Extraits

Curran se pencha et m’embrassa avec des lèvres fraîches. « Quel est le problème ? »

La terre, les relations, l’argent... « Ma tante m’a donné une liste de choses que nous n’avons pas et que nous devons obtenir immédiatement. »

Il rit doucement.

Les connexions nous coûteraient notre anonymat, et la terre nous coûterait de l’argent, ce que nous n’avions pas. Curran et moi possédions une partie de la Guilde des Mercenaires. Cela a très bien payé, mais pas assez bien pour nous financer à l’échelle qu’Erra envisageait.

« Penses-tu que c’était une erreur de déménager à Wilmington ? » J’ai demandé.

« J’ai ma femme fumante, mon fils fauteur de troubles, mon fort, ma plage... Qu’est-ce qu’un homme peut vouloir d’autre ? »

« Je suis sérieuse. »

« Je peux le voir. » Il m’a ramassé de mon journal.

« Qu’est-ce que tu fais ? »

Curran tourna autour et sprinta vers l’eau avec moi dans ses bras. La plage s’est envolée.

« Arrêtes ! Curran ! Cu— »

Il m’a jeté. J’ai fondu dans les airs et j’ai éclaboussé dans l’océan. L’eau s’est refermée au-dessus de ma tête.

Aaaa !

Je me suis agitée, j’ai cassé la surface et j’ai haleté. Curran m’enferma dans ses bras, ses yeux gris riant.

« Tu as dit revigorée, pas putain de gelée. Lâche-moi ! »

« Laisse-moi te réchauffer. »

« Je vais me réchauffer ! »

« Je n’ai aucune idée de ce dont tu parles. Je suis à la retraite. »

« Tu as besoin d’un territoire, d’une base défendable suffisamment grande pour loger de nombreuses personnes, d’argent, d’alliés puissants et de liens avec le gouvernement local pour que tout fonctionne. As-tu l’une de ces choses ? »

« Non, » ai-je pressé.

« Alors tu devrais être occupée, n’est-ce pas ? »

« Merci, chère tante, d’avoir une fois de plus énuméré tous mes échecs. »

« J’essaie de te garder en vie. Si tu veux que quelqu’un te dise à quel point tu es spéciale et merveilleuse, vas voir ton père. Il veut que tu échoues, alors tu seras obligée de courir vers lui et de lui demander sa sagesse. »

« Y a-t-il un sens à cette histoire ou veux-tu simplement partager ton passe-temps troublant de tourmenter des chiens loyaux ? »

Erra grimaça. « Tu profites beaucoup de mon amour pour toi. Quoi qu’il en soit, le chien n’avait peur que de deux choses : moi et le tonnerre. Chaque fois que la foudre fendait le ciel, je le trouvais frissonnant près de mon lit et peu importe combien je piétinais et criais, il ne partait pas. Il restait assis là, tremblant, jusqu’à ce que la tempête passe, puis il s’éloignait. »

« Aha. »

« J’ai finalement demandé à Leo pourquoi le chien avait fait ça, et il m’a dit que j’étais la créature la plus effrayante que le chien connaissait. Quand le tonnerre venait, il a courait vers moi parce que j’étais si terrifiante, je ferais fuir le tonnerre et le garderais en sécurité. »

J’ai ri.

« Écoute-moi, fille insolente ! Les gens sont pareils. Que cela te plaise ou non, tu as épousé un Premier. »

« Alors, que suggères-tu ? Traquer des krakens à calibrer ? »

« Oui ! »

« Semble cruel. »

Erra m’a donné l’un de ses anciens regards de pouvoir brevetés, a tendu la main et a giflé une balle invisible devant elle.

« Est-ce que tu me frappes la tête ? »

« Tu joues un jeu très dangereux. Tu as essayé de te cacher de qui tu es. D’abord, tu as essayé de le faire à Atlanta, et maintenant tu essayes de le faire ici. »