Extraits

[Discussion entre Nathan et Faith]

Elle leva les yeux au ciel.

- Vous les hommes, vous êtes de vrais gamins.

- Tu veux bien arrêter, avec tes remarques désagréables ? Putain, Faith, qu'est-ce qui t'arrive ?

- Tu joues à quoi, là, Nathan ? contra-t-elle d'un air impatient.

Les yeux écarquillés, il la dévisagea un instant, incapable de répondre. Sa tension artérielle venait de grimper en flèche et il se sentait au bord de la crise cardiaque. Il voulut se passer la main dans les cheveux, avant de se souvenir juste à temps qu'il n'en avait plus.

Faith le regardait pied, impassible.

- Cherche bien et tu trouveras la réponse toute seule, grogna-t-il. Cette garce m'a séduit, puis elle a fichu le camp. Et maintenant, elle m'évite. Quand je me suis présenté à son salon pour mon massage, c'était une autre bonne femme à sa place. Alors ne viens pas me traiter, moi, de poule mouillée, OK ?

- Peut-être, mais tu es quand même un crétin, insista-t-elle, visiblement excédée.

De guerre lasse, il se laissa tomber sur le siège qui se trouvait derrière lui.

- OK, tu as gagné, je suis un crétin. Alors maintenant, tu vas peut-être daigner m'expliquer ce qui me vaut ce charmant surnom, parce que, vois-tu, je suis trop crétin pour le comprendre tout seul.

Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de Faith.

- Joliment répliqué, ironisa-t-elle. Je croyais que le sarcasme, c'était la spécialité de Micah.

- J'ai entendu ! cria une voix depuis le couloir.

- Et son autre spécialité, c'est d'écouter aux portes, marmonna Nathan.

[...]

- Je ne vais pas me laisser faire, jeta-t-il en s'éloignant du bureau. Elle n'a pas le droit de prendre mon corps comme bon lui semble, puis disparaître.

Faith éclata d'un rire sonore, si fort que les larmes lui coulèrent sur les joues.

- On dirait une jeune vierge effarouchée, finit-elle par lâcher entre deux hoquets.

Pourvu que ça fonctionne ! Micah avait été très strict - c’en était presque effrayant, d’ailleurs - quant à la posture à adopter pour qu’elle ne le reconnaisse pas. Et il s’était trouvé dans la situation ridicule de devoir changer de savon et de déodorant pour l’occasion, sans parler de l’eau de Cologne qu’il avait dû mettre. Lui qui n’en portait jamais.

Il devrait aussi se laisser toucher aussi peu que possible. Les femmes avaient un sens tactile très développé, et vu le nombre de fois où elle avait posé les mains sur son corps, Julie avait probablement mémorisé les particularités de sa silhouette.

Et surtout, il fallait rester parfaitement silencieux. Muet, même. Si cette recommandation-là tombait sous le sens, elle ne serait sans doute pas très facile à respecter, pour lui qui mourait d’envie de lui murmurer au creux de l’oreille, et dans les moindres détails, absolument tout ce qu’il comptait lui faire.

Micah semblait attendre qu’il fasse le premier pas, ce dont il lui sut gré. En temps normal, son ami n’était pas du style à se laisser doubler, mais en l’occurrence, il avait l’air d’accord pour rester en retrait pendant que Nathan donnerait la cadence. Tout bien réfléchi, c’était d’ailleurs un peu bête, puisque lui n’avait pas la moindre expérience en matière de trio, alors que d’après ce qu’il en savait Micah était assez familier de ce genre de pratiques.

Il ne pouvait donc pas avoir des amis normaux ?

Comme hypnotisé par la nudité de Julie, si l’on exceptait le foulard de soie rouge sang qui lui couvrait les yeux, il s’approcha, désireux de la toucher. Il voulait faire courir ses mains sur sa peau, sentir sous ses doigts la douceur de ses courbes généreuses.

"— J'ai eu mon lot de relations, mais tout ça n'est que du bon sens, au bout du compte. I l suffit de se mettre dans la tête d'une femme.

Quatre paires d'yeux dévisagèrent Micah comme s'il avait perdu l'esprit.

— Qui aurait l'idée de faire une chose pareille ? s'étonna Pop. Aucun homme un tant soit peu raisonnable n'essaierait jamais de deviner ce qui se passe dans la tête d'une nana. Rien de tel pour vous créer des frustrations, croyez-moi, les jeunes. Sans parler du fait que vous vous attirez une attaque cardiaque avec trente ans d'avance, par-dessus le marché. Je sais de quoi je parle, j'ai survécu à deux mariages et à trois vies communes. Et Dieu m'est témoin que je préfère la vie de célibataire."

"J'avais envie de lui dire que je pouvais lui piquer son mec quand je voulais, qu'elle était sans doute un mauvais coup au lit, et puis je me suis souvenue que c'était avec elle qu'il sortait. Pas avec moi. Ce qui rendait mes arguments beaucoup moins tranchants."

"- Si je souhaite qu'on me bande les yeux, poursuivit Julie sans se laisser démonter, c'est uniquement pour ne pas savoir. Cela étant, même si je ne veux pas les voir, je compte sur toi pour ne pas me trouver des mochetés, Damon.

- Qu'est-ce que ça peut te faire, qu'ils soient laids, si tu ne dois pas les regarder? intervint Serena, exaspérée.

- C'est pour le principe. Et pas de petites bites. Je ne fais pas tout ça pour me retrouver avec des impuissants."