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" Parce que les scénarios ne servent à rien. Parce qu'on ne peut rien changer à ce qui s'est passé. Parce qu'on peut passer sa vie à se culpabiliser, à se dire qu'on aurait dû prendre d'autres décisions, au bout du compte la réalité sera toujours la même.
Parce qu'il est inutile d'ajouter de la colère à la tristesse.
Parce qu'il est temps de vivre avec cette réalité. Parce que vivre avec, ce n'est pas oublier."
Afficher en entier" Ceux qui sont partis ne le sont jamais vraiment tant qu'on continue à les aimer et à penser à eux."
Afficher en entier– C’est vrai, vous trouvez que c’était bien ? On y croit ? nous demande l’adolescente ravie tout en se relevant. Parce que franchement c’est un peu exagéré, cette histoire, non ? Je sais bien qu’à l’époque les auteurs aimaient les drames et tout ça mais enfin quand même !
– C’est une très belle histoire d’amour, non ?
– Au point de se tuer ? Oui, bon, d’accord, c’est triste que Roméo soit mort. Il avait l’air d’un type cool et plutôt sympa. Mais elle le connaissait genre depuis quoi, quatre jours ? Et hop ! il meurt, et elle, elle sait tout de suite qu’elle ne pourra pas vivre sans lui ? Je ne sais pas, je n’ai jamais vraiment été amoureuse. Il faut dire que les garçons de ma classe ne pensent qu’à se filer des coups de pied ou jouer aux jeux vidéo, mais je ne crois pas que je pourrais me tuer pour quelqu’un. Même si je l’aime beaucoup.
– Même si c’est ton grand amour comme Roméo pour Juliette ?
– Qu’est-ce qu’elle en savait, Juliette ? Si ça se trouve, deux mois plus tard, elle aurait rencontré un autre type super
Afficher en entierC’est à ce moment-là que je me suis effondrée, que les larmes l’ont emporté. Mes jambes ont cédé sous mon poids et, assise sur le carrelage de la cuisine, mon carnet de recettes à la main, ouvert à la page de celle de la tarte aux fraises, j’ai hurlé à mon tour.
Puis je m’en suis voulu pour tout. Pour avoir laissé Xavier s’occuper de ma fille une fois de plus, pour ne pas avoir été moi-même au volant de la voiture, pour ne pas avoir arrêté de travailler à la naissance de Meryl… Et enfin la colère, violente, dévastatrice, a succédé à la culpabilité.
Afficher en entierJe n’ai jamais aimé les quais de gare. Ils sont pour moi synonymes de départ, de tristesse et de regards embués. Je les déteste encore plus depuis que, maman, je suis régulièrement contrainte de m’y agenouiller pour dire au revoir à ma fille.
Le haut-parleur annonce le départ imminent du train, je n’ai pas d’autre choix que de me relever pour y monter. Je serre ma fille un peu plus fort, puis je laisse mon frère prendre le relais.
Assise à ma place, je sens le train qui s’ébranle lentement. Dehors, ma fille a la tête basse, presque rentrée dans ses épaules. Elle sanglote.
Afficher en entier– Je ne sais pas pourquoi je vous parle de tout ça. Pour qui n’a pas d’enfant, ces sujets n’ont sans doute pas grand intérêt.
– Qu’est-ce qui vous fait dire que je n’ai pas d’enfant ? Après tout, vous ne me connaissez pas, répliqué-je, blessée, incapable de ne pas le laisser transparaître.
– Eh bien, je pensais que du fait de votre métier… bredouille-t-il, enfin je croyais… Pardon, je n’aurais pas dû.
– Non, en effet, vous n’auriez pas dû.
Afficher en entierIl paraît qu’avec le temps la douleur s’atténue. Foutaises ! Il n’y a qu’une personne qui n’a jamais vécu le pire pour sortir une énormité pareille. La douleur ne s’atténue pas, elle est comme une bête enfouie qui ressurgit à la moindre occasion, prête à vous faire exploser le cœur.
Afficher en entierGwenole, quant à lui, s’est assoupi depuis un petit moment. Lâcheur !
Il est réveillé en sursaut par les aboiements d’Oxford qui nous a rejoints et lui saute sur les genoux.
– Bravo ma petite Albane, la dernière était vraiment parfaite ! dit-il comme s’il ne venait pas de passer les vingt dernières minutes totalement endormi.
Albane éclate de rire.
– Vous devriez vous aussi passer l’audition, réplique-t-elle. Vous jouez à la perfection celui qui a tout suivi. Merci en tout cas, Roxane, de m’avoir aidée. Je vais tout déchirer vendredi !
Afficher en entierMais racontez-moi plutôt pour quelles raisons vous vous promenez avec des petits pois surgelés !
Je réalise que je me suis assise en conservant dans la main gauche mes deux sachets dont la surface commence à goutter sur le sol. Et parce qu’une démonstration vaut parfois mieux que mille mots, je dispose les sachets sur mes cuisses endolories et, malgré moi, soupire d’aise.
– Sam avait raison ! Ça fait un bien fou !
Gwenole me regarde attentivement avant d’éclater d’un rire franc et profond.
– Laissez-moi deviner… première balade à cheval, c’est ça ?
Afficher en entierMon fessier définitivement transformé en castagnettes vivait comme une vie autonome, tandis que le reste de mon corps s’efforçait de maintenir un certain équilibre rendu précaire par l’absence d’étriers dont mes pieds avaient jailli dès la première foulée.
Au bout d’une éternité, cinq minutes m’a annoncé par la suite Juan Carlo dont je doute de l’impartialité, Salsa s’est arrêtée pour attendre le reste de la troupe, comme si de rien n’était.
Je me suis promis que la prochaine fois que je monterais sur un cheval, il serait en bois, à Disneyland Paris.
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