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 Elendur ressemblait de nouveau à cet enfant d’hier et la terreur qu’il ressentait, je pouvais également la sentir. J’invoquai mon Père. Son amour était aussi incommensurable que son pardon. Je lui demandai alors d’accueillir Elendur, ainsi que sa sœur et son père, dans ses bras. Qu’ils puissent un jour racheter leurs fautes et leurs erreurs à travers une nouvelle incarnation qui, cette fois-ci, ne serait pas guidée par la vengeance, mais par l’amour. L’amour de soi et des autres.

Une puissante lumière blanche surgit de nulle part et je me rendis alors compte que ma prière avait été entendue. L’œil d’Elendur s’écarquilla d’étonnement.

— Dovah, m’appela-t‑il en murmurant. Je n’ai plus mal… Je me sens bien.

Je lui souris amicalement. Nos regards se croisèrent encore et il comprit. De nouvelles larmes naquirent pour rouler sur son visage, mais celles-ci étaient indéniablement de joie.

— Ta sœur et ton père t’attendent, lui annonçai-je avec douceur.

— Merci, sanglota-t‑il. 

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 — Pardon. Mais… le jour où je remettrai la main sur cet elfe sera le pire moment de son existence, annonçai-je en souriant avec une certaine cruauté.

— Vous m’ôtez les mots de la bouche, très cher, surenchérit Eytis d’un ton suave.

Paivrin nous regarda en alternance, avant de lâcher en soupirant :

— Eh bien. Deux Dovah pour le prix d’un. Nous sommes gâtés.

Sur ces mots, il s’en alla de façon tout à fait humaine. Eytis se tourna vers moi en arquant un sourcil :

— D’après vous, c’était un compliment ?

Je m’esclaffai, puis opinai avec vigueur.

— Évidemment ! affirmai-je.

— Menteur ! contra Eytis en riant. 

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Willnaith s’approcha aussi et repéra le bijou qui avait retenu mon attention.

Il éclata de rire. Un rire que je trouvai un peu forcé.

— Vous n’allez tout de même pas lui prendre un bijou, si ? C’est d’une banalité !

Je tiquai et lui lançai une nouvelle fois un bref regard en biais. Tentait-il de me manipuler, l’avorton ? Après tout, j’y voyais là un excellent test pour confirmer mes doutes.

— Tu as raison, approuvai-je. Elle en porte rarement, je vais trouver autre chose.

Sur ce, je m’éloignai sans l’attendre. Puis, discrètement, dissimulé par les carrés de tissus qu’un mercier avait suspendus autour de son étal, j’observai Willnaith acheter ledit bijou. Sale petit…, songeai-je sans terminer ma pensée. 

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-[…] Pouvez-vous baisser votre arc, chasseuse de primes ? Vous rendez ces hommes nerveux.

Myrcira m’adressa un bref regard amusé.

— Et pas vous ?

Mon sourire s’élargit.

— Ma douce, il en faut un peu plus pour faire trembler un grand gaillard comme moi, me targuai-je d’un ton suffisant.

— Du genre une bague au doigt et un prêtre ? gazouilla-t‑elle.

Je grimaçai.

— Touché, grommelai-je. 

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« — Je m’ennuie, finit-il par avouer. J’adore te regarder te concentrer sur ces vieux écrits qui empestent, parce que tu es tellement mignonne avec cet objet sur le nez que mon cœur fait des petits bonds de cabri dans ma poitrine virile.

— On appelle ça des lunettes. Cela aide les yeux à ne pas se fatiguer. Va donc fumer un cigaret et marcher un peu dans le jardin, lui proposai-je ensuite.

J’avais mis la main sur un livre qui évoquait la généalogie du roi Yblis. Comme Dovah avait toujours en tête de trouver un successeur digne pour Osacan, c’était peut-être notre chance.

— Je n’ai plus besoin de cigaret depuis que je suis ton mari.

Cette annonce m’incita à lier mon regard au sien.

— Je n’en étais pas très sûre, mais voilà bien une nouvelle qui me ravit !

Je lui dédiai alors un sourire resplendissant et en réaction, il porta théâtralement une main à son cœur en fermant les yeux.

— Là ! Une flèche d’amour vient de me traverser de sa flamme !

Je penchai la tête sur le côté. Beaucoup l’ignoraient, mais en réalité, Dovah pouvait se révéler être un vrai gamin dans son attitude. Et ses propos.

—  Tu es sûr que ce n’est pas ton côté dragon qui t’a éternué dessus ? plaisantai-je.

— Tu n’as aucun esprit romantique. »

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Et si c’était cela, le pouvoir du véritable amour ? Être le miroir de l’autre pour qu’il puisse enfin distinguer sa propre beauté et sa force ? Effacer cette fausse perception qu’il avait de lui-même et lui révéler sa nature divine ?

Quand il nota ma démarche boiteuse, Dovah décida de réduire la distance qui nous séparait l’un de l’autre. Doucement, nous nous avancions sans nous arrêter et, tout en me tenant les côtes, je souris maladroitement à travers mes larmes. Dieu unique, qu’il est terrifiant sous cette forme ! J’émis un bref rire teinté de pleurs à cette pensée. Mon cœur, lui, était gonflé d’amour et d’une joie indicible. Je n’avais jamais éprouvé un tel bonheur. Jamais 

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— N’aie pas honte d’éprouver de la compassion. Même le Mal peut véritablement souffrir. C’est d’ailleurs parce qu’il ne connaît que ce genre d’émotion qu’il est incapable d’amour.

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