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- Je t'aime à en crever, June.
- Je t'aime à en vivre, Harry.
Afficher en entierSoudain, une voix nasillarde me fait sursauter.
- On t’a déjà dit que t’étais craquante comme une chips ?
Afficher en entier" A la vie à la mort. Ensemble pour toujours. Tous les deux. Ce n'est pas un jeu."
Afficher en entierÇa fait une éternité de quelques secondes que je le sais.
Que je l’ai reconnue. Mon cerveau refusait juste d’imprimer. Il est bien obligé. Sa peau mate porte toujours des traces de guerre, cicatrices anciennes, égratignures fraîches, terre et poussière. Son débardeur blanc ne l’est plus vraiment. Son short court et usé a déjà bien vécu. Ses bras et ses jambes aussi, asséchés et musclés à force de grimper, courir, tirer, pousser. Cette fille ne vit pas : elle combat. Et son sourire qui hésite à pleurer. Et son regard noir qui fusille, qui défie, qui angoisse, qui jubile, tout ça à la fois… Presque rien n’a changé. Presque tout. Mais c’est la même.
La fleur du désert. Le seul putain de truc qui pousse dans ce maudit Nevada. Dans ce désert où tout crève. Tout, sauf elle.
JUNE
Afficher en entierHarry m'a sortie de l'enfer. Il est ma rédemption.
Afficher en entierLe regard gris me glace. Le silence me pétrifie. Les retrouvailles dont j’ai rêvé un bon milliard de fois n’avaient rien de commun avec tout ça. Rien d’aussi froid. Et parce que j’ai la réputation de n’avoir peur de rien. Et parce que c’est comme ça qu’il me connaît, impétueuse, volcanique, toujours prête à m’enflammer. J'explose.
– Bon, tu me laisses entrer, trouillard ?!
Avec un petit sourire provocateur, je lui pose la même question qu’il y a dix ans. Et je me jette en avant pour me frayer un chemin dans son monde, sans attendre qu’il me réponde. Ou plutôt, en étant certaine de la réponse. Mais je n’ai plus la force de le pousser. Et il n’a plus la faiblesse de me laisser entrer. Harry pose ses deux mains tatouées sur mes épaules nues et me retient d’aller plus loin.
– Non, souffle sa voix douce et profonde.
– C’est déjà ce que tu m’as répondu la première fois, chuchoté-je du tac au tac.
Afficher en entier- Comment tu fais ça ?
- Ça quoi ?
- Bloquer tous les démons du passé. Décider simplement de ce que tu ressens.
- Je ne veux pas les laisser gagner. J'aime trop vivre, lâche-t-il dans un sourire qui me fait fondre.
- J'aime trop vivre, répété-je comme si c'était la plus belle phrase que j'ai entendue depuis longtemps.
Afficher en entierLes trois coups résonnent encore dans ma tête comme un marteau-piqueur. Et mon coeur se met à les imiter dans ma cage thoracique. Ça cogne à toute vitesse. Ça coupe le souffle et les jambes. Je suis plutôt du genre rapide, réactif, explosif, avec de bons réflexes et un corps qui m’obéit, d’habitude. Là, allongé sur mon lit, j’ai l’impression de mettre trois plombes pour comprendre, décider quoi faire, quoi ressentir, quand agir. Je me vois presque au ralenti. Putain d’abruti. Mon bouquin m’échappe des mains, je me redresse enfin.
C’est elle.
Afficher en entierVoilà l'effet Harry Quinn. Quand il est dans les parages, impossible de respirer. Impossible de vivre autrement qu'essoufflée.
Afficher en entier- Jusqu' là, je n'aimais rien de plus que l'océan... murmure-t-il.
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