Extraits

– Alors, est-ce qu’on va le faire ? demandé-je en le taquinant.

– C’est à toi de décider, dit-il sans bouger un muscle.

– Oh, vraiment ?

– Tu me supplies, je t’obéis et je t’envoie au septième ciel.

– Ou la prochaine fois, tu pourrais tout simplement ne pas t’arrêter, suggèré-je.

Il se tourne vers moi. Ses yeux rivés sur les miens. Au bout d’un moment, je suis la première à cligner des yeux.

- Alors, il y aura une prochaine fois ? plaisante-t-il.

– Peut-être. Peut-être que non, dis-je d’un air suffisant.

Par contre si nous continuons à parler comme ça, je ne pourrai pas être certaine que ça ne se reproduira pas très rapidement.

Je ne me suis jamais considérée comme quelqu’un qui aime la compétition, mais Nicholas semble faire ressortir cet aspect de ma personnalité.

Je le veux tellement que j’ai envie de crier. Je le désire tellement… Je pourrais même le supplier.

– Maman est venue me voir, dit-il.

Des nausées remontent dans mon œsophage et je vomis presque quand le goût arrive sur ma langue.

Mes mains deviennent complètement moites.

Des sueurs froides inondent mes aisselles.

– Elle m’a dit que tu avais payé sa dette à Marlo, dit Owen.

Son ton est une combinaison étrange, qui mélange des accusations et de la reconnaissance.

– Où as-tu trouvé cinquante mille dollars, Olive ?

– Est-ce qu’elle t’a aussi dit qu’elle avait engagé un idiot pour me fourrer une arme au visage afin que je lui remette l’argent ? je lui demande pour savoir. Est-ce qu’elle t’a dit qu’elle avait essayé de me voler cet argent ? Que j’ai dû retrouver Marlo toute seule ?

Il y a une pause à l’autre bout du fil. Notre mère, bien sûr, n’a jamais mentionné cela.

Pourquoi l’aurait-elle fait ?

Dans son esprit, il n’y a qu’une seule version des faits — la sienne.

- Elle a essayé de te voler de l’argent ? demande Owen dans un murmure. Comment l’as-tu su ?

– J’ai déniché Marlo et je lui ai demandé. Je ne savais pas comment procéder à l’échange avec ce type et m’assurer qu’il laisserait partir maman, alors je me suis dit autant aller directement à la source.

– Je n’arrive pas à croire qu’elle ait pu faire ça, dit Owen. Je serre la mâchoire. Il a toujours été tendre avec elle. Peut-être que cela vient du fait que la dernière fois qu’il l’a vue dans le monde libre, c’était il y a presque dix ans. Ou c’est peut-être seulement agréable de penser que sa mère est une bonne personne, peu importe ce qu’elle fait.

- Pourquoi as-tu payé la dette quand même ? demande-t-il.

C’est la question à laquelle je suis confrontée depuis mon retour. Au début, cela semblait être évident, mais ensuite… puis j’ai commencé à avoir des doutes.