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Liste des extraits
Les dieux, en effet, doivent à leur nature même la jouissance de leur immortalité dans une paix absolue; éloignés de nos affaires, ils en sont complètement détachés. Exempts de toute douleur, exempts de tout danger, forts de leurs propres ressources, indépendants de nous, ils ne sont ni sensibles à nos mérites, ni accessible à la colère.
Afficher en entierTant que l'objet que nous désirons n'est pas là, il nous paraît supérieur à tout ; à peine est-il à nous, nous en voulons un autre et notre soif reste la même.
Afficher en entierSi notre âme était immortelle, la mort, bien loin de lui inspirer des gémissements, la ferait se réjouir de gagner l'air et de quitter son ancien vêtement, comme le serpent change de peau, comme le vieux cerf se défait de son bois trop long.
Afficher en entierDe la source même des plaisirs surgit une pointe d'amertume qui sème l'inquiétude dans le jardin même du plaisir...
Afficher en entierMais quand même je ne connaîtrais pas la nature des éléments,j'oserais assurer a la simple vue du ciel et de la nature entière,qu'un tout aussi défectueux n'est point l'ouvrage de la divinité.
Afficher en entierAinsi jamais les êtres ne cesseront de s'engendrer les uns les autres; la vie n'est la propriété de personne, tous n'en ont que l'usufruit.
Afficher en entierLa piété, ce n'est pas se montrer à tout instant la tête voilée devant une pierre, ce n'est pas s'approcher de tous les autels, ce n'est pas se prosterner sur le sol la paume ouverte en face des statues divines, ce n'est pas inonder les autels du sang des animaux, ni ajouter des prières aux prières, mais c'est plutôt de regarder toutes choses de ce monde avec sérénité.
Afficher en entierMaintenant, personne, tant on est lassé et blasé de cette vue, ne daigne plus lever les yeux sur les espaces lumineux du ciel. Si tous ces objets apparaissaient aujourd'hui pour la première fois aux mortels, s'ils étaient soudain présentés, on ne pourrait rien citer de plus étonnant ou dont les hommes aient moins osé concevoir la possibilité de l'existence. Par l'accoutumance des yeux, les esprits s'habituent, et ne s'étonnent plus des choses qu'ils voient toujours ni n'en recherchent plus les raisons.
Afficher en entierLes principes fondamentaux: De rien rien ne peut naître (v.146-214):
Hunc igitur terrorem animi tenebrasque necessest non radii solis neque lucida tela diei discutiant, sed naturae species ratioque
Il faut donc dissiper ténèbres et terreur de l'esprit, et cela, ni rayons du soleil, ni brillants traits du jour ne le font, ce qu'il faut, c'est bien voir la nature et en rendre raison.
Afficher en entierIntroduction
Vers le milieu du Ier siècle avant J.C., Lucrèce compose une œuvre en vers intitulée 'De Rerum Natura'. Le titre traduit le grec 'Peri Phuseos' ('De la Nature'), que portent un grand nombre de traités philosophiques, en particulier ceux des premiers philosophes, qu'on appelle présocratiques...
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