Extraits

Avec son arme à la ceinture et sa carte flambant neuve fixée au revers de sa veste, le lieutenant Esperanza Doloria n' eut aucun mal à pénétrer sur la scène de crime malgré son manque d' assurance - lâchant à l' occasion un clin d' œil maladroit ou un hochement de tête hésitant aux flics qu' elle croisait dans les escaliers de cet hôtel miteux.

LA NUIT TOMBAIT et les rues commençaient à s’animer quand les deux flics pénétrèrent dans un bistrot des Batignolles qui n’était pas encore pris d’assaut.

APRÈS UNE PREMIÈRE MOITIÉ DE JUIN à la météo complètement pourrie – comme trois cents jours par an en Île-de-France –, où le ciel était gris et bas – soit en totale dépression –, l’été resplendissait enfin dans la capitale et les Parisiens semblaient sortir d’une longue léthargie.

D ANS LES ESCALIERS EN CHÊNE. Des grincements effrayants.

Thomas grimaça, se mordilla la lèvre inférieure.

Le directeur ne serait pas dans son bureau, pensa-t-il ; mais Jo s’y trouverait, ça c’était sûr, il devait même déjà l’attendre.

Le jeune garçon ralentit ; les images s’imposèrent, des figures sombres qui éclatèrent sans prévenir.

L’INSTITUT MÉDICO-LÉGAL DE PARIS se dressait sur la rive nord-est de la Seine, le long du quai de la Rapée.

DANS LA VOITURE qui roulait vers l’Est parisien, Almeida ne demanda pas à sa partenaire si la fumée la gênait. Il avait la cigarette aux lèvres quand il brisa le silence.

APRÈS AVOIR OCCUPÉ pendant plus d’un siècle le mythique 36, quai des Orfèvres, la police judiciaire de Paris avait récemment déménagé dans le XVIIe arrondissement, au sud du quartier des Batignolles, au… 36, rue du Bastion, au cœur de ce qui était devenu la nouvelle Cité judiciaire.

SUR LE CHEMIN, Almeida lâcha la cigarette qui lui brûlait les doigts et les porta à sa bouche en grommelant.

FURIEUSE DE CE TEMPS PERDU et de cette impression initiale désastreuse, Esperanza filait sur les boulevards parisiens en maugréant et tapa même le volant de rage, provoquant comme une décharge au bout de ses doigts.