Extraits

- Si tu cherches vraiment du travail, il y a des pièces de ma demeure qui n'ont pas vu un balai depuis des années..., suggéra Saî d'un air malicieux... Il y a peut-être même des animaux qui y vivent.

Kaïsha eut alors une sensation étourdissante et extraordinaire. Elle avait l’impression qu’elle pouvait lire Nix, qu’elle pouvait voir son âme à travers ses yeux, et elle savait, sans être capable de se l’expliquer, qu’il en était de même pour lui. Elle était une humaine, il était un tigre des glaces. Deux êtres comme eux n’étaient pas même censés pouvoir cohabiter, encore moins posséder ce lien. Pourtant, ils étaient là.

Chapitre 28

P. 549

- Vas-y, Nix, emmène-moi jusqu'à l'horizon!

Nix poussa un rugissement de joie, qui fit vibrer sa cage thoracique jusqu'au coeur même de Kaïsha, puis ils s'élancèrent tous les deux dans le ciel.

C'était comme la première fois, mais en tellement mieux! À présent, Kaïsha n'avait plus peur de tomber, ni n'était étourdie par la vitesse. Au contraire, elle l'absorba en elle et ne fit plus qu'un avec Nix. Ils dévalèrent la montagne, sautant des distances incroyables, le vent sifflant dans leurs oreilles. Nix les propulsa d'un rocher à l'autre, sautant des crevasses comme s'il s'agissait de ruisseaux.

Rapidement, un aigle vint les rejoindre, et Kaïsha vit Ko-Bu-Tsu et Zuo lui adresser des signes de la main enthousiastes, tous deux ayant un sourire ébahi aux lèvres.

- C'est incroyable! cria Ko-Bu-Tsu.

Kaïsha lui répondit d'un éclat de rire. Elle donna un léger coup de talon à Nix et celui-ci, comme s'il avait lu dans son esprit, doubla de vitesse et ils perdirent rapidement l'aigle derrière eux.

Kaïsha releva la tête et s'enivra du paysage autour d'elle. Elle voyait l'infini, la nature qui s'offrait à elle et l'invitait à la découvrir. Submergée par un torrent d'émotions, elle poussa un cri triomphal au ciel.

Elle était libre, elle était maître d'elle-même, et le monde n'attendait qu'elle!