Extraits

Bien ?

Ellery n’avait jamais perdu son sang-froid de la sorte.

Il avait entendu parler de personnes qui voyaient rouge – il avait défendu des clients qui l’avaient regardé, impuissants, en disant : « Je ne sais pas ce qui s’est passé à ce moment-là. J’ai juste… craqué ».

Mais jusqu’à ce que le presse-papiers en verre que sa mère leur avait acheté passe à côté de la tête de Jackson pour aller se fracasser contre le mur, il n’avait jamais pensé que cela lui arriverait.

Jackson resta immobile.

— Ell… ?

Sa voix était hésitante. 

Jackson se redressa, indigné, puis glapit.

— Oh mon Dieu ! C’est trop tard ! Je suis imberbe !

— Enlève-le ! ordonna Ellery, et Jackson se leva et s’exécuta.

Ils s’immobilisèrent tous les deux lorsqu’ils réalisèrent qu’il était nu dans le jardin. Jackson sentit les yeux d’Ellery sur lui, chauds, affamés, alors que l’air s’épaississait autour d’eux. La rougeur commença à ses orteils, et il prit sa serviette et l’enroula autour de sa taille.

— Ne le dis pas, murmura-t-il.

— Il te reste encore un peu de poils, observa Ellery d’une voix calme. 

— Vous avez essayé de vous entretuer, n’est-ce pas ? demanda Ellery, horrifiée.

— Non ! protesta Jackson, tandis qu’Henry répondait « Oui » en hochant la tête avec insistance.

Jackson le regarda comme s’il pouvait changer la réponse d’Henry par sa seule volonté.

— Non.

Henry eut l’air vaguement mal à l’aise.

— Non ?

— Non.

— Très bien.

Henry adressa à Ellery un sourire grimaçant.

— Non.

Ellery prit une grande inspiration.

— Qui a commencé ?

— Henry, marmonna Jackson, et à son crédit, le gamin hocha la tête.

— Oui, c’est juste.

D’accord. C’était prometteur.

— Qui l’a terminé ?

Jackson rit.

— Hé hé hé hé hé hé hé…

Et Henry s’affaissa, l’air profondément embarrassé.

— Rivers. Définitivement Rivers.

Les sourcils d’Ellery se haussèrent.

— Pas mal, mon vieux.