Extraits

— Il ne t’arrivera rien, il a promis sur sa magie. Il pourrait être destitué aussitôt s’il ne tenait pas sa promesse.

— Je vais quand même dire à mes parents que je suis invité chez toi. On ne sait jamais.

— Tu me vexes, là, Davis.

— Désolé, ma chérie, mais à chaque fois que j’ai eu ton père au téléphone, il n’était vraiment pas aimable.

— Je sais, c’est bizarre. Mais imagine, tu vas assister à nos transformations, un soir de pleine lune. Aucun être humain n’a jamais eu ce privilège.

— Je ne suis pas sûr que ce soit pour me rassurer. Je vois d’ici le scénario. Ton père avec quelquesuns de ses amis m’isole et les autres t’emmènent loin de moi pour que tu ne risques pas de m’entendre hurler. Là, ils se jettent sur moi pour me bouffer. Toi, innocente, tu me cherches, et ton père ainsi que ses amis se lancent eux aussi sur mes traces, alors que je serais dans leur ventre. Et puis, comme par hasard, quelqu’un va dire « Eh ! Je l’ai vu courir en criant de peur vers les marécages. Le pauvre, il a dû se perdre, nous ne le reverrons jamais. » Ni vu ni connu, un meurtre parfait.

Ketty éclata de rire.

Celui-ci s’apprêtait à se relever et à courir en cas d’attaque, quand l’animal posa ses pattes avant sur la table et déposa la dépouille de deux lapins dans l’assiette de Davis.

Le loup s’assit ensuite sur son postérieur et attendit en le regardant.

Davis se tourna vers Travis, qui ne pouvait cacher son sourire.

— Il fait quoi là ?

— Il t’offre un cadeau.

— Des lapins ? grimaça-t-il.

— Oui, il est parti chasser et il est revenu avec de la nourriture pour toi.

— Pourquoi ?

— Il ne veut pas que son compagnon meure de faim.

Davis posa sa main sur l’un des lapins encore un peu chaud et regarda le loup qui ne l’avait pas quitté des yeux.

— Heuh… merci, mais tu sais, c’est vraiment dégueu.

La bête remua la queue et s’allongea à ses pieds.

— Travis, vous pouvez m’expliquer ?

— Je t’ai annoncé que Trevor était très énervé. Il t’attendait, et son loup aussi. Mais comme le loup ne savait pas ce qu’il te dirait quand tu arriverais, il a préféré prendre le contrôle. Il a très mal vécu votre séparation et surtout ces circonstances et il ne veut pas qu’il gâche encore tout.

— Si je comprends, c’est le loup qui dirige.