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Chapitre 5 : FAITE COMME UN RAT
Victoire
«… Romain me fixe de ses yeux trop verts, bien trop rusés. Il jubile tandis que la nausée m’assaille à l’idée de voyager dans les airs. En sa compagnie !
– Je te l’ai dit, mes règles du jeu…
Et soudain, je comprends tout ! Il ne reculera donc devant rien pour avoir ce qu’il veut ? Il me dégoûte !
– Qu’est-ce que tu as promis à Kim et à Lorraine pour qu’elles chamboulent tout le planning ? Un plan à trois ?
– Ce qu’il fallait pour obtenir un résultat digne de ce nom, répond ce crétin en souriant.
Je parcours rapidement la liasse de papiers qui accompagne le billet d’avion. Rien ne manque, toutes les dates sont encore valides sur le passeport. Zut ! Je suis piégée. Faite comme un rat !
– Laisse-moi deviner…Un hôtel de luxe à Zanzibar, ça vaut au moins un dîner aux chandelles, ça… Ah non, attends, spa, soins personnalisés, safari maritime, bungalow privatisé… Ta queue fait sûrement partie du deal, non ?
– On croirait presque que tu es jalouse de ne pas être à la place de celles qui ont conclu cet accord, fait ce tocard en se marrant.
– Non, merci, je ne ramasse les miettes de personne. Encore moins celles de quelqu’un qui n’a aucune dignité. Ou pire, un nid d’IST1…
Son regard vert se charge de colère. Oh, oh ! J’ai touché un point sensible, on dirait ! J’ai égratigné son petit ego de mâle, et ça ne plaît pas à monsieur.
– On n’a pas fini la partie, toi et moi, Victoire, me menace-t-il en me pointant du doigt.
– J’ai hâte de jouer, répliqué-je avec plus d’assurance que je n’en ressens en réalité.
Je le regarde amorcer un pas vers la sortie. Je suis au bout de ma vie… …»
Afficher en entierChapitre 1 :
Victoire
«… Je n’en reviens pas ! Et je n’en reviens pas de ne pas réussir à répliquer… Je suis clouée sur place dans ce couloir, dans un silence de mort. J’ai une furieuse envie de hurler et de pleurer à la fois.
C’est la vie ?
– Victoire…
Je pivote vers la voix grave de Chevalier, et j’ai envie d’enfoncer mon poing dans sa tronche trop parfaite. Qu’il ait, en plus, assisté à mon humiliation publique décuple ma rage. Seulement je ne sais pas comment l’exprimer autrement qu’en la laissant sortir sous forme de larmes acides. De quel droit prend-il ce ton compatissant alors qu’il est à l’origine de tout ?
– Toi, éructé-je, tu me le paieras !
– Attention, Vic, je suis ton patron, maintenant, s’amuse-t-il. Je pourrais très bien décider de me passer de toi…
Envolée, la compassion… Ce con s’amuse à mes dépens. Je vois rouge.
– C’est une menace ?
– Ça pourrait le devenir.
Bien que mes yeux débordent de larmes, je ne les baisse pas. Je ne lui donnerai pas ma dernière parcelle de dignité. Les siens n’expriment rien d’autre que de la satisfaction. Il pourrait… je ne sais pas, moi ! S’excuser ? Dire qu’il est désolé d’avoir volé ce qui me revenait, et ce pour quoi j’ai bossé si dur ? Est-ce que ça atténuerait ma colère et mon sentiment de trahison ? Probablement pas… …»
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