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Je relevai la tête, observai les nuages sombres qui flottaient dans le ciel au-dessus de la mer du Nord, et songeai à toutes ces choses que j'avais perdues jusqu'alors au cours de ma vie. Les heures envolées, les personnes mortes ou disparues, les pensées qui ne reviendraient plus.
Afficher en entierUne fois mis en mots, cela paraît banal, mais à ce moment-là, ce nétait pas sous forme de mots, mais d'une masse d'air que je le ressentais à l'intérieur de mon corps. La mort existait aussi à l'intérieur du presse-papiers, comme dans les quatre boules rouges et blanches alignées sur le billard. Et nous vivions en en inhalant les fines particules à l'intérieur de nos poumons.
Jusqu'alors, j'avais toujours considéré la mort comme une existence indépendante, complètement séparée de la vie. En d'autres termes : "Il arrive un jour où la mort nous prend forcément dans ses bras. Mais en revanche, elle ne nous prend jamais avant le jour où elle le fait." Je trouvais que mon raisonnement était d'une logique à toute épreuve. La vie était de ce côté, la mort de l'autre côté.
Mais à partir de la nuit de la mort de Kikuzi, il ne me fut plus possible désormais de penser à la mort (et à la vie) de façon aussi simple. La mort n'est pas une existence située tout au bout de la vie. La mort faisait déjà partie de ma vie dès le départ,c'est un fait qu'il m'était impossible d'ignorer, que je le veuille ou non. Et la mort venait de s'emparer de moi, au moment même où elle emportait Kikuzi, en cette nuit de mai de ses dix-sept ans
Afficher en entierQuand on lit la même chose que tout le monde, on ne peut que penser comme tout le monde.
Afficher en entierJe lisais et relisais mes livres, et, fermant les yeux de temps en temps, j’aspirais profondément leur odeur. D’ailleurs, le seul fait de respirer l’odeur d’un livre et d’en feuilleter les pages me rendait heureux.
Afficher en entierElle s'énerve et elle pleure. Mais ce n'est pas grave en soi, puisqu'elle exprime ses sentiments. C'est quand on ne peut plus le faire que cela devient dangereux. Alors les émotions s'entassent à l'intérieur du corps et se durcissent.Toutes sortes de sentiments se figent et meurent, à l'intérieur du corps.Et c'est terrible.
Afficher en entiere ne dis pas que je n'ai pas confiance dans la littérature contemporaine. Mais je ne veux pas gaspiller un temps précieux en lisant des œuvres qui n'ont pas reçu le baptême du temps. La vie est courte.
Afficher en entierElle ressemblait à un petit animal nocturne attiré par le clair de lune. L’ombre de ses lèvres était amplifiée par l’angle du rayon de lune. Cette ombre qui semblait si fragile tremblotait au rythme de son cœur. Comme si ses lèvres chuchotaient des mots inaudibles à l’adresse des ténèbres.
Afficher en entier-Oui. Et j'aimerais bien que le garçon me dise alors : "J'ai compris, Midori. Excuse-moi. J'aurai dû deviner que tu n'avais plus envie de tarte aux fraises. Je suis aussi idiot et insensible qu'une bourrique. Pour me faire pardonner, je vais aller t'acheter autre chose. Qu'est-ce que tu veux ? Une mousse au chocolat, un gâteau au fromage blanc ?"
-Et qu'est-ce que ça donnera ?
-Je l'aimerai.
-Cela me semble plutôt absurde.
-Mais pour moi, c'est cela l'amour. Personne ne veut comprendre. Pour certaines personnes, l'amour commence par des choses insignifiantes ou sans importance. Si cela ne passe pas par là, ce n'est pas la peine.
Afficher en entierJe suis un être fini, vous savez. La personne qui est devant vous n'est que le pâle reflet de ce qu'elle était autrefois. Ce qu'il y avait de plus précieux en moi est mort depuis bien longtemps et je continue à vivre uniquement sur le modèle de ce souvenir.
Afficher en entierPuisque chacun sait qu'il est incomplet, on s'aide mutuellement.
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