Extraits

Et chacune des révélations qui s'ensuivent est comme une onde de choc, une détonation soudaine, imprévue, qui résonne en moi...

BOUM

Ta vie s'est résumée à une expérience.

BOUM

Tu as une soeur, et elle est vivante

BOUM

Tes parents biologiques vous ont données, ta soeur et toi au Rétablissement en vue de recherche scientifiques.

Sans sa chevelure d’or, Warner a une autre tête, pas vilaine, d’ailleurs, mais différente. De longueur uniforme, environ un centimètre, sa toison est d’un blond qui hésite encore à dire son nom. Mais le changement le plus intéressant, c’est l’apparition sur son visage d’un doux et subtil duvet – comme s’il avait oublié de se raser – qui, je le constate avec surprise, ne me dérange pas. Warner a les traits trop fins pour que sa physionomie pâtisse d’une simple coupe de cheveux ratée et, en vérité, je ne le déteste pas ainsi. J’hésiterais à le lui dire, ne sachant pas s’il apprécierait ce compliment peu orthodoxe, mais ce changement a aussi du bon. Warner a l’air un peu plus viril à présent ; un peu moins poupin. Il est moins beau, mais, comment dire, incroyablement plus…Sexy.

Un jour, alors qu’il était plongé dans un dossier important au dîner, j’ai déposé devant lui un cookie sur une assiette, juste pour voir sa réaction. Il a levé les yeux vers moi, les a ramenés sur ses papiers, a murmuré un merci et mangé le cookie avec son couteau et sa fourchette. Il n’a même pas paru l’apprécier. Ce qui, inutile de le dire, le situe aux antipodes de Kenji qui, lui, dévore tout et tout le temps, et m’a confié qu’en voyant Warner aux prises avec son cookie il avait eu envie de pleurer.

(Juliette)

Kenji / Aaron / Juliette.

- Qu'est-ce qui te prend ? je pensais qu'on avait fait la paix.

- On Avait, souligne Warner d'un ton glacial. Jusqu'à ce que tu touches à mes cheveux.

- Tu m'as demandé de te les couper...

- Je n'ai jamais dit ça ! Je t'ai demandé de les Rafraîchir !

- Et c'est ce que j'ai fait.

- Ça ! s'offusque Warner en se retournant pour que je puisse constater les dégâts, ça ne s'appelle pas rafraîchir, espèce de sagouin...

Je suis sans voix : l'arrière de la tête de Warner est un massacre capillaire, entre mèches tailladées et zones entièrement ratiboisées.

Kenji contemple son oeuvre d'un air contrit. s'éclaircit la voix.

- Bon... dit-il en plongeant les mains dans ses poches, disons que...la beauté,c'est subjectif...

Warner pointe sur lui un nouveau pistolet.

- Hé ! s'exclame Kenji, je ne suis pas venu ici pour me faire maltraiter, hein ?

Je le haïssais .

Je le haïssais avec une violence que je n'ai plus jamais éprouvée depuis.

Mais je me rends compte que le feu de la haine véritable ne peut exister sans l'oxygène de l'affection.

Kenji la fixe comme un idiot. Yeux exorbités, paupières battantes. Lèvres a peine entrouvertes. Je cogne son bras, il pousse un cri de surprise , mais revient à la vie :

- Ah exact, dit-il d'une traite. Bonsoir. Bonsoir... Oui, bonsoir, hum, désolé pour le dîner.

Elle hausse un sourcil.

Et pour la première fois depuis que je le connais, je vois Kenji rougir. Rougir.

-Non, en fait, bredouille t-il, je, euh, je trouve votre... foulard... hum, très sympa !

- Entendu...

- Il est en quoi ? demande t-il en avançant la main pour lui toucher la tête. Ca a l'air tellement doux...

D'une tape , elle interrompt son geste avec un mouvement de recul visible, même dans cette pénombre.

- Non mais ! Vous vous croyez où ?

- Ben quoi ? s'étonne Kenji en clignant des yeux. Qu'est ce que j'ai fait ?

Nazeera éclate de rire avec une expression où se mêlent incompréhension et vague dégoût.

- Non mais vous vous croyez tout permis !

Kenji se fige sur place, bouche bée.

- Je ne, euh... Je ne possède pas tous les ... les codes, hein, c'est ça ? Je peux vous appeler un de ces jours ou ...

Soudain, je pars à mon tour d'un rire sonore et gêné et pinçant le bras de Kenji.

Il jure comme un charretier. Me décoche un regard venimeux.

Were you happy

Were you sad

Were you scared

Were you mad the first time you screamed?

Were you fighting for your life your decency your dignity your humanity

When someone touches you now, do you scream?

When someone smiles at you now, do you smile back?

Did he tell you not to scream did he hit you when you cried?

Did he have one nose two eyes two lips two cheeks two ears two eyebrows.

Was he one human who looked just like you.

Color your personality.

Shapes and sizes are variety.

Your heart is an anomaly.

Your actions are the only traces you leave behind.

—AN EXCERPT FROM JULIETTE’S JOURNALS IN THE ASYLUM

Son égoïsme lui a rendu la liberté.

(Warner)

Juliette & Lena

-Salut ! lui lance Lena d'une voix forte.

Une joie factice défigure son sourire et le teinte de cruauté. Elle tend la main avec ces mots:

- C'est un plaisir de rencontrer enfin la petite amie de Warner.

Puis:

- Oh, attendez... Pardon ! Je voulais dire : "l'ex petite amie de Warner."

Je retiens mon souffle tandis que Juliette la détaille de la tête aux pieds.

Elle prend son temps, penche la tête en dévorant Lena des yeux et je vois la main tendue de celle-ci fatiguer, ses doigts ouverts trembler.

Juliette ne paraît nullement impressionnée.

- Vous pouvez m'appeler Commandante suprême de l'Amérique du Nord, lui dit-elle.

Puis elle passe son chemin.

Spoiler(cliquez pour révéler)It’s a picture of a little boy standing next to a little girl. She’s sitting in a stairwell. He looks at her as she eats a piece of cake.I flip it over. Aaron and Ella.