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Il serra ses mains en poings et se força à marcher à pas lents et mesurés vers la tombe et commença à haleter. Bon sang, il ne pouvait pas s’écrouler. Il voulait le faire, il avait besoin de le faire, besoin de voir ce qu’il pourrait retirer de ce rappel physique de sa propre mortalité éphémère. Peut-être que cela lui donnerait envie de vivre à nouveau. Il lut les dates de décès marquées sur les pierres tombales, en faisant attention à ne pas marcher sur les tombes des autres pauvres enfants morts, d’année en année, jusqu’à ce qu’il voit son nom.
JULIETTE ANNE MARTIN
14 août 1991-9 octobre 2008
Fille bien-aimée.
Il n’y avait pas d’ours, de plaques ou même d’anges comme il en avait vu sur les autres pierres tombales, alors qu’il cherchait la sienne. Elle était gris foncé, en marbre et très élégante. Ses jambes se dérobèrent sous lui quand il réalisa que son amie, sa Juliette, gisait à ses pieds, et il atterrit sur la terre molle à côté d’elle. Les fleurs oubliées tombèrent au sol et des sanglots secs ravagèrent son corps. Il ne pleurerait pas, il le savait. Il était incapable de pleurer depuis cette nuit-là. Tout comme il ne supportait plus d’être touché, il ne pouvait éprouver le plus petit soulagement que les pleurs lui auraient accordé.
Afficher en entierOn ne s'habitue jamais à voir quelqu'un souffrir.
Chapitre VI
Afficher en entierAaron s’étrangla, confus. Il voulait juste se blottir en boule, juste se cacher jusqu’à ce que sa mère vienne. Elle venait toujours. Mais le garage avait disparu et le flash-back commençait de nouveau à reculer dans le coffre-fort aux souvenirs d’où il était sorti. Il était de retour dans le présent, un tee-shirt pressé sur sa tête et un homme accroupi sur un genou devant lui. C’était la première fois qu’il récupérait aussi rapidement d’un flash-back. Il regarda l’homme qui ressemblait incroyablement à Spencer. Le père de son ami n’avait pas les cheveux bouclés. En fait, il portait ses cheveux bruns grisonnants en une coupe presque militaire mais ses yeux étaient les mêmes. Ils étaient tout aussi chaleureux, tout aussi énigmatiques que les yeux noisette de son fils
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