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Bosch passa trois des sept nuits suivantes à chercher Robert Verloren et ne le trouva que lorsqu’il était trop tard.
Un jour, une semaine après la cérémonie de remise des diplômes, Bosch et Rider étaient assis à leurs bureaux l’un en face de l’autre et mettaient la dernière main au dossier d’accusation contre Gordon Stoddard. Un peu plus tôt dans la semaine, celui-ci s’était entendu notifier ses chefs d’accusation au tribunal municipal de Van Nuys et avait plaidé non coupable. Le marathon judiciaire avait commencé. Bosch et Rider devaient mettre sur pied un document à charge précisant ce qui était retenu contre Stoddard. Le document serait ensuite donné au procureur et utilisé dans les négociations avec le défenseur de Stoddard. Après avoir rencontré Muriel Verloren ainsi que Bosch et Rider, le procureur avait élaboré une stratégie. Si Stoddard choisissait d’aller au procès, le ministère public demanderait la peine de mort selon l’article du code sur le guet-apens.
Afficher en entier— N’oubliez pas que refermer les plaies et clore les dossiers, ce n’est pas la même chose, ajouta Pratt. — Compris, dit Bosch. — Bien. Je sais que vous avez tous les deux une longue pratique dans ce domaine. Ce que vous allez trouver de différent ? Votre rapport à ces affaires. — Notre rapport ? répéta Bosch
Afficher en entier— Et d’un, on oublie toute idée de refermer les plaies. Tout ça, c’est des conneries. Un truc des médias, quelque chose qu’on se croit obligé de mettre dans tous les articles de journaux consacrés aux affaires non élucidées. Une plaisanterie, en d’autres termes. Un vrai mensonge ! Ici, nous ne faisons que donner des réponses. Les réponses, on ne doit pas avoir besoin de plus. Et donc, ne vous faites pas d’illusions sur ce que vous ferez ici. On ne trompe pas les familles avec lesquelles on doit travailler et on ne se laisse pas abuser par elles
Afficher en entierPlus jeune que Bosch de quelques années, Pratt était du mauvais côté de la cinquantaine. Il gardait la forme et maintenait l’esprit de corps de la célèbre brigade des Vols et Homicides, dont l’unité des Affaires non résolues n’était qu’une branche. Il semblait sûr de ses talents et de son commandement. Il le fallait. C’était la brigade des Vols et Homicides qui se chargeait des affaires les plus difficiles de la ville. Bosch savait bien qu’il fallait se croire plus intelligent, dur et astucieux que ceux qu’on traquait pour pouvoir en faire partie.
Afficher en entierRider avait l’air exaspéré, mais avant qu’elle ait pu lui répondre ils entendirent la porte s’ouvrir et la salle se remplir de bruits de voix. Rider sortit du bureau, Bosch lui emboîtant le pas. Elle le présenta aux inspecteurs de la brigade. Parmi eux il s’en trouvait deux, Tim Marcia et Rick Jackson, que Bosch connaissait bien pour avoir déjà travaillé avec eux. Les deux autres tandems étaient composés de Robert Renner et Victor Robleto, et de Kevin Robin-son et Jean Nord. Bosch les connaissait eux aussi, tout comme il connaissait, mais seulement de réputation, le responsable de l’unité. Tous étaient des enquêteurs hors pair
Afficher en entierIl acquiesça d’un signe de tête et jeta un coup d’œil à leur bureau. Sur le mur derrière Rider, il remarqua la photo de deux inspecteurs accroupis à côté d’un cadavre allongé sur le lit en béton de la Los Angeles River à l’étiage. Aux chapeaux qu’ils portaient, on aurait dit un cliché du début des années 50. — Bon alors, dit-il, on commence par quoi
Afficher en entierIl s’assit. Le fauteuil était antique et, tout cabossé, lui garantissait de bons maux de dos s’il y séjournait trop longtemps. Il espéra qu’il n’en serait rien. Lors de son premier passage aux Homicides, il avait obéi au précepte : « On se bouge le cul et on frappe aux portes » et ne voyait pas pourquoi cela aurait dû changer
Afficher en entierElle le conduisit jusqu’à la demi-cloison qui séparait la pièce en deux, puis le fit passer dans un box où l’on avait collé deux bureaux ensemble afin que les inspecteurs qui y travaillaient puissent être face à face. Rider posa son café sur l’un d’eux. Des dossiers s’y empilaient déjà, au milieu d’objets personnels tels une tasse à café remplie de crayons et un cadre placé de telle sorte qu’on ne puisse pas voir la photo qu’il contenait. Il y avait aussi un portable ouvert qui bourdonnait. Rider avait emménagé la semaine précédente, alors que Bosch en était encore à subir les contrôles de « douane » – autrement dit la consultation médicale et les derniers papiers à remplir pour retrouver sa place dans la police
Afficher en entierPetite, Rider était un peu enveloppée. Elle avait les cheveux courts, avec du gris par endroits. Son teint très foncé rendait son sourire encore plus étincelant. Elle glissa au bas du bureau et lui sortit une deuxième tasse de café de derrière l’endroit où elle s’était perchée. — Tu vérifies si je n’ai rien oublié
Afficher en entier— Alors descendez vite m’en résoudre quelques-unes. C’est à ça que vous excellez. C’est pour ça que nous avons besoin de vous et que vous êtes ici. C’est pour ça que je prends des risques avec vous. Montrez-leur que nous n’oublions pas. Montrez-leur qu’à Los Angeles les affaires ne sont jamais éteintes
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