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- C'est la conclusion qu'à tirée le professeur Zimbardo de ce qu'on a appelé l'expérience de Stanford, ou l'effet Lucifer, expliqua Jordan. Dans les années soixante-dix, le professeur Zimbardo a proposé à des étudiants de mener une expérience de psychologie sociale, en simulant une microsociété carcérale. Une moitié des étudiants jouaient le rôle des prisonniers, l'autre moitié des gardiens. Cela se passait dans les sous-sols de l'université de Stanford, d'où son nom. En moins de dix jours, c'était devenu Abu Ghraib. Et ce qui était le plus étonnant, ce n'étais pas tant le sadisme des étudiants qui jouaient les gardiens que la soumission des étudiants qui jouaient les prisonniers. Zimbardo fit même l'expérience de laisser les portes des fausses cellules non verrouillées. Par un ne le vérifia ni ne chercha à s'enfuir, ce qui pouvait pourtant faire partie du jeu de rôle. C'est ce qui amena le professeur Zimbardo à dire cette phrase terrible : "Inutile d'avoir des prisons, il suffit d'avoir des prisonniers". L'emprisonnement est souvent d'abord mental. Cet endroit me fait penser à ça...
Afficher en entierAprès tout, l’amour aussi avait ses lassitudes.
Afficher en entierDans les années quatre-vingt s’était développé un phénomène qu’on appela le syndrome des faux souvenirs. Des thérapeutes sans scrupules, en pratiquant une nouvelle thérapie dite de la « mémoire refoulée », avaient amené leurs patients, à se « souvenir » d’abus sexuels dans l’enfance, voire de violences prétendument faites in utero, comme ce malheureux qui était convaincu de se souvenir que sa mère avait voulu avorter de lui au septième mois de sa grossesse.
Afficher en entierRachel avait sept ans. Sept ans. L’âge où son père avait commencé ses visites nocturnes. Cette concordance des dates lui frappa soudain l’esprit, comme une évidence qu’elle rejetait encore. Cela avait-il été le facteur déclenchant ? Ne pouvant plus avoir de rapports sexuels avec sa femme, il s’était rabattu sur sa propre fille, pourtant impubère ? Son père n’était-il donc qu’un animal ? C’était une pensée terrible, avilissante, pour son père, et presque pour l’humanité tout entière.
Afficher en entierLa Thaïlande, le pays de l’éternel sourire. Le pays du Bouddha d’Émeraude, des temples aux coupoles d’or étincelant, et des gracieuses danseuses sacrées aux coiffes scintillantes.
Le pays de tous les trafics de drogues, de toutes les corruptions, et la destination préférée des pédophiles du monde entier.
Afficher en entierLes causes de l’infertilité sont multiples, et concernent autant les hommes que les femmes. Elles sont de nature environnementale autant que comportementale. Pollution, perturbateurs endocriniens, pesticides et antibiotiques dans l’alimentation quotidienne… Rien n’est véritablement prouvé, mais tout cela a sans aucun doute une influence sur la baisse de la fécondité dans nos sociétés modernes. Chez les hommes, on constate une baisse importante de la qualité spermatique, et chez les femmes, l’augmentation de l’âge auquel elles envisagent leurs premières grossesses ne leur facilite pas les choses.
Afficher en entierLa pédophilie, c’est pas de la tarte. Certains ne supportent pas. Souvent ceux qui ont des enfants. Ils s’identifient, tu comprends. Voir ce qu’on voit, et imaginer qu’on puisse faire ça à tes propres gosses…
Afficher en entierCar il en allait de la souffrance comme de l’injustice. Seuls le fracas et la fureur leur permettaient d’attirer l’attention, leur conféraient une réalité, une existence. Tout ce qui était tu, tout ce qui n’était pas clamé, hurlé, revendiqué à corps et à cris était soumis à l’indifférence, au déni, à l’oubli.
Or sa mère s’était éteinte doucement, sans bruit et sans fureur. Juste un souffle fragile qui s’était suspendu, et qui n’avait pas repris. Mais elle avait souffert, Rachel le savait, jusqu’au dernier instant. Sa seule consolation était qu’elle soit morte chez elle, comme elle l’avait souhaité, entourée par tous les siens.
Afficher en entierParfois, les psychothérapeutes font plus de mal que de bien...
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler) « Lorraine Jones-DeWitte dénoua rapidement le foulard qui couvrait son crâne rasé, et se regardant dans la glace de sa coiffeuse, ne put s’empêcher de rire à son étrange aspect. En effet, elle avait désormais le crâne recouvert de vingt-quatre électrodes, reliées en permanence à une batterie qu’elle promenait sur un petit chariot en raison de son poids, trois kilos. C'était un nouveau traitement expérimental pour son glioblastome que lui avait proposé Ruben, et qui semblait très prometteur, malgré ses contraintes.
« Darin n’est pas encore arrivé ? demanda-t-elle à son mari, Damian.
— Non, il est encore au bureau. Il a appelé tout à l’heure pour nous dire de ne pas l’attendre pour le dîner. »
Depuis que sa tumeur avait été diagnostiquée, Lorraine avait décidé de laisser les rênes du groupe DeWitte à Darin, pour mieux se battre contre le locataire indésirable qui squattait sa boîte crânienne.
Ainsi, Darin travaillait d’arrache-pied, comme elle l’avait fait avant lui, à la tête de cet empire que les DeWitte avaient patiemment construit. Mais depuis qu’elle était malade, d’une certaine et étrange façon, Lorraine avait découvert aussi une certaine lenteur de vivre, une nouvelle forme de respiration, qui n’étaient pas sans lui déplaire. Elle repensa à Darin. Le travail, le pouvoir, l'argent. Était-ce là tout l'héritage qu'elle lui laisserait?
Une pensée lui vint, soudain.
« Je me demande…
— Quoi, ma chérie ? demanda Damian en l’embrassant tendrement.
— Je me demande si nous lui avons suffisamment appris à être heureux », murmura Lorraine, songeuse. »
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