Commentaire de Kanon

Après une petite insomnie j'ai commencé et fini cette nouvelle qui change, notamment par sa fin. Contrairement à beaucoup qui ont sans doute critiqué ça, moi, elle m'a plu. Mais j'en parlerais en temps voulu.

Ce conte revisité est celui du petit chaperon rouge (oui, tout le monde s'en doutait), avec la particularité que le petit chaperon n'est pas une petite fille mais un jeune homme à peine sortie de l'adolescence.

J'étais très intriguée par cette histoire, car comme beaucoup, je connais ce conte et je l'apprécie (pour sa cruauté notamment), donc j'étais assez curieuse de savoir comment l'auteure avait tourné ça. Disons que j'ai été mitigé.

Le personnage de Caem ne m'a pas plu. Je l'ai trouvé assez inutile, trop fragile, prévisible aussi. Je sais bien qu'il représente le petit chaperon rouge mais il m'a plus fait penser à une brindille prête à rompre sous le vent qu'autre chose. Et puis, dès le début, j'ai senti que ça puait l'embrouille, qu'il y avait anguille sous roche et qu'il n'était pas net. Etait-ce l'intention de l'auteure ? Je ne sais pas. En tout cas, je pense - sans affirmer que j'ai raison puisque je ne peux pas savoir, je ne suis pas dans la tête de l'auteure - que Lauryan Lili a semé de légers indices durant son texte avant d'essayer de les faire oublier du lecteur pour que ce dernier soit plus surpris lors de la chute. Ça n'a pas fonctionné avec moi - sans prétention. Je suis du genre à chercher ces petits indices, ces petits bouts de phrases qui traînent et auxquels on ne fait pas forcément attention. Mais je pars du principe que rien n'est dû au hasard même lorsqu'en vérité, ce n'était pas intentionnel ou que j'ai compris un sens qu'il n'y avait pas. Du coup, je n'ai pas été surprise lorsque tout a sauté - la vérité.

J'ai un peu plus apprécié Phelan. Je l'ai trouvé moins creux que Caem, avec quelque chose de plus authentique que je n'ai pas senti chez Caem. Par contre, j'ai été tellement déçu de leur rencontre. Je déteste ce genre de chose. Je trouve ça si peu crédible que forcément, ça m'a déçu lorsque j'ai lu ce passage. Ce n'est pas probable à mes yeux et leurs réactions ne le sont pas plus - à mon sens. Après, certains me diront peut-être qu'il fallait provoquer la rencontre, que l'auteure avait un nombre de mots limité et qu'il fallait faire avancer l'histoire, tout en sachant que c'est de la fiction et qu'avec des métamorphes on peut se permettre plus de choses. Soit. Je l'entends. Mais ce n'est pas à mon goût, voilà tout.

Le personnage qui m'a le plus touché est le grand frère de Phelan (pardon, je ne me souviens plus de son prénom, j'ai une très mauvaise mémoire pour ça). On le voit assez peu (en même temps c'est un personnage secondaire) mais les quelques fois où il est là, j'ai toujours été charmé par ce protagoniste ! Je l'ai trouvé profond, touchant, mystérieux et poignant. Je risque peut-être de spoiler un peu donc pour ceux qui ne le veulent pas, passez au paragraphe suivant. Le fait que la part humaine du frère de Phelan, et son pendant animal soit si différent, avec même une difficulté à cohabiter, j'ai trouvé ça très intéressant et rudement sympa à exploiter (chose qui n'a pas été faite ici, notamment parce que l'histoire tourne autour de Caem et Phelan). Je sais que ce n'était pas le thème de l'histoire mais il avait tellement de potentiel comme personnage que j'en suis frustrée ! Il aurait pu donner une histoire si intéressante et élaborée !

Bref, il y a d'autres personnages secondaires, comme Aindreas (avec un doute sur l'orthographe, je n'ai pas le livre sous la main) que personne ne doit aimer - je suppose -, la grand-mère que je n'ai pas aimé depuis le début, ainsi que la soeur de Phelan. Peu de personnages pour une petite histoire, ça me semble bien équilibré.

Parlons de la fin. Ah et quelle fin ! Je suis particulièrement heureuse d'en lire une de la sorte. Je dois même dire que j'ai jeté mon dévolu sur Faol plutôt que sur Scarlet Fate par rapport à cette fin parce que je savais qu'elle différait de ce que l'édition MxM Bookmark propose d'ordinaire. Beaucoup de personnes n'aiment pas ça, mais je ne suis pas de ceux-là. Bien sûr, j'ai eu un petit goût d'amertume à la fin avec une certaine frustration mais au final, je suis contente que tout ne soit pas utopique. J'aime les fins grises dans toutes ses nuances. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Comment expliquer sans spoiler... ? Disons que je vois les choses de cette façon : il y a les fins blanches, celles qui disent "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants'", les fins noires "ils vécurent dans le plus grand malheur et tous leurs enfants moururent", et entre ceux deux extrêmes, toutes une palette de gris, allant du gris clair au gris plus foncé. Ce sont les fins grises qui m'attirent et me plaisent le plus car le monde n'est pas tout rose avec des poneys arc-en-ciel (à noter que je n'ai rien contre le rose ni les poneys ni les arcs-en-ciel). Bien sûr que certains personnages méritent une fin heureuse mais je suis contente quand elle n'est pas immaculée. Ici, c'est le cas (elle est très loin d'être immaculée en effet...)

En ce qui concerne la plume de Lauryan Lili, je l'ai trouvé clair et facile à lire. Elle n'est pas la plus élaborée du monde et je n'en demande pas tant (ce serait culotté !) mais elle est simple et efficace. Que demander de plus ?!

En outre, une petite nouvelle qui a ses points forts et ses points faibles qui, à mon sens, changent selon les points de vue. J'ai passé un bon moment à lire Faol.