Extraits

Chapitre 1 :

"- Je rentre à la maison, annonça-t-il à Jake.

- Pour le mariage ?

- Non. Pour de bon. Je jette l'éponge.

Jake renversa un siège pliant en effectuant un pas de géant vers lui.

- Tu plaques tout ? À cause de Miranda ? Ne fais pas ça, mon vieux. Tu ne peux pas me laisser ici, en pleine jungle, avec Blake. Tout ça va te manquer.

Grant sortit de l'ombre de la tente et émergea sous le soleil éblouissant. Le ciel était d'un bleu limpide. Pas un nuage à l'horizon. Imprégné du doucereux parfum de la sampaguita, la fleur nationale des Philippines, l'air résonnait de jacassements de la jungle.

- Il ne s'agit pas d'elle. Pas uniquement. Oui, tout ça va me manquer, mais ça fait des lustres que je n'ai pas vu ma famille. J'ai hérité d'une maison à la mort de mon grand-père l'an dernier, et je ne suis même pas allé la voir. Tu te souviens ? Nous étions en tournage au Cambodge, j'ai loupé les funérailles.

Jake le rejoignit.

- Alors rentre prendre des vacances auprès des tiens, mais ne démissionne pas.

Grant contempla le pic du mont Pinatubo, au loin.

- Quand on atteint un sommet, on profite de la vue pendant cinq minutes environ, puis on se met à l'affût du prochain. J'en suis là, Jake. J'ai besoin de nouveaux défis.

Jake se gratta la tête.

- Je comprends, mais d'près tout ce que tu m'as raconté à propos de Bell Harbor, c'est le bout du bout du monde. Pourquoi y retourner ?

- Je n'en sais rie. Je n'y resterai sans doute pas longtemps, cependant c'est un endroit idéal pour se ressourcer. Avec un peu de chance, je réussirai peut-être à empêcher mon frère de jeter sa vie aux orties."

Chapitre 2 :

" Delaney s'empara de son sèche-cheveux rose bonbon et le braqua tel un pistolet. La cloison s'ouvrit brusquement, laissant apparaître un homme.

Un homme atterré, parfaitement nu.

Brandissant une éponge végétale sur un bâton.

- Mais enfin ! Qui êtes-vous ? rugit-il.

- Qui je suis , Qui croyez-vous que je sois, espèce de fou furieux ? Qu'est-ce que vous fichez dans ma douche ?

Carl ne ressemblait en rien à ce qu'elle avait imaginé. Donna Beckett devait dissimuler une sacrée silhouette sous son sweat-shirt à lamantin car ce type était sexy en diable. Et deux fois plus jeune que Donna.

- Hé ! gronda-t-il en suivant son regard.

II lâcha son arme de fortune et saisit le livre de poche qui traînait sur la chasse d'eau. L'ouvrant, il couvrit son entrejambe.

- Qui êtes-vous ? insista-t-il ?

Elle avait les joues écarlates mais la vapeur chaude n'en était pas la cause. Elle se força à le dévigaser.

- Votre locataire, précisa-t-elle.

- Ma quoi ?

...

- Donna n'est pas ma femme. C'est ma mère. Et cette maison n'est pas à louer. C'est la mienne."