Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 847
Membres
1 014 015

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Commentaire de louji

Habibi


Commentaire ajouté par louji 2021-07-24T17:35:26+02:00

Après avoir lu l’ouvrage autobiographique de Craig Thompson, « Blankets », j’avais envie de m’intéresser au reste de sa bibliographie. Habibi était en tête car j’en avais entendu beaucoup de bien. Eh bien, ça n’a pas manqué : j’ai adoré ma lecture. Un vrai « petit » (ça fait 600 pages quand même héhé) bijou de poésie, d’art, de culture, de voyage, d’humanité et de déshumanité. Une fresque où se confrontent les belles créations des Hommes et de la nature (paysages, arts, vie en communauté, vie familiale, croyances…) et leurs pires penchants (vices sexuels (harem, viol, relations incestueuses, mutilations génitales…), esclavage, dérives religieuses, fracture sociale…). Un titre empreint de poésie, de rêves, de songes et d’horreurs.

J’y ai appris beaucoup de choses du point de vue culturel et géo-historique. Si aucun pays ou ville n’est nommé de façon distincte, on reconnaît sans mal le Moyen-Orient, entre déserts et villes en pleine expansion. Les cultures et les ethnies qui s’y mêlent constituent l’un des sujets principaux du récit. C. Thompson explore les modes de vie en communauté, les différences croissantes entre classes sociales, l’esclavage (des Noirs par le reste des ethnies et des femmes de toutes origines pour leur corps) et les religions (l’Islam au cœur du récit, bien qu’il soit mis en parallèle avec le Christianisme et le Judaïsme de temps en temps). La religion est une thématique que j’ai tendance à craindre (quand elle prend place dans notre monde) dans la fiction, mais elle m’a ici pas dérangée. C. Thompson la met en place par le biais d’histoires, de mythes, de contes que par une lecture très simpliste des textes sacrés. Le rapport des protagonistes à la religion est aussi nuancé : les mythes et histoires racontées le sont dans un but préventif, de morale, mais les personnages ne parviennent pas toujours à les « respecter ». Leur humanité en est d’autant plus marquante.

Sur l’aspect graphique, c’est une merveille. Chaque page est une invitation à la contemplation, à l’appréciation de l’art : dessin, peinture, calligraphie, encres et coups de crayon. J’aurais aimé mettre 50 photos tant c’est beau. Des contrastes, la calligraphie, la puissance des mots au service du dessin et de la narration. J’ai trouvé ça encore plus beau que « Blankets ».

Je vais conclure par les points que j’ai trouvés plus délicats et/ou qui m’ont moins plu. Du côté des personnages, je me suis évidemment attachée à l’héroïne, Dodola, que j’ai trouvée inspirante et empreinte de bon sens, d’intelligence, de bienveillance. Une femme qui trébuche, essaie, rate, réessaie, tombe, mais trouve toujours de la lumière dans son ciel gris. Une femme qui a vécu horreur sur horreur sans perdre foi en la vie qu’elle souhaite et en les proches dont elle veut s’entourer. J’ai eu plus de mal avec Zam, le protagoniste masculin. Un enfant d’esclave « sauvé » par Dodola puis élevé à ses côtés. Une relation familiale à mi-chemin entre fraternité et parentalité. Zam va vivre de nombreux tourments, en parallèle de ceux de Dodola. Les sévices qu’elle subira, il en fera sa némésis. Pire, il s’embourbera l’esprit et se maudira le corps des sévices (sexuels, notamment) subis par Dodola. Zam va alors devenir un être déchiré entre son amour d’enfant, candide, pour la Dodola inspirante qui l’a élevé et son désir d’adulte pour la femme qu’elle est devenue. C’est ce déchirement, cette attraction sexuelle irrésistible de Zam pour Dodola qui m’a dérangée. D’où vient ce désir ? Un homme n’a-t-il donc aucun contrôle sur sa libido ? Ça m’étonnerait. Dodola n’a jamais laissé entendre qu’une telle relation était possible entre eux, au contraire même. Je comprends le message de C. Thompson vis-à-vis du passage à l’âge adulte, de la découverte de la sexualité. Dodola était la seule femme dans l’environnement de Zam. Pour autant, elle a toujours agi en sœur, voire en mère et jamais en amante potentielle. Une relation, pourtant au cœur du récit, qui m’a mise mal à l’aise. J’ai été un peu frustrée et déçue par la fin en conséquence. Il y a tant de formes d’amour, Zam et Dodola avaient l’avantage de se jouer de ces contraintes. Mais il a fallu que C. Thompson vienne à la charge avec sa romance hétérosexuelle chargée de tension sexuelle. J’ai trouvé ça presque grossier en rapport avec le reste de la BD, si portée sur la subtilité.

Si ce n’est ce dernier point, dont je ne saisis en fin de compte pas tous les tenants et aboutissants, ça a été une très belle lecture. Une lecture difficile, car chargée de violences (physiques, morales, psychologiques, sexuelles), mais aussi bourrée d’amour pour la culture, les arts, les croyances et certains bons côtés de l’humanité.

Afficher en entier

Répondre à ce commentaire

Réponses au commentaire de louji

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode