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« Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. »
Afficher en entier« Nul besoin d’une chambre pour être hanté. Nul besoin d’une maison. Le cerveau regorge de corridors bien pires que les lieux matériels. »
Afficher en entierJ'imagine que personne ou presque n'aurait jamais entendu parler de Black Oak sans l'affaire Lisa Nielsen. Au mieux, le nom évoque chez quelques férus de musique un groupe de rock des années 70 – qui doit en réalité son nom à un bled homonyme de l'Arkansas. La Black Oak du Wisconsin, fondée par des immigrants hollandais au début du XIXe siècle, ne peut se targuer d'être passée à la postérité que pour le meurtre sauvage d'une jeune fille de 17 ans qui a fait durant des semaines la une des journaux du pays.
Ma ville natale est le genre de coin en tout point semblable à l'image qu'on peut s'en faire même lorsqu'on n'y a jamais mis les pieds. Tout y est banal et immuable. Une rue principale peu esthétique bordée de magasins en tout genre, un supermarché IGA, un cinéma vieux comme Hérode où j'ai vu mes premiers films sur grand écran, un service d'incendie, un poste de police, un musée insignifiant consacré aux arts locaux et à l'histoire de la ville que j'ai dû visiter une bonne dizaine de fois lors de sorties scolaires. Je ne sais pas si les gens y sont vraiment heureux. Je crois qu'ils ont simplement pris l'habitude de vivre là et qu'ils ne partiraient pour rien au monde, que cet univers stable et routinier les rassure.
Afficher en entierQuand on se tait, on a toujours l'air intelligent. Dès qu'on ouvre la bouche, on s'expose.
Afficher en entierLe panneau qui signalait autrefois le garage des Walker à la sortie de la ville était devenu illisible. Piteux palimpseste, il avait été recouvert d’une couche sommaire de peinture blanche, sans doute dans le but d’effacer des insultes ou des accusations.
Afficher en entier« On commence à vieillir quand on remplace ses rêves par des regrets. »
Afficher en entierJ'aurais aimé lui tendre la main et lui dire : "Reste encore un peu, s'il te plaît, juste un moment." Mais je la laissais partir, parce qu'il me semblait que, désormais, il n'y avait rien d'autre à faire.
Et, tandis que les vagues refluaient à mes pieds, je la regardais s'éloigner lentement sur la plage, suivant des yeux les traces de pas imperceptibles qu'elle laissait derrière elle - jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'une figure évanescente que je n'arrivais déjà plus à fixer dans ma mémoire, un vague point, minuscule, tremblant, qui finissait par se fondre avec l'horizon.
Afficher en entierJ'aurais aimé lui tendre la main et lui dire : "Reste encore un peu, s'il te plait, juste un moment." Mais je la laissais partir, parce qu'il me semblait que, désormais, il n'y avait rien d'autre à faire.
Afficher en entier- Je me moque que chaque affaire soit unique. Il s'agit de la mort de ma soeur!
Afficher en entierIl se fit un grand vide en moi. Pour la première fois de ma vie, j'éprouvai une solitude totale, lucide, dans toute l'étendue de sa cruauté.
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