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Le révérend Parfitt était encore tout haletant. Courir pour prendre le train n'était plus guère de son âge. D'abord, il n'avait plus sa sveltesse d'autrefois, et plus il prenait d'embonpoint, plus il avait tendance à s'essouffler rapidement. Cette tendance, le Rd Parfitt était habituellement le premier a la mentionner: "c'est le cœur, vous comprenez", disait-il, très digne.
Afficher en entierVous venez, mon cher enfant, d'accomplir une action méritoire; vous avez donné à une femme découragée ce dont toutes les femmes ont besoin : une aventure sentimentale. Elles maudissent une passion et n'en gardent qu'un mauvais souvenir; tandis qu'une idylle exhale pendant des années un parfum subtil.
Afficher en entierTrent agit très vite ; il tira et tomba en travers de la table. L'inspecteur bondit vers lui tandis que Dermot, les yeux fixés sur Claire, n'arrivait pas à coordonner ses pensées...
Afficher en entierJe me moque de ce qu’elle peut dire, dit-elle d’une voix traînante. Qu’est-ce que cela peut faire ? Je suis une fille respectable, moi. Quant à elle, elle connaîtra les flammes du purgatoire avant longtemps. Je suis chrétienne. Je ne dis rien. « — Tu me détestes ! cria Annette. Tu m’as toujours détestée. Ah ! mais cela n’empêche pas que je peux t’ensorceler. Je peux te faire faire ce que je veux. Vois maintenant, si je te le demandais, tu te mettrais à genoux dans l’herbe devant moi. « — Vous êtes ridicule, dit Félicie, mal à l’aise. « — Mais si, tu le feras. Tu vas le faire. Pour me faire plaisir. À genoux ! Je te l’ordonne, moi, Annette. À genoux, Félicie ! « Que ce fût l’effet de sa voix étrangement persuasive, ou pour quelque autre raison plus profonde, toujours est-il que Félicie obéit. Elle tomba lentement à genoux, les bras en croix, avec, sur le visage, une expression absente et stupide
Afficher en entierJe suis heureuse de te voir, Raoul. Tu sais ce qu’ils disent… qu’il est possible que je ne guérisse pas. Ils le disent derrière mon dos, tu penses bien. Devant moi, ils essayent de me rassurer et de me consoler. Mais ce n’est pas vrai, Raoul, ce n’est pas vrai ! Je refuse de mourir. Mourir ? Quand j’ai devant moi une vie si belle qui me tend les bras ? C’est la volonté de vivre qui importe. Tous les grands docteurs le disent aujourd’hui. Je ne suis pas de ces faibles qui s’abandonnent. Je me sens déjà infiniment mieux… infiniment mieux, tu m’entends ? « Elle s’appuya sur son coude pour donner plus de force à ses paroles, puis retomba, en proie à une quinte de toux qui déchirait son corps frêle
Afficher en entierL’homme se montra alors d’une parfaite affabilité. En ma présence, il exhiba un bracelet de rubis et de diamants et le passa au poignet d’Annette. Comme je me levais pour prendre congé, elle me jeta un regard de triomphe et murmura : « — J’ai fait mon chemin, n’est-ce pas ? Tu vois ? Le monde entier m’appartient. « Mais comme je quittais sa loge, je l’entendis tousser, d’une toux sèche et aiguë. Je savais ce que signifiait cette toux. C’était le cadeau que sa mère lui avait laissé en mourant. « Je la revis ensuite deux ans plus tard. Elle était allée chercher refuge chez miss Slater. Sa carrière était brisée. Elle était atteinte de tuberculose avancée et les médecins s’accordaient à dire qu’il n’y avait rien à faire
Afficher en entierPeu après, mon travail m’appela très loin de là. Je reçus une ou deux lettres d’Annette au début, puis plus rien. Je restai à l’étranger pendant cinq ans. « Par le plus grand des hasards, quand je revins à Paris, mon attention fut attirée par une affiche de théâtre sur laquelle était un portrait d’une artiste du nom d’Annette Ravelli. Je la reconnus aussitôt. Le soir même, j’allai au théâtre en question. Annette y chantait en français et en italien. Sur la scène, elle était admirable. La représentation terminée, je me rendis à sa loge. Elle me reçut immédiatement
Afficher en entierElle parlait sur un ton tout à fait calme, mais Annette recula soudain devant elle et vint se cacher derrière moi. « — Protège-moi, Raoul ! J’ai peur de Félicie. Ce n’était qu’une plaisanterie, Félicie, une simple plaisanterie. « — Je n’aime pas ces plaisanteries-là, dit Félicie. Tu comprends ? Je te déteste. Je vous déteste tous ! « Elle fondit soudain en larmes et se sauva. « Je pense qu’Annette fut effrayée par le résultat de son expérience et qu’elle ne chercha pas à la renouveler. Mais à dater de ce jour son ascendant sur Félicie sembla augmenter. « Félicie, je le crois maintenant, ne cessa jamais de la détester, et pourtant elle ne pouvait pas s’éloigner d’elle. Elle restait attachée à Annette comme un chien Fidèle
Afficher en entierMon père et ma mère étaient mariés, tu ne peux pas en dire autant des tiens, grognait Félicie d’un ton vindicatif. « — Oui, et ton père a tué ta mère. Il y a vraiment de quoi se vanter d’être la fille d’un assassin ! « — Ton père a laissé ta mère se pourrir, rétorquait Félicie. « — Ah ! oui. (Annette devenait songeuse.) Pauvre maman ! Il faut se maintenir forte et en bonne santé. C’est l’essentiel d’être forte et bien portante. « — Je suis aussi forte qu’un cheval, moi, déclarait Félicie avec fierté. « Et elle l’était sans aucun doute. Elle était deux fois plus forte que n’importe quelle fille du pensionnat. Et elle n’était jamais malade
Afficher en entierVous savez, je serai célèbre. Oui, très célèbre. Je veux avoir des centaines, des milliers de bas de soie, de la soie la plus fine. Et je vivrai dans un appartement magnifique. Tous mes amoureux seront jeunes et beaux, et riches aussi. Et quand je danserai, tout Paris viendra me voir. Les gens crieront, hurleront, s’égosilleront et trépigneront de joie en me voyant danser. Et quand viendra l’hiver, je cesserai de danser. J’irai me reposer au soleil, dans le Midi. Il y a des villas avec des orangers, là-bas. J’en aurai une. Je m’étendrai au soleil sur des coussins en soie et je mangerai des oranges. Quant à toi, Raoul, j’aurai beau être riche et célèbre, je ne t’oublierai jamais. Je te protégerai et je t’aiderai dans ta carrière. Notre Félicie sera ma femme de chambre – non, elle est trop maladroite de ses mains… Regarde-les, tes mains ! Regarde comme elles sont épaisses et grossières
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