Extraits

Un Tyler arrogant, je pouvais faire avec, un Tyler cruel, je pouvais faire avec aussi. Un Tyler repentant, c'est nettement plus compliqué à gérer.

Sauf accident, les vampires étaient immortels. Si ce type me gardait en cage juste pour vérifier si j'avais le don ou pas, le temps allait me semblait très long.

Pui elle fit quelque chose de si incroyable que je faillis tomber de surprise.

Elle me parla.

Mais ce fut surtout la façon dont elle me parla qui était démente.

- Yo, fit-elle, ça gaze, mon gars ?

Pour un artefact magique vieux de plusieurs centaines d'années, il avait un langage super familier. Et moderne.

- Euh, fis-je dans la stupeur de mon cerveau, bonjour. Je vais bien, merci et vous ?

- Ça roule ma poule ! Un bail que je n’avais pas parlé avec un humain. Rouille et brèches, la vie sous la mer, ça craint ! Tu sais, Alien, « Dans l’espace, personne ne vous entend crier », ben sous la mer, c’est pareil. Ça fait juste un bruit de fond que personne ne perçoit. La vache, j’ai eu du bol que tu sois un rebrousse-temps !

Je sursautai. OK, l’entité m’avait effectivement fouillé la cervelle. Restait à savoir où elle avait péché cette façon bizarre de parler. Elle me répondit avant même que j’aie le temps de formuler ma question :

- Ben dans ta tête, mon grand. C’est ton moi ado qui s’exprime comme ça. Ta période wesh wesh. Je trouve ça rigolo. L’autre, Arthur, ça le rendait dingue quand je faisais ça, aucun sens de l’humour, ce gars. Bon on dégomme qui au juste aujourd’hui ?

- Euh, Mordred ?

- Quoi, il est pas encore six pieds sous terre ce gars-là ? Mais qu’est-ce que vous avez foutu, vous, les humains ?

Ah, elle n’avait pas eu le temps de tout apprendre puisqu’elle ne savait pas qui nous affrontions et que je sentais sa surprise.

- Nous ? Rien. Sa progéniture l’a emporté après t’avoir retirée de son cœur, puis t’avoir balancée dans la flo. . . euh, l’eau.

Elle était en train de me contaminer avec son langage argotique.

- Tu sais que je suis la seule chose qui puisse le ratatiner. Sauf qu’il ne faut pas que tu m’enfonces dans son palpitant, comme l’autre andouille d’Arthur, parce que si tu rates d’un millimètre comme il l’a fait, apparemment, cela ne le tue pas raide mais ne fait que le neutraliser.

- C’est bien, de neutraliser, non ? Mieux que de tuer ?

Elle éclata de rire et j’eus l’impression que des milliers de trompettes soufflaient dans mes oreilles.

- Tu es un traumatisé de la vie, toi ! Tu ne veux pas tuer ?

"Cool. Maintenant nous avions deux prisonnières au lieu d'une, et les deux voulaient me bouffer. Si c'était pas avoir du succès, ça?"

/!\ SPOILER IMPORTANT /!\

Spoiler(cliquez pour révéler) - Une petite minute, fis-je alors qu'il commençait à descendre vers nous. Katerina, que portes-tu à l'annulaire gauche ?

Katerina, fit mine de découvrir le mince anneau d'or qu'elle avait glissé discrètement à son doigt lorsque je le lui avais passé.

- Mince alors, fit-elle. Et toi, Indiana, que portes-tu à l’annulaire gauche ?

Je levai la main dans la lumière, comme elle, et nos deux anneaux étincelèrent comme des joyaux.

Tandis que, derrière nous, s’affichait le double registre de la mairie et de l'église. Signé par plusieurs des humains de la ville où Katerina et moi nous étions arrêtés avec Axel et Annabelle en tant que témoins des mariés.

Et où nos noms apparaissaient. Indiana Teller et Katerina O'Hara.

Monsieur et Madame Indiana Teller.

Je crois que si au même moment, le père Noël et son traîneau de rennes femelles avaient débarqué, je n'aurais pas bronché.

Ben oui, les mâles perdent leurs bois au début de l'hiver, alors que les femelles les perdent au début du printemps seulement. Je ne sais pas quel est l'imbécile qui a donné des noms de garçons à ces filles...

"- Avec Indiana, c'est un mot que j'ai appris à bannir de ma vie. Improbable, oui, dément, oui. Impossible, non."

Pourquoi les gens s'imaginent qu'en obéissant à un psychopathe, ils vont obtenir ce qu'ils veulent ? Ils ne lisent pas de livres ? Ils ne regardent pas de films ? C'était quand même dingue !

Et je m'inclinai avec élégance, remerciant grand-mère de m'avoir enseigné ces révérences françaises (ce que j'avais trouvé stupide, jusqu'au moment où je m'étais rendu compte qu'un baisemain permettait de se rapprocher nettement du décolleté des filles).

Il marqua une petite pause, s'essuya les mains sur une serviette que lui apporta une vampire habillée comme Zénobie, retira sa chemise devenue rouge, dévoilant un corps qui fit soupirer les vampires femelles... et certains vampires mâles, et continua tout en enfilant celle que lui tendait la jeune servante.

- Oui, inutile. Parce qu'en fait, je suis invincible.

source site "dans notre petite bulle"