Extraits

« Son sourire démoniaque, insensible... Je ne voulais pas être témoin de ça. Je ne voulais pas voir, mais c'était plus fort que moi. Comme lorsqu'on passe devant un horrible accident. On ne veut pas voir, mais nos yeux reviennent sans cesse sur le lieu du crash.

Eh bien, même quand je voulais fermer les yeux, je les rouvrais malgré moi.

 Sans jamais me lâcher du regard, Dimitri me sourit, comme satisfait de ma réaction. Il me fit un signe de tête, puis sortit une arme, leva le bras et tira... »

Il me caressa le visage du bout des doigts avec un sourire éloquant et moqueur.

-Tu boudes ?

-Non, répondis-je en fronçant les sourcils.

-C'est mignon quand tu boudes.

-Je ne boude pas.

-Ah bon ? (Il passa un doigt entre mes sourcils et sourit). Je dirais plutôt le contraire.

Je secouai la tête, puis fronçai d'autant plus les sourcils.

-Je suis une femme insatisfaite.

Il éclata de rire, et se laissa tomber sur moi. Je sentais son ventre se contracter sur le mien à cause de son rire. Pour le coup, je me sentais presque vexée.

-D'accord, dit-il, encore en riant et en se relevant. Retourne-toi. Je vais te détendre d'une autre façon.

En entrant sur le parking de la villa, mon cœur était entièrement vide. J’eus l’impression qu'il s'était transformé en un bloc de glace.

Comme pour mieux me torturer, les images des dernières semaines se rejouaient dans mon esprit. La douceur et la tendresse d'Evan, sous sa carapace dangereuse, ses sourires qui n'étaient adressés qu'à ma petite personne, et ses intentions de tous les jours, allaient me manquer. Ses caresses, ses baisers, et ses moqueries, tout ce qui le définissait me manqueraient. Je n'aurais jamais l'occasion d'apprendre à le connaître entièrement. C'était mon plus grand regret.

C'était surement mieux ainsi. Qu'on se sépare avant que je ne tombe amoureuse... Mon cœur se glaça encore plus, m'annonçant une douloureuse nouvelle. N'étais-je pas déjà en train de tomber amoureuse de lui ?

Je secouai la tête, et pris une grande inspiration pour enlever l'étau qui se resserrait dans mon abdomen.

Sur le parking de gravier, devant la maison, des dizaines de voitures étaient garées et de nombreuses lumières illuminaient la villa.

Mon père était de retour.

Comme pour finir de m'achever, le retour imprévu de mon père ne me réjouit en aucun cas. Je descendis de la voiture, les sentiments confus.