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Ma doctrine enseigne les principes de l'univers : j'ai dit leur nature, la variété de leurs formes, le mouvement éternel dont ils s'envolent spontanément dans l'espace et comment ils sont capables de créer toutes choses. Mon objet est maintenant, je crois, la nature de l'esprit, et c'est l'âme, le principe vital, qu'il me faut éclairer dans mes vers. Je dois chasser et renverser cette peur de l'Achéron qui, pénétrant l'homme jusqu'au coeur, trouble sa vie, la teint tout entière de la couleur de la mort et ne laisse subsister aucun plaisir limpide et pur.
Les dieux, en effet, doivent à leur nature même la jouissance de leur immortalité dans une paix absolue; éloignés de nos affaires, ils en sont complètement détachés. Exempts de toute douleur, exempts de tout danger, forts de leurs propres ressources, indépendants de nous, ils ne sont ni sensibles à nos mérites, ni accessible à la colère.
Un ouvrage complet écrit par Lucrèce et traduit du latin. Au fil de la lecture, on y découvre la façon de penser et la philosophie de l'époque. C'est intéressant de comparer avec la philosophie actuelle. Tout est, pour dire des choses au final proche, bien plus simple, écrit d'une façon poétique agréable à lire.
Dans la version traduite, on reconnaît quand même les vers latins de l'époque.
La façon, dont Catulle nous parle du monde, n'a rien à voir avec celle que l'on connaît aujourd'hui. Les choses sont exprimées d'une façon particulière qui peut nous semble étrange.
Leucippe de Democitre ont vécu 400 ans avant notre ère. Par la seule force de la pensée ils ont conceptualisé le vide et l'atome. Il a fallu attendre 2300 ans pour se rendre compte qu'ils avaient raison. Lucrèce, leur héritier, nous a légué le seul traité épicurien quasi complet qui traite de cette physique. Alors n'attendez pas un siècle de plus, lisez le !
Contrairement aux croyances populaires, l'Epicurisme n'a rien a voir avec l'absence de religion. Il faut simplement envisager la non intervention divine dans les affaires humaines, ce qui n'implique en rien la non existence s dieux, bien au contraire.
Je trouve en outre formidable que la seule réflexion ait pu démontrer avec 2500 ans d'avance la physique atomique moderne.
Enfin, il faut savoir que c'est le seul traité Épicurien antique qui nous soit parvenu quasi complet. Un ouvrage que tous devraient avoir en bibliothèque.
Et après les historiens (Tite-Live, Tacite, Saluste) et les élégiaques (Properce, Tibulle, Catulle ) nous traduisîmes "De natura rerum", le corpus de l'épicurisme latin. Çà ce fut plus consistant. J'ai gardé en mémoire la stance suivante "Usque tanto religio potuit suadere malorum" que nous traduisîmes par "Ce qu'une religion peut provoquer comme malheurs"
Cette traduction a décidé de mes convictions et de mon athéisme militant.
Résumé
Ma doctrine enseigne les principes de l'univers : j'ai dit leur nature, la variété de leurs formes, le mouvement éternel dont ils s'envolent spontanément dans l'espace et comment ils sont capables de créer toutes choses. Mon objet est maintenant, je crois, la nature de l'esprit, et c'est l'âme, le principe vital, qu'il me faut éclairer dans mes vers. Je dois chasser et renverser cette peur de l'Achéron qui, pénétrant l'homme jusqu'au coeur, trouble sa vie, la teint tout entière de la couleur de la mort et ne laisse subsister aucun plaisir limpide et pur.
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