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Ce n'est pas seulement l'harmonie qui relie le cœur des hommes. Ce qui les lie bien plus profondément, c'est ce qui se transmet d'une blessure à une autre. D'une souffrance à une autre. D'une fragilité à une autre. C'est ainsi que les hommes se rejoignent. Il n'y a pas de quiétude sans cris de douleurs, pas de pardon sans que du sang ne soit versé, pas d'acceptation qui n'ait connu de perte brûlante. Ces épreuves sont la base d'une harmonie véritable.
Afficher en entierLa vie ressemble à une partition compliquée, se dit Tsukuru. Elle est remplie de doubles croches, de triples croches, de tas de signes bizarres et d'inscriptions ambiguës. La déchiffrer correctement est une tâche presque impossible, et on aura beau le faire avec le plus d'exactitude possible, puis la transposer dans les sons les plus justes possibles, rien ne garantit que la signification qu'elle recèle sera comprise exactement ou qu'elle sera estimée à sa vraie valeur. Qu'elle fera nécessairement le bonheur des hommes. Pourquoi faut-il que la vie soit infiniment compliquée ?
Afficher en entierMême en parlant à coeur ouvert, il y a des choses que l'on tait.
Afficher en entierPour chaque chose, il faut un cadre. Pareil pour la pensée. On ne doit pas craindre le cadre exagérément, mais il ne faut pas non plus craindre de le casser. C'est ça le plus important pour trouver la liberté. Respecter et détester le cadre. Les choses qui comptent le plus dans la vie d'un homme sont toujours ambivalentes. Voilà à peu près ce que je peux dire.
Afficher en entierPeut-être méditait-il sur l'ouvrage qu'il était en train de lire. C'était ce qu'exprimaient ses prunelles fixées sur un point imaginaire. Même si elles étaient transparentes et limpides, elles ne livraient rien de lui. Lorsqu'il réfléchissait à un problème abstrait, il montrait ces yeux-là. En l'observant, Tsukuru imaginait une source de montagne que l'on apercevait à travers les arbres.
Afficher en entierIl ne manquait aucun cours à l'université. Tous les matins, il prenait une douche, se lavait les cheveux, et, après chaque repas, ne manquait jamais de se brosser les dents. Le matin, il faisait son lit, et repassait ses chemises. Il s'efforçait de ne se ménager aucun temps libre. Le soir, il lisait un livre durant deux heures, pas davantage. (...) Il avait acquis ces habitudes tout petit et toutes ces routines lui permettaient d'aller de l'avant. Mais il avait perdu foi dans les communautés parfaites, il n'éprouvait plus en lui la tiédeur profonde de leur alchimie.
Afficher en entierSemblable à un jeune arbre qui aspire ses éléments nutritifs de la terre, il recevait du groupe la nourriture dont il avait besoin en cette période de puberté, comme un aliment précieux nécessaire à sa croissance ou comme source de chaleur qu'il conservait en lui pour les périodes de disette.
Afficher en entier" (...) À ma connaissance, il a passé le reste de sa vie à aller et venir entre son foyer et son travail. C'est étonnant, non? Il semblerait que même dans la vie d'un homme en apparence des plus paisible et rangé, il y a toujours, à un moment ou à un autre, une période de grande rupture. Un période de folie, même, porrait-on dire. Chez les hommes, ce tournant est sûrement nécessaire?"
Afficher en entierIl était moyen en tout. En somme, il manquait de couleur.
Afficher en entierLes hommes privés de liberté en viennent toujours à haïr quelqu'un. Tu ne crois pas ? Pour ma part, je n'ai pas envie de vivre de cette façon.
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