Descrip­tions

L'Assommoir était un bar, rue Poissonnière, à Paris, en 1870. C'est là, dans les vapeurs d'alcool, que se nouera la tragédie de Gervaise.

Abandonnée par le père de ses deux enfants, elle épouse l'ouvrier zingueur Coupeau. Heureux, ils travaillent douze heures par jour jusqu'à ce que Coupeau tombe d'un toit. Ils s'enfoncent alors dans la pauvreté, le vice et l'alcoolisme.

Ce roman, le septième volume de la grande fresque des Rougon-Macquart eut un retentissement énorme. Le succès de Victor Hugo avec Les Misérables était dépassé. " C'est une oeuvre de vérité, dit Zola, le premier roman sur le peuple qui ne mente pas et qui ait l'odeur du peuple." C'est un torrent de mots qui évoque les rues de Paris, les jurons des femmes au lavoir, le cri des ivrognes, les chansons et l'argot des ouvriers. Le soir de sa parution, Zola dînait avec Maupassant, Flaubert et les Goncourt. L'école naturaliste était née qui allait tout dire des parfums comme des puanteurs de la vie, à la ville et à la campagne.

" Tout L'Assommoir peut se résumer dans cette phrase : "Fermez les cabarets, ouvrez les écoles" ", écrivait Zola en 1877. Afin d'atteindre son idéal - travailler, manger à sa faim et avoir toujours un endroit où dormir -, Gervaise, honnête blanchisseuse installée dans le quartier de la Goutte-d'Or, livre bataille à l'alambic du café voisin. Triomphera-t-elle de la " machine à soûler " les travailleurs ? Accusé de " bas-fondmanie " par les antinaturalistes, attaqué aussi par les républicains, qui lui reprochèrent d'avoir représenté le peuple sous des dehors hideux, Zola a voulu, dans le septième roman des Rougon-Macquart, " peindre la déchéance fatale d'une famille ouvrière, dans le milieu empesté de nos faubourgs ". Roman sur les ouvriers parisiens du Second Empire, L'Assommoir a la langue et l'odeur de la misère.

Dédicacé au " grand ami Flaubert, en haine du goût ", L'Assommoir, parce qu'il peignait sans complaisance la condition ouvrière, la folie née de la misère et de l'alcool, provoqua une nouvelle bataille d'Hernani. " M. Emile Zola est le chef de la Commune littéraire ", écrivit un journaliste. " Il pue ferme ", disait un autre et un autre encore : " Ce n'est pas du réalisme, c'est de la pornographie. " Zola répondit : " J'ai montré des plaies... je laisse au législateur le soin de trouver les remèdes. " Et Paul Bourget écrivait à Zola : " C'est votre meilleur roman... Faites-nous encore quelques pages de cette force-là et vous serez le Balzac de la fin du siècle. "

Septème roman du cycle des Rougon-Macquart, L'Assommoir est une plongée dans le monde ouvrier parisien, autour du couple que forment Gervaise Macquart et son mari Coupeau. En un tableau sociologique et naturaliste saisissant, Zola rend compte de leur ascension sociale puis de leur déchéance morale et physique, explicitant à la fois les ravages de l'alcoolisme, de la paresse, et sa conviction de l'existence d'une hérédité familiale fatale dont tous ses personnages apparaissent comme les victimes.

Dans le Paris ouvrier du Second Empire, la tragédie d’une jeune femme qui sombre peu à peu dans l’alcoolisme…

Dans ce roman naturaliste, Zola introduit le monde ouvrier en littérature. Ainsi conçu, L’Assommoir est, selon son auteur, une « œuvre de vérité, le premier roman sur le peuple qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple », ce qui lui confère une étonnante modernité.

L'Assommoir est un roman qui vit, qui vibre de toutes ses pages au coeur de la Goutte d'Or, dans se vieux quartier voué à la démolition. L'Assommoir a l'odeur du peuple; c'est la puanteur l'hôtel Boncoeur, où vivent Gervaise et Lantier. Les immeubles sentent la poussière, la saleté rance, l'oignon cuit et le plomb fondu, et les couloirs résonnent le soir du bruit des portes qui claquent, de la vaisselle qu'on récure, des violentes querelles de ménage, des meubles culbutés, des jurons et des coups... On rit aussi beaucoup, d'un rire énorme et fou; c'est le rire vaseux des alcooliques, le rire étouffé des commères, le rire des enfants qui pourtant ne sont pas souvent à la fête.

Zola déploie tant de verve dans ce roman qu'il est difficile d'en réchapper indemne. L'Assommoir, c'est le coup de matraque donné par une société où le moindre faux pas, le plus petit écart, vous écrase à jamais.

Gervaise laissant derrière elle sa vie à Plassans a suivi à Paris son mari Auguste Lantier. Arrivé à Paris Lantier devient infidèle et paresseux. Il quitte Gervaise pour Adèle. C'est à cette époque que Coupeau décide de la courtiser. Le nouveau couple connaît une certaine prospérité grâce au travail et aux économies. La famille s'agrandit grâce à l'arrivée d'une petite Anna surnommée Nana. Peu de temps après leur mariage, ils habiteront rue de la Goutte d'Or. Gervaise commence à entrevoir son rêve de toujours: avoir sa propre blanchisserie. Malheureusement un accident vient briser ce rêve: Coupeau chute d'un toit et se casse une jambe. Gervaise le ramène chez elle et décide de le soigner, et pour cela elle puise dans les économies. Par amour pour Gervaise, Goujet son seul voisin de l'immeuble lui prêtera l'argent nécessaire à l'achat de la blanchisserie. Coupeau devient infirme et sombre dans l'alcool. Chaque jour qui passe, Gervaise tombe de plus en plus dans la déchéance, elle est gagnée par l'alcoolisme et devenue bouffie et sale. Nana est devenue fleuriste. Coupeau de plus en plus miné par l'alcool est interné à Saint-Anne. Il meurt fou peu de temps après, laissant Gervaise plus seule qu'elle ne l'est déjà. Avec l'hiver arrive la faim, Gervaise complètement démunie doit se prostituer pour survivre. Elle finit par mourir, abandonnée de tous, dans sa dernière demeure: une niche d'escalier.