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Votre histoire est celle de soumissions successives.
Afficher en entierMais ce n'est pas parce qu'on manque de crocs qu'on n'a plus d'appétit !
Afficher en entierLa ville pue l'hypocrisie et les passions contenues. Même le soleil, au-dessus de ces remparts, a des airs de traître.
Afficher en entierJe n'ai pas hâte de mourir, non, mais je voudrais cesser d'attendre.
Afficher en entierC'est la seule chose que nous apprend la mort : qu'il est urgent d'aimer.
Afficher en entierLes femmes parlent plus vrai, plus juste : elles ont la bouche près du coeur.
Afficher en entierJe ne pouvais rencontrer personne sans lui dire que je l'aimais.
Afficher en entierSe prendre pour Dieu, le penchant le plus ordinaire des enfants non battus.
Grandir fut démentir. Grandir fut une chute.
Afficher en entierMais ma mère, assise dans un coin sombre, avait tout deviné. Les yeux très blancs, grands ouverts sus l’inquiétude, elle me fixait, m'interrogeait, me pressait de démentir. Comme je ne réagissait pas, elle sut qu'elle avait raison et une plainte de bête traquée s'échappa de sa gorge.
Je vins m'asseoir auprès d'elle. Immédiatement, elle voulut me rassurer, me faire comprendre qu'elle acceptait tout, qu'elle acceptait déjà. Elle me sourit. Je lui souris. Nous sommes restés longtemps ainsi, accrochés au sourire de l'autre.
Je regardais ce visage sur lequel j'avais ouvert les yeux ; demain, je les fermerai aussi devant lui. Je regardais ces lèvres qui m'avaient chanté des berceuses; je n'en aurais jamais embrassé d'autres. Je regardais cette vieille mère que j'aimais tant et je lui murmurai : "Pardonne moi"
Afficher en entier- En vérité, je vous le dis, l'un de vous va bientôt me trahir.
Un frisson d'incompréhension les parcourut. Ils se mirent immédiatement à se récrier, à protester.
Seul Yéhoûdâh se taisait. Seul Yéhoûdâh avait compris. Il devint plus pâle qu'un cierge. Ses yeux noirs me fixèrent.
- Est-ce moi, Yéchoua ?
Il avait saisi l'horreur de ma proposition : me vendre. Je soutins son attention pour lui faire comprendre que je ne pouvais demander qu'à lui, le disciple préféré, ce sacrifice qui précéderait le mien.
Nos regards tombèrent sur la table pendant que le festin reprenait. Ni lui ni moi n'avions la force de parler. Les disciples semblaient déjà avoir oublié l'incident.
Enfin il se leva et vint près de mon oreille.
- Je sors. Je vais te vendre au sanhédrin. Faire venir les gardes au mont des Oliviers. Te désigner.
Je le contemplais et je lui dis, avant autant d'affection que je le pouvais :
- Merci.
Il se jeta alors contre moi, dépassé par ses émotions, m'agrippant comme si l'on allait nous séparer. Je sentais ses larmes couler silencieusement dans mon cou.
Puis il se reprit et me glissa d'une voix tremblante :
- Le troisième jour, tu reviendras. Mais je ne serai plus là. Et je ne te serrerai pas dans mes bras.
Alors, cette fois-ci, ce fut moi qui le retins. Je chuchotai :
- Yéhoûdâh, Yéhoûdâh ! Que vas-tu faire ?
- Me pendre.
- Non, Yéhoûdâh, je ne veux pas.
- Si tu te fais crucifier, je peux bien me pendre !
- Yéhoûdâh, je te pardonne.
- Pas moi !
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