Extraits

"C’est amusant d’avoir peur. On a la subtile impression de vivre dangereusement."

"Il y a lieu de noter que, ce faisant, ce ne sont pas tant les machines qui t’intéressent que la proximité de la jeune fille. Tant de charme, tant de jeunesse qui demandent à être réconfortés!"

"C’étaient les gens les machines, plus que les machines elles-mêmes. Une engeance d’esclaves, un odieux résidu, inspirant aussi peu d’espoir qu’il en nourrissait."

"Comment se battre, comment atteindre des hauteurs vertigineuses et sombrer dans des abîmes incomparables. Nous n’aspirons plus à rien. Nous avons perdu jusqu’aux plus petites ombres de désespoir. Nous ne sommes plus des fonceurs. Nous nous traînons de notre domicile à notre moyen de transport et à notre travail pour refaire la même chose en sens inverse. Nous vivons à l’intérieur des limites que nous a tracées la science. La règle graduée est courte sans que cela nous gêne. La gamme complète de l’existence n’est qu’un bref et vague passage du gris au gris foncé. L’arc-en-ciel a perdu ses couleurs. C’est à peine si nous savons encore douter."

"C’étaient les machines qui se chargeaient de tout. Nettoyaient l’air de ses impuretés, commandaient les trottoirs et ouvraient les portes, communiquaient leurs impulsions synchronisées aux feux de circulation, faisaient fonctionner les jets d’eau et les astronefs, les navires fluviaux et les ventilateurs.

Telles étaient les machines : d’une efficacité sans défaut qui leur valait une confiance aveugle de la part des habitants de la ville."

"Je me demande si nous avons vraiment désiré cette philosophie. Il s’agit plutôt d’une acceptation du bout des lèvres. C’est un puits dans lequel nous tombons chaque jour un peu plus. Tu sais, il se pourrait bien qu’un de ces quatre, même la chose en vienne à être oubliée. Que même cette minuscule étincelle de conscience s’éteigne."