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- Heather.
- Pas maintenant, Jordan ! dis-je. Gavin, je refuse que tu …
- Heather, répète Jordan.
- Quoi, Jordan ?
- Cooper nous regarde.
Je lève les yeux.
En effet, le visage de Cooper s'encadre dans la fenêtre, près de l'entrée. Une seconde plus tard, nous entendons déverrouiller la porte.
- Ok, dis-je à Gavin, mon cœur battant à tout rompre. Changement de plan. À trois, on lâche Jordan et on court le plus vite possible ! Un, deux...
- N'y songe même pas ! lance Cooper en sortant sur le perron.
Il porte un pantalon en velours côtelé et un pull en laine. Paraît chaleureux, calme, sensé. Je n'ai qu'une envie : me précipiter vers lui, enfouir mon visage contre son torse, respirer son odeur et lui confier que j'ai passé une soirée terrible...au lieu de ça, je dis :
- Je peux tout t'expliquer.
- Je n'en doute pas, répond Cooper. Allez, entrez. Amenez-le à l'intérieur.
Afficher en entier- Papa ! je m'écrie, tout en m'arrachant à l'étreinte de Canavan pour me précipiter dans ses bras.
- Heather ! s'exclame-t-il, manifestement surpris (mais heureux) de mon accueil. Dieu merci, tu es saine et sauve.
Je t'aime tellement.
- Elle aime beaucoup tout le monde en ce moment, explique l'inspecteur. Elle est sous Rohypnol.
- Ce n'est pas pour ça que je t'aime ! (Je rassure mon père, soucieuse de ne pas le blesser). C'est pas non plus parce que tu as appelé les flics et empêché que je me fasse décapiter !
- Eh bien, réplique papa dans un gloussement. C'est bon à savoir. Elle a la bouche en sang...Pourquoi a-t-elle la bouche en sang ?
C'est alors que je réalise qu'il n'est pas seul Cooper se tient à ses côtés ! Il tire de sa poche un de ses sempiternels mouchoirs. Les mouchoirs sont apparemment un accessoire essentiel, en matière d'investigation privée.
- Oh, répond Canavan? C'est rien. Elle a mordu un type, c'est tout.
- Cooper ! dis-je en le serrant contre moi tandis qu'il en profite pour essuyer, sur ma bouche, le sang de Steve Winer. Ce que ça me fait plaisir de te voir !
- J'ai l'impression ! Ne bouge pas, tu as encore...
Il rit lui aussi. Dieu sait pourquoi.
- Je t'aime tellement ! je reprends. Même si tu es allé raconter à Gavin que j'étais toujours amoureuse de ton frère. Qu'est-ce qui t'a pris, Cooper ? Je ne suis plus amoureuse de Jordan. Plus du tout !
- Ok, rétorque Cooper. On te croit sur parole. Une seconde, ne bouge pas !
- Du tout, du tout, du tout ! j'insiste. Je n'aime plus Jordan. C'est toi que j'aime ! Pour de bon !
Reggie reparaissant dans mon champ de vision à l'instant où Cooper finit de faire ma toilette, je m'écrie.
- Reggie, je t'aime ! Je t'aime à la folie ! Je veux venir te rendre visite dans ta bananeraie !
Lui aussi s'esclaffe.
[…]
- Je n'ai pas vraiment de bananeraie , Heather. Je viens de l'Iowa.
- C'est pas grave, dis-je, tandis que les ambulanciers détachent délicatement mes bras du cou de Cooper. Je t'aime quand même. Et les autres aussi ! Toi, Tom...et Sarah...et aussi le docteur Kilgore. Où est-elle, au fait ?
Afficher en entier- Oh, ne te fais pas de souci, dit Cooper. (Il a posé une main sur mon épaule. Dommage que je sois trop vêtue – veste molletonnée, pull, maillot de corps et soutien-gorge – pour la sentir.). Canavan va arrêter celui qui a fait ça. Rien à voir avec la dernière fois. Personne, à part toi, n'avait juré qu'il s'agissait de meurtres. Aujourd'hui...eh bien, ça ne fait pas de doute. La police va s'en occuper, Heather.
Ses doigts se resserrent sur mon épaule. Il me fixe. J'ai l'impression que je pourrais plonger dans le bleu de ses yeux et nager à n'en plus finir, sans jamais atteindre la ligne d'horizon.
- Ohé, Wells !
