Extraits

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LES NUITS OÙ LA DOULEUR la tenait éveillée, Lorraine Jenson se levait au point du jour, quand tout dormait encore à l’intérieur du centre, et allait s’installer dehors dans un fauteuil en osier. Les épaules drapées d’un plaid en tartan qui la protégeait de la fraîcheur matinale, elle écoutait le gazouillis des oiseaux en savourant une tasse d’earl grey brûlant, dont l’arôme, subtil et exquis, s’élevait en volutes odorantes. Là, elle allumait sa première cigarette de la journée – la meilleure de toutes.

Certains matins, le petit lac artificiel, en contrebas de la pelouse en pente, était couvert d’une brume dont le voile estompait les contours des arbres sur la rive la plus éloignée. D’autres fois, la surface ressemblait à un miroir sombre et lisse qui reproduisait fidèlement chaque détail des branches et des feuillages. En ce beau matin du mois d’avril, les eaux étaient claires, à peine troublées par un vent léger qui faisait trembloter les reflets.

Banks s'attarda une minute à examiner le cadavre, et comme il ne décelait rien de spécialement frappant ou singulier mis à part sa posture insolite, il aida le Dr Burns à le changer de position. Avec précaution, ils allongèrent le corps sur le dos et échangèrent un regard interloqué. En se relevant, Banks entendis Lorraine Jenson émettre un léger hoquet.

Quelque chose saillait de la poitrine de la victime.