Extraits

— Sais-tu au moins à quel point tu es belle ? lui demanda-t-il d’une voix rauque.

— Là, tout de suite, oui, murmura-t-elle. Parce que tu me regardes comme si j’étais la plus belle femme au monde, la plus désirable.

— C’est le cas.

— Je ne correspondrai peut-être plus à ton fantasme quand tu m’auras vue sans mes vêtements, déclara Sarah en déglutissant nerveusement.

— Tu as un très beau corps, ma chérie, déclara Garrett en caressant ses courbes des yeux, excitant du coup toutes les terminaisons nerveuses de la jeune femme. Tu es parfaite. Je n’arrête pas de fantasmer sur toi depuis notre première rencontre. Le jour où nous sommes allés nager, tu portais un maillot de bain tellement couvrant que je risquais de flipper complètement à force d’imaginer ce qu’il pouvait bien cacher.

— Tu as une arme ! s’exclama-t-elle.

Il tressaillit. Sarah était bien le genre de femme à tout remarquer et peut-être aussi à perdre connaissance à la vue d’un pistolet.

— Ouais.

Elle se redressa pour le regarder dans les yeux.

— Je peux l’avoir ? lui demanda-t-elle.

S’il s’attendait à ça ! Il en était renversé. Le pire était qu’elle était sérieuse, elle ne blaguait pas. Elle voulait vraiment qu’il lui donne son arme. Merde.

— Hé, j’étais réellement un pauvre ancien militaire récupérant d’une blessure, protesta-t-il. Je n’ai pas menti au sujet de la balle que j’ai reçue en protégeant ma belle-sœur. Même que ça nous a beaucoup rapprochés elle et moi.

— Ce ne serait pas plutôt ta belle-sœur qui t’a tiré dessus ? s’enquit-elle en levant les yeux au ciel et en secouant la tête. Tu dois être un homme tout ce qu’il y a de plus exaspérant à côtoyer.

— Tu sais ce que j’aime chez toi ? fit-elle en changeant subitement de sujet.

— Mon corps sublime ? réagit-il en clignant les yeux de surprise. Ou les orgasmes incroyables que je te donne ?

— Je t’observais par la fenêtre, avoua-t-elle en rougissant. J’ai remarqué que ton épaule te gênait quand tu faisais du sport.

— Ouais, en fait, je me suis pris le mauvais côté d’une balle, lui expliqua-t-il avec un bref sourire.

— Parce que les balles ont un bon côté ? s’enquit-elle en clignant les yeux.

Il la fixa du regard un bref instant, puis rejeta la tête en arrière et éclata de rire.

— Tu m’as bien eu, là ! s’exclama-t-il.

"Avec Sophie il avait appris à ses dépens qu’il ne fallait sur tout pas sous-estimer les femmes. C’était pourtant exactement ce qu’il avait fait avec Sarah, mais il n’était pas né de la dernière pluie. Putain ! Quelle andouille, mais quel idiot ! Lui, un dur à cuire,un mec balaise, spécialiste des missions dangereuses et il n’était même pas capable de sur veiller une gonzesse sans défense. Quand allait-il apprendre que les femmes n’étaient jamais là où on pensait les trouver ?"

— C’est tout, donc ? Je vais la retrouver sur cette île et je la surveille. J’attends que Lattimer arrive et je lui règle son compte.

— Je me contrefous de savoir si tu couches avec la fille ou si tu joues au curé et à la bonne sœur avec elle, déclara Resnick en expirant bruyamment. Je veux juste que tu la surveilles d’assez près pour savoir chaque fois qu’elle va aux toilettes. Je veux aussi savoir si Lattimer la contacte ou si elle le contacte. Encore une chose, Garrett : je ne veux surtout pas que tu perdes le contrôle dans cette histoire. Ce travail doit être fait correctement. Ne joue pas au héros. Si Lattimer se pointe, surtout ne fais pas l’idiot. Nous le voulons en vie.

— Je vais au Q.G., répondit Donovan en ricanant. Je préfère te prévenir : Sophie se déchaîne dans la cuisine.

Garrett poussa un gémissement. Étant en fin de grossesse, sa belle-sœur donnait libre cours à son instinct de nidification depuis une semaine. Elle avait déjà récuré toute la maison de fond en comble et avait maintenant décidé de préparer suffisamment de plats pour survivre à l’apocalypse.

Depuis qu’elle avait épousé Sam, Sophie obligeait le clan Kelly à se retrouver à heures fixes. Elle n’avait cessé de rappeler à ses beaux-frères qu’ils faisaient partie de sa famille. Elle les obligeait par conséquent à prendre tous leurs repas ensemble. Ils étaient priés d’être ponctuels. Seuls les hospitalisés étaient excusés.

« — Nom de dieu ! Tu penses vraiment que c’est moins stressant de travailler avec des gamins ? Ma mère et ma belle-sœur étaient toutes deux enseignantes. Je me suis toujours demandé comment elles ont pu conserver leur santé mentale.

— Laisse-moi deviner : tu as peur des enfants aussi ?

— Pas peur, exactement, répondit-il l’air renfrogné. Je fais très attention quand j’en ai dans les parages, j’ai peut-être quelques appréhensions. Bon d’accord, j’ai une peur bleue des enfants. Pour moi, tous les gamins sont des terroristes déguisés en petites personnes mignonnes. »