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— Hé, les filles ! murmure t-elle. A votre avis, ça a le goût de quoi, le bonheur ?
Trois paires d’yeux se tournent vers elle. Réflexion.
— De barbe à papa ? improvise Antonia en posant le magazine sur ses genoux.
— De chiotte ! lâche Jolène, pas joueuse.
— Et toi Judy ? Tu dirais quoi ?
— Vous vous moquez pas de moi, hein ?
— Quelle idée ! répond Marieke
— Je dirais que le bonheur a le goût des quenelles de Papa.
— Et s’il était une couleur ?
— Couleur de peau, répond Antonia sans hésiter.
— Couleur page blanche, propose Jolène. Le bonheur, c’est peut-être quand tout reste à écrire ?
— Le marron des yeux de Maman.
— Et si c’était un bruit ? rebondit Marieke.
— Un premier cri, murmure Antonia.
— Les pages d’un livre qui se tournent.
— Vos rires et le mien, ensemble.
— Et un mot ?
— Farès.
— Cogito…
— Sœurs.
Afficher en entier- Dis... Tu... Tu me trouves belle, toi?
- T'es plus que ça, Jolène : t'es intelligente.
- C'est bien ce que je pensais. Je suis moche!
- Mais non, tu as du charme, du b...
- Ben voyons, de mieux en mieux!! Tu sais ce que je pense du charme? C'est un truc à la con inventé par une moche pour se consoler de ne pas être canon! On est belle ou on ne l'est pas! Point.
- OK, t'es pas belle.
- Bon, stop, Judy! Vraiment, tais-toi!! On passe à autre chose.
Afficher en entierSes yeux glissent sur la vieille tapisserie, au-dessus du bureau, salie de traces de doigts et de feutre. Un même motif qui se répète, composé de trois fleurs. Jolène se compare souvent à la petite pâquerette du milieu, celle qu'on ne voit presque pas, étouffée entre ses deux frangines: Marieke, la rose majestueuse que tout le monde admire, et Judy, le perce-neige qui, dès lors qu'elle perfore l'hiver, émerveille les yeux avides de printemps. Et pour tout dire Jolène en a marre d'être cette minuscule pâquerette, elle qui si souvent se rêve pivoine.
Afficher en entier<<— Pourquoi tu fais de moi un monstre ? Celui qui quitte, celui qui ne veut pas devenir père ? C’est pratique, ça aussi ! Tu l’as pas vu ma souffrance, alors ? Elle t’a pas paru assez grosse ?
Son coeur agonise. Il est un chien abandonné sur le bord de la route. Est-ce vraiment la dernière fois que je te tiens la main, Antonia ? Suis-je capable de vivre sans toi ? Il essuie ses larmes.>>
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