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" Elle espéra un temps qu’il ne s’agissait que de la nourrir. Comme temps de fois auparavant. Elle n’avait jamais dédaigné les corps qu’on enfouissait en elle. Elle les accueillait, les entourait de sa chaleur d’humus et ils se défaisaient doucement. Mais cette fois les corps abondaient et elle comprit qu’il ne s’agissait plus de cela, que si l’on continuait à enfoncer en elle des morts, c’était juste pour dégager de la place et laisser aux vivants l’espace de lutter. (...) Trop de corps à avaler. Par boucgée successives. Pas même le temps de déglutir. Les hommes bourraient le sol de cadavres encombrants et, comme il y avait de moins en moins de place et de moins en moins de temps, ils creusaient de grandes tombes à ciel ouvert et y jetaient de la chaud, pensant que cela aiderait la terre à les assimiler. Mais la cahux étaiet pour elle une poudre blanche qui lui brûlait la langue et la faisait cracher. Elle était comme un animal glouton que l'on gave de force tout en lui battant les flancs. Ils l'ouvraient à mille endroits, la retournaient, la saignaient. Ils la forçaient à manger et frappaient sur son ventre bombé. Elle n'avait plus faim. Mais elle devait continuer. D'une main, ils la nourissaient, de l'autre ils la meurtrissaient. "
Afficher en entier"Le monde va plonger dans la tourmente et la terre nous vomit. [...] Je pressens que ce sera le monde demain. Nous lui serons odieux. La terre, déjà, s’est révoltée, ce sera bientôt le tour des forêts, des flaques d’eau, du ciel. [...] Tout sera puant et vicié, l’air que nous respirerons, l’eau que nous boirons. Nous sommes devenus odieux au monde et tout va bientôt se rebeller. [...] L’homme a offensé les éléments et ne sait plus comment les apaiser. [...] Je ne sais rien, moi. Il ne nous reste que la peur. Je reste à terre. Je sens qu’il n’y a rien que je puisse faire. Le monde bruit et frémit. Je ne sais pas l’arrêter. Il enfle et se gonfle. Les nuages roulent. Les pierre craquent. Le vent se lève. Je reste à terre. Le monde est impatient de nous effacer. Je me tais".
Afficher en entier"On l’a calcinée et chaque jour on l’éventre un peu plus. Alors dites-moi : pourquoi elle ne voudrait pas nous tuer à son tour ? Il faut bien que cela cesse un jour, non ? "
Afficher en entierIl but son verre d'une traite et je le regardai avec pitié car il y avait dans sa hâte quelque chose de ceux qui savent que leur vie ne durera plus très longtemps.
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