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J'ai choisi d'être à la fois auteur et illustrateur de ma série Wild, c'est assez rare dans le métier. J'ai la chance de ne dépendre que de moi, je crée un univers à ma propre mesure. C'est le privilège qui m'angoisse, car il fait de moi d'un même coup le mineur, la pioche et la mine.
Afficher en entierLes lecteurs... Mettez une apostrophe, on entend "l'électeur".
Ce n'est pas un simple jeu de langue, une pirouette. On est lu parce qu'on est élu. C'est le lecteur qui fait l'auteur, et pas uniquement l'inverse.
Mes lecteurs ont des droits. Je ne m'appartient plus en exclusivité, depuis que je suis rangé dans leur bibliothèque. Je suis devenu Leur auteur.
Afficher en entierPour ne pas déroger aux vieux standards phallos de la bande dessinée, qui font de toute femme un concentré de courbes, je l'ai gratifié d'un joli cul plus rond et plus pommelé qu'une lettre oméga écrite en minuscule, et d'une paire de seins en obus grand format.
Afficher en entierMais les maisons ont ceci de commun avec nous, les humains, qu'elles nous attirent, nous repoussent, ou nous laissent indifférents. Et parfois, c'est le coup de foudre, qui ne correspond jamais ou presque, à nos critères. On pourrait dire pareil des histoires d'amour. (p. 12)
Afficher en entierLes lendemains de deuil ont quelque chose d'étrange. Le froid semble plus froid, la lumière plus laiteuse. Le chat ne miaule plus de la même façon et ses miaous furtifs sombrent sans résonner dans le silence opaque. Tout semble falsifié. C'est une mauvaise copie des journées précédentes. Le temps ne passe plus, il s'égoutte à grand-peine. Et ce goulot d'étranglement pénible, dans la gorge. Et ce manque glacé, qui envahit l'estomac. (p. 61)
Afficher en entierCe sont les femmes qui nous façonnent. Toutes les femmes. Toutes. Je ne parle pas seulement de nos mères. Les mères sont au commencement, mais le commencement d'une vie, ce n'est pas le plus important, loin de là. Ce qui importe, c'est la fin.
Afficher en entierL'ami qui part, ou l'amant, ou l'enfant, c'est toute une saison de la vie qui s'achève, et jamais plus ne reviendra. Il nous faut accepter ces puits creusés à vif dans la chair des mémoires, nous asseoir sur le bord un instant et pleurer, puis repartir et laisser derrière nous des paysages effacés à jamais et qui ne vivront plus que dans nos souvenirs.
Afficher en entierDessiner, c'est encore ce que je fais de mieux, lorsque j'ai de la peine. (p. 62)
Afficher en entierJe n'avançais qu'en tenant la main de mon meilleur ami et de la femme que j'aime. (p. 173)
Afficher en entierNous n'avons pas parlé pendant tout le trajet. Avec elle, ne rien dire n'est jamais un effort. C'est le privilège des gens qui s'aiment, ne pas être obligés de meubler les temps morts comme une pièce trop grande dans laquelle on a froid.
Quand on s'aime, se taire est une connivence. (p. 68)
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