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Les cadavres gisaient là où le vétéran les avait tirés pour les fouiller. Allais-je devenir aussi dur et désinvolte devant des morts ennemis? La guerre allait-elle me déshumaniser au point que moi aussi je "détrousserais" les cadavres avec autant de nonchalance? Le moment viendrait bientôt où ça ne me dérangerait plus du tout.
Afficher en entierAttendre constitue une partie essentielle de la guerre, mais je n'ai jamais vécu un suspense aussi insoutenable que la torture atroce de ces instants qui ont précédé le signal de l'assaut sur Peleliu. La tension montait à mesure que les bombardements s'intensifiaient. Couvert de sueur froide, le ventre noué, j'avais une boule dans la gorge et n'arrivais à avaler ma salive qu'avec une extrême difficulté. Mes genoux manquant se dérober, je me suis vaguement accroché au montant du tracteur. J'avais la nausée et redoutais que ma vessie se vide en révélant le lâche que j'étais.
Afficher en entierLe sergent recruteur portait un pantalon de treillis bleu, une chemise kaki, une cravate et un calot blanc. Ses chaussures brillaient comme un sous neuf. Il m'a posé tout un tas de questions et a rempli d'innombrables formulaires officiels. Quand il m'a demandé si j'avais "des cicatrices, des marques de naissance ou d'autres signes particuliers", je lui ai parlé d'une cicatrice de deux centimètres et demi sur mon genou gauche. Et lorsque j'ai voulu savoir pourquoi il me posait cette question, sa réponse a été la suivante: "Pour qu'on puisse vous identifier sur une plage du Pacifique après que les Japs auront fait sauter vos plaques militaires." Telle a été mon introduction à l’extrême réalisme qui caractérisait le Marine Corps et que je découvrirais par la suite.
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