Évidemment, Gavin MaGoren n'aurait pas pu mieux choisir son moment pour sortir des urgences en boitillant.
- Ce gars t'importune, Wells ? Demande Gavin, en pointant les trois poils de son bouc vers Cooper.
[…]
- Non. Il ne m'importune pas, dis-je. C'est mon ami Cooper. Cooper, je te présente Gavin.
- Salut, lance Cooper en tendant sa main.
Que Gavin ignore.
- Ce mec est ton petit ami ? me demande-t-il, carrément lourdingue.
- Gavin, dis-je, affligée. (Je n'ose pas regarder dans la direction de Cooper). Non. Tu sais très bien que ce n'est pas mon petit ami.
Gavin semble se détendre un peu.
- Ah oui, c'est vrai. T'aimes les gars propres sur eux. Comme Jordan Cartwright. Mr Easy Street.
Cooper a laissé retomber sa main. Il fixe Gavin d'un œil mi-amusé, mi-moqueur.
- Eh bien, Heather, dit-il. Ravi d'avoir fait la connaissance d'un des bambins dont tu as la charge, mais je crois que je vais y aller.
- Eh ! proteste Gavin, visiblement offensé. C'est moi que tu traites de bambin ?
Cooper prête à peine attention à Gavin.
- On se retrouve à la maison, me dit-il avec un clin d'œil, pivotant sur ses talons.
- « On se retrouve à la maison » ? (Gavin fusille des yeux le dos de Cooper). Vous vivez ensemble, lui et toi ? Je croyais que t'avais dit que c'était pas ton petit ami !
Afficher en entierCooper desserre enfin son étreinte. Le gamin se laisse tomber sur le sol en position fœtale.
- Tu vas le regretter, mec ! gémit-il en retenant ses larmes. Je te jure que tu vas le regretter !
Cooper cligne des yeux, comme s'il revenait brusquement à lui. Il me jette un coup d'œil et, voyant mon expression, dit d'un ton penaud :
- Je me suis servi d'une seule main.
Cette explication, si c'en est une, me laisse bouche bée.
Afficher en entierOh,et puis zut! D'accord je suis folle de lui alors qu'il ne m'a jamais laissé entendre qu'il partageait mes sentiment. Et puis? On a bien le droit de rêver, non?
Afficher en entier- Heather, on s'est tellement inquiétés ! Quand Tania a appelé et qu'on ne t'a pas trouvée...Ne nous refais plus jamais ça, jeune fille ! Si tu dois sortir, tu as intérêt à dire à l'un de nous où tu vas.
Mon regard sidéré passe de Cooper à mon père.
- Tu parles sérieusement ? je demande, incrédule.
- C'est moi qui raccompagne Gavin, déclare Cooper prouvant qu'il a anticipé mon action suivante – l'esquive.
[…]
- Je n'ai pas besoin qu'on me raccompagne ! Insiste Gavin, tandis que Cooper tend la main vers sa veste.
- Peut-être bien, rétorque sombrement Cooper, mais moi, j'ai envie de prendre l'air. Allons-y.
Afficher en entierTu as dis que tu m'aimais
Et ces trucs ca peut pas venir de nulle part
Moi j'te le dis, ça vient du cœur!
Afficher en entier- Gavin !
Il gémit et enfouit sa tête dans l'oreiller.
- Gavin.
Plantée devant le brancard, je le foudroie du regard. J'aurais dû m'en douter. Gavin McGoren, étudiant en licence de cinéma et roi des emmerdeurs de Fisher Hall. Qui d'autre, pour contraindre mon chef à passer une nuit blanche ?
- Je sais que tu ne dors pas, Gavin, dis-je d'un ton sévère. Ouvre les yeux !
Gavin s'exécute.
- Nom de Dieu, frangine ! s'exclame-t-il. Tu vois pas que je suis malade ?
Il désigne l'intraveineuse plantée dans son bras.
- Oh, je t'en prie, je rétorque avec dégoût. Tu n'es pas malade. Tu es juste une grosse tâche. Vingt et un verres en une seule fois, Gavin ?
Il replie son bras libre, afin de protéger ses yeux de l'éclat des néons, au-dessus de lui.
Afficher en entierA part les écureuils et les dealers, nous sommes les deux seules créatures assez bêtes ou désespérées pour errer dans le parc par cette matinée glaciale.
Afficher en entierMon sentiment sur la question, c'est qu'il suffit d'aimer les gens pour qu'ils deviennent automatiquement votre famille.
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