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La came prend tout et n'apporte rien, sinon une assurance contre les douleurs du manque.
Afficher en entier"Je connaissais Bill Burroughs depuis Noël 1944 et, au début des années cinquante, nous échangions une volumineuse correspondance."
Afficher en entierSe défoncer, c'est voir les choses sous un angle particulier. C'est se libérer momentanément des exigences d'une chair vieillissante, prudente, revêche et apeurée. Peut-être découvrirai-je dans le yage ce que je recherchais dans la came, l'herbe et la coke. Le yage est peut-être l'ultime défonce.
Afficher en entierLes conversations étaient d'une platitude cauchemardesque, dés doués de paroles répandus sur ces sièges en tubes métalliques, agrégats humains se désintégrant dans l'inanité cosmique, évènements aléatoires dans un univers à l'agonie où tout est exactement ce qu'il paraît être et où il n'est d'autre relation que la pure juxtaposition.
Afficher en entierJe décidai que je n'allais pas aimer l'armée et m'en tirai en jouant sur mon dossier de dingue, je m'étais un jour fait le coup Van Gogh en me coupant l'articulation d'un doigt pour impressionner quelqu'un qui m'intéressait à l'époque. Les psychiatres n'avaient jamais entendu parler de Van Gogh. Ils me diagnostiquèrent comme schizophrène, et en plus, de type paranoïaque pour expliquer le fait troublant que je savais où j'étais et qui était le président des Etats-Unis.
Afficher en entierL'herbe ne rend pas violent non plus. Je n'ai jamais vu quiconque devenir méchant sous l'effet de l'herbe. Les fumeurs sont sociables. Un peu trop, même, à mon goût. Je me demande pourquoi les gens qui soutiennent que l'herbe rend violent n'insistent pas davantage, comme ils devraient en toute logique, pour faire interdire l'alcool. Des crimes sont commis tous les jours par des ivrognes qui, à jeûn, n'auraient pas agi de la même façon.
Afficher en entierOn m'envoya à l'école avec les futurs bons citoyens, les avocats, docteurs et hommes d'affaires d'une grande ville du Midwest. J'étais timide avec les autres enfants et craignais la violence physique. Une certaine petite lesbienne agressive me tirait les cheveux chaque fois qu'elle me voyait. J'aimerais aujourd'hui encore lui défoncer la face mais il y a des années, elle est tombée de cheval et s'est cassée le cou.
Afficher en entierLe camé vit dans le temps de la came. Quand on le prive de drogue, l'horloge s'arrête. Tout ce qu'il peut faire c'est s'accrocher et attendre que reparte le temps sans came. Un camé en état de manque ne peut échapper au temps extérieur ni faire autre chose que d'attendre.
Afficher en entierQuand on rencontre quelqu'un pour la première fois, il y a une période d'examen mutuel au niveau intuitif de l'empathie et de l'identification. Mais il était impossible d'établir un contact avec Doolie, qui n'était rien d'autre qu'une force hostile, négative, indiscrète. On le sentait entrer tout droit dans votre psyché, farfouillant partout pour essayer de trouver quelque chose dont il pourrait se servir.
Afficher en entierJ'ai vécu la privation atroce du sevrage et le plaisir du soulagement lorsque les cellules assoiffées de came boivent à la seringue. Tout plaisir n'est peut-être que dans le soulagement.
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