Extrait

J’ouvris péniblement les yeux.

Autour de moi, tout était noir et flou. Je ne me souvenais pas où j’étais, ni pourquoi j’avais si mal au ventre. Je passai ma main sous mon abdomen et vis une tâche de sang souiller ma paume. Je posai mes doigts sur le sol rocheux, m’extirpai du bassin avec peine et tombai sur le dos en gémissant. Je savais que j’étais en train de guérir, puisque ma douleur s’apaisait. Ma crainte, en revanche, ne faisait que croître. Je balayai l’endroit des yeux et constatai avec horreur que c’était un véritable carnage. Un cadavre flottait à la surface des flots, tête tournée vers le plafond, et le corps sans vie d’une belle jeune femme à la toison de feu gisait non loin de moi, sur des pierres plates.

Oubliant ma peur et ma souffrance, je me relevai et me précipitai auprès d’elle.

— Astéria ! murmurai-je, affolé. Astéria ! C’est moi, Stéphane ! Réveille-toi !

Je me penchai sur elle et pris son pouls. Hélas, je ne sentis rien.

— Non, non… Non, répétai-je. Tu ne peux pas être morte… Tu ne peux pas…