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" - N'insistez pas, ma chère, je ne fourre jamais une dinde que je ne connais pas, déclara Evariste avec conviction.
Henriette dressa un sourcil, le plus fourni des deux, avant de maugréer :
- Vous en faites, des manières ! Moi non, plus je la connais pas, et pourtant je fais ça tous les jours.
- Vous fourrez des dindes tous les jours ? Quelle femme admirable vous êtes !
- Peut être pas tous les jours, mais vous avez compris. C'est des dindes de la campagne, ça, Monsieur, elles sont saines. Elles avalent pas les saletés des grandes villes. Vous pouvez y aller les yeux fermés.
- On a déjà tenu ce genre de discours à plusieurs de mes amis, et ils s'en sont ensuite mordu les doigts.
Sans se démonter, Henriette poussa devant Evariste l'énorme plat dans lequel se trouvait la bête nue et offerte.
- Vous avez dit que vous vouliez m'aider, rappela la domestique, l'air déterminé, alors aidez-moi. Là, c'est la farce, là, c'est le trou, vous mettez l'un dans l'autre jusqu'à ce que ça rentre plus.
- Henriette, vous avez une façon délicieuse de résumer la plupart des rapports humains. "
Afficher en entier- Je n'ai rien contre les personnes handicapées. Mais, soyons francs, elles travaillent plus lentement que les autres.
- Je ne suis pas handicapé.
[...]
- Vous m'assurez que vous n'êtes pas non plus stupide ? s'inquiéta Evariste au bout de quelques minutes de silence. Parce qu'à choisir je préfère un handicapé intelligent à un imbécile valide. Or le fait est que Jacques m'a donné très peu d'informations vous concernant.
L'imagination d'Isabeau se demanda soudain combien pouvait peser la malle qu'il tirait, et si elle pouvait se jeter.
- Je ne suis pas stupide, confirma-t-il, les lèvres pincées.
- Allons, ne faites pas cette tête ! Vous vous habituerez à mon antipathie naturelle et à mon manque assumé de toute forme de diplomatie.
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- Georges ! lança Évariste avec enthousiasme. Je commençais à m'inquiéter. [...]
- Monsieur, reprit Georges, je dois vous dire qu’en rentrant j'ai trouvé un homme sur le palier qui désirait vous voir. J'ai pris la liberté de lui signifier qu'il n'était plus l'heure de recevoir. Cependant , il a insisté.
Ça fait beaucoup de mots pour une si petite information, pensa Isabeau.
- Il a insisté, répéta Évariste dont les yeux brillèrent aussitôt de plus belle. Comment?
- Pardon, Monsieur?
- Comment a-t-il insisté ? En suppliant, en menaçant, en pleurant?
- Avec insistance, monsieur. Mais, si je puis me permettre d'ajouter, il l'a fait avec beaucoup de classe.
- Vous faites bien de le préciser, en effet. La classe fait tout passer. Au fait, vous aimez les huitres?
- Tout dépend de leur origine, monsieur, répondit le majordome sur un ton invariable d'employé des pompes funèbres.
- Alors je crains de devoir me fier au professionnalisme de la cuisinière, regretta Évariste.
Isabeau hallucinait. C'était la conversation la plus bizarre à laquelle il avait jamais assisté. [...]
- Que dois-je faire , Monsieur?
- Mon Dieu, je n'en sais rien, je ne suis pas spécialiste en huitres.
- Je faisais référence à l'homme qui souhaite vous voir et attend en bas.
- Et bien, faites le entrer. Je croyais ce sujet tranché.
Afficher en entierLa seule chose que je peux dire, c'est que lorsqu'on pousse une personne dans la mort il est du devoir des vivants de combattre cette injustice, parce qu'elle ne peut plus le faire elle-même.
Afficher en entier« Mais vous devriez garder en tête cette loi fondamentale : là où se trouve la lumière se trouve aussi l’ombre, et plus intense est la première plus noire est la seconde. »
Afficher en entier- Alors la religion a, elle aussi, du mal à recruter, malgré ses solides arguments d'embauche : le célibat mais la vie éternelle, le devoir de secret mais les conversations avec Dieu ?
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