couche de nationalisme russe impérial et conservateur issu du mouvement des Gardes blancs de l’émigration, et notamment Ivan Ilyine, qui était opposé aux eurasistes. Mais Ilyine n’est pas un penseur original. Il n’a rien prédit. D’un point de vue philosophique, il est nul. D’ailleurs Poutine n’est pas anticommuniste comme l’était Ilyine. Bref, la promotion d’Ilyine n’a qu’un rôle technique, interne : c’est une pensée primitive pour des gens primitifs”, les serviteurs du pouvoir.
Afficher en entierLa politique d’endiguement de la Russie, qui a continué au XVIIe, au XIXe, au XXe siècle, se poursuit aujourd’hui. On essaie toujours de nous repousser dans un coin parce que nus avons une position indépendante, parce que nous la défendons, parce que nous appelons les choses par leur nom et ne jouons pas aux hypocrites. Mais il y a des limites. Et en ce qui concerne l’Ukraine nos partenaires occidentaux ont franchi la ligne jaune. Ils se comportés de manière grossière, irresponsable et non professionnelle.
Afficher en entierMais à la chute de l’Union soviétique, la Russie a dû se résigner à devenir un pays comme un autre, ni pire ni meilleur. Désormais, grâce au pan le plus nationaliste et pseudo scientifique de la philosophie russe, Poutine rend à la Russie sa vocation idéologique internationale… L’URSS n’était pas un pays mais un concept. Avec Poutine, la Russie est à nouveau le nom d’une idée.
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