Extraits

Il était une fois...

Un jeune guerrier valeureux et une belle princesse comme il n'en existe que dans les chansons de geste.

Tout ceci se passe à Rem, la capitale. Lui était chevalier de bronze du Chiroptère, sans terre, ni fortune. Tandis qu'elle...

Elle était une riche héritière et prêtresse de la maison de l'araignée, la plus prestigieuse maison de la république.

Au vu de leur différences, toute relation entre eux était interdite pas l'ordre social et la religion. Mais leur amour était plus fort que tout...

Pour gagner le droit de courtiser la belle, le preux chevalier était prêt à affronter dragons et serpents.

Une chance de briller s'offrit alors à lui lors d'un tournoi où il eut l'honneur d'aborder les couleurs de sa bien-aimée. Porté par sa fougue et les encouragements du public, le guerrier excella durant les épreuves.

Il obtint un meilleur score au pentathlon qu'Hécate, la triple championne du scorpion.

Il terrassa tous ses adversaires, dont Brutus du scolopendre, dans une mêlée dantesque.

Enfin, lors de la joute finale, il triompha d'Athalie, "la centaure" de la maison du corbeau. Comme si ce n'était pas suffisant, le destin offrit au guerrier une occasion supplémentaire de se distinguer.

En guerre avec Rem depuis la nuit des temps, le royaume du lion de Namor venait de subir une cuisante défaite.

C'est ainsi que le général Scipio du Kraken, dit "Scipio l'ancien" se retrouva avec des chariots entiers de chevaliers namorites en otage.

Namor refusa de payer la rançon et les prisonniers allaient être sacrifiés aux jeux du grand tournoi de Rem...

...Donnés en pâture aux cerbères pour le plus grand plaisir du public avide de sensations fortes.

Mais notre jeune héros du chiroptère avait le cœur noble, il proposa à l'archonte un duel judiciaire en lieu et place d'une boucherie. Devant la popularité du chevalier, l'assemblée se plia à ce caprice à une seule condition...

... Le combat judiciaire devait être retransmis pas les cyclopes à Rem mais aussi à Namor pour plus d'équité.

Ainsi, les peuples pourraient soutenir leurs champions et rendre ce combat encore plus impressionnant.

Pendant des heures, les champions échangèrent des coups d'une puissance inouïe.

L'émission avait un effet hypermétabolique sur les deux hommes. Dopées par des millions d'encouragements, meurs forces s'en trouvaient décuplées.

Lorsque les spectateurs eux-mêmes fatiguèrent, les deux guerriers avaient versé leur compte de sueur et de sang. Cependant, motivés pas les enjeux de ce combat, ils continuèrent. Épuisés, ils engagèrent leurs ultimes forces...

... jusqu'au moment où l'un des deux ne put se relever.

Le chevalier du chiroptère l'avait emportés de peu. Il rassembla ce qu'il lui restait d'énergie pour un dernier coup d'éclat.

Durant le combat, une certaine estime était née entre les deux adversaires. Le jeune guerrier demanda à ce qu'on relâche les otages namorites en l'honneur de la bravoure du chevalier du lion.

L'archonge, soutenu pas l'ensemble du sénat, souscrit à cette requête sous les conditions suivantes...

... le chevalier du lion ayant perdu son combat, il devait quand même mourrir...

... exécuté de la main du jeune guerrier !

Devant un parterre de cyclopes, avides de sensations fortes, le jeune guerrier décapita le chevalier du Namor, devenant du coup une figure incontournable des médias.

En une saison, le guerrier avait été sacré trois fois champion : en amour, aux olympiades et en politique.

Tous les projecteurs étaient à présent braqués vers ce couple à qui tout réussissait.

Évidemment rien de tout ça n'aurait été possible sans l'aide en coulisse d'une conseillère avisée : Psamathée de la Mantis.

C'est elle qui avait monté une histoire d'amour shakespearienne entre deux êtres que tout séparait. Comptant sur l'énergie d'un rien-du-tout pour apporter du sang neuf à une famille prestigieuse mais vieillissante.

Elle qui avait inscrit le guerrier au tournoi. Elle qui avait payé l'armure et la monture indispensables pour participer épreuves.

Enfin, c'est elle qui avait organisé le combat des héros, profitant de ses contacts haut placés pour s'introduire auprès de l'archonte et lui suggérée la clémence vis-à-vis des otages du Namor.

Psamathée avait su écrire un véritable conte de fées.

Tout le monde pensant que le guerrier et la princesse vivraient heureux longtemps et auraient beaucoup d'enfants.

Malheureusement, même les plus belles histoires ont une fin...

Tout à un prix...

A la vie, à la mort.

Par les liens du sang et par tous les dieux anciens et nouveaux je jure que je partagerai avec mon frère ici présent tout ce que le ciel et la terre ont à m'offrir.

Ce que mon frère souffrira, je souffrirai ce que mon frère vivra, je vivrai ce qui tuera mon frère me tuera car rien sur terre ni dans le ciel ne peut briser les liens sacrés du sang ni rien, ni personne, pas même la mort.