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Si je t'ai blessé, c'est que ta blessure est aussi la mienne. Alors, ne m'en veux pas. Je suis un être inachevé. Bien plus que tu ne le crois.
Œuvre d'une ampleur exceptionnelle, placée sous le parrainage de Salinger et Fitzgerald, La Ballade de l'impossible est le livre qui a révélé Haruki Murakami.
Un superbe roman d'apprentissage aux résonances autobiographiques, dans lequel le maître Murakami fait preuve d'une tendresse, d'un charme poétique et d'une intensité érotique saisissants.
Une fois mis en mots, cela paraît banal, mais à ce moment-là, ce nétait pas sous forme de mots, mais d'une masse d'air que je le ressentais à l'intérieur de mon corps. La mort existait aussi à l'intérieur du presse-papiers, comme dans les quatre boules rouges et blanches alignées sur le billard. Et nous vivions en en inhalant les fines particules à l'intérieur de nos poumons.
Jusqu'alors, j'avais toujours considéré la mort comme une existence indépendante, complètement séparée de la vie. En d'autres termes : "Il arrive un jour où la mort nous prend forcément dans ses bras. Mais en revanche, elle ne nous prend jamais avant le jour où elle le fait." Je trouvais que mon raisonnement était d'une logique à toute épreuve. La vie était de ce côté, la mort de l'autre côté.
Mais à partir de la nuit de la mort de Kikuzi, il ne me fut plus possible désormais de penser à la mort (et à la vie) de façon aussi simple. La mort n'est pas une existence située tout au bout de la vie. La mort faisait déjà partie de ma vie dès le départ,c'est un fait qu'il m'était impossible d'ignorer, que je le veuille ou non.
Murakamienne un jour, Murakamienne toujours ! Tel pourrait être ma devise ;-)
Cette ballade de l’impossible est mon 8ème roman de l’auteur, et sans doute mon préféré jusqu’à ce jour.
Impossible à décrire ou à comparer..., impossible à exprimer ou à faire partager à sa juste valeur..., impossible à oublier tout simplement…
Plus je me pose la question de savoir pourquoi je l’ai tant aimé ? Moins je trouve de réponses concrètes.
Peut-être ai-je tout simplement peur de mal formuler ma pensée ou les sentiments suscités en moi ?
Mais je me dois tout de même d’essayer, ne serait-ce que pour vous donner envie de le lire à votre tour :)
Quand on parle d’immersion totale, je peux dire que c’est l’effet que j’ai ressenti puisque je suis sortie de là un peu désorientée, comme si je quittais une bulle.
Une bulle dans laquelle j’étais blottie durant toute ma lecture, et même quasiment en apnée durant certains passages, notamment celui du premier séjour de Watanabe à la « Maison des amis » pour rendre visite à Naoko.
J’avais parfois l’impression que les bruits extérieurs me parvenaient de loin, et que la réalité s’était effacée pour laisser place à ce Japon des années 70.
Alors je vous laisse imaginer le vide que j’ai ressenti lorsque cette bulle a subitement éclaté en refermant le livre
J’ai retrouvé des thèmes récurrents de l’œuvre de Murakami, comme par exemple : la distorsion des êtres et leur perception du monde, la recherche et le droit au bonheur, et cette solitude comme éternelle toile de fond.…
Et pourtant, il ne se répète jamais puisqu’il les aborde toujours sous un angle différent.
Un des grands atouts de ses personnages, c’est qu’ils ne sont pas envahissants. Comment dire… ?
Ils laissent la place aux lecteurs de s’immiscer à leur côté, au cœur de l’histoire.
D’aucuns diront peut-être qu’ils sont trop fades, mais pas du tout !
Leurs traits ne sont pas forcés mais esquissés tout en finesse justement pour permettre à chacun d’entre nous d’y trouver ses propres repères, de s’identifier afin de ressentir les émotions encore plus intensément.
La musique nous accompagne de chapitre en chapitre, telle une brume magique et apaisante, pour mieux nous rappeler le pouvoir qu’elle peut avoir sur les blessures de l’âme.
Le rythme est lent, et même idéalement allongé pour nous happer et nous faire complètement perdre la notion du temps.
Si toute la littérature japonaise est comme ça, alors je signe tout de suite !
C'est mon premier roman de Haruki Murakami, j'ai un avis mitigé sur ce roman, de 500 pages, que j'ai pourtant lu très rapidement, je me suis attachée aux personnages tout en les trouvant lassant à la fois... Ce roman est un paradoxe pour moi. J'ai aimé l'écriture mais parfois j'étais perturbée par les dialogues, il y a toujours un des personnages qui parlent avec un débit impressionnant, sans aucune pause, et l'autre qui ne répond que des petits "Oui." ou autre. Un contraste étrange parfois...
On est dans le Japon des années 70, j'ai eu l'impression d'être dans un autre monde. J'ai aimé le passage à la "Maison des amis", moi aussi j'aimerais être dans un endroit à l'abri bien éloigné du monde comme cela...
Ce roman offre une atmosphère poétique tout en y glissant des scènes de sexes un peu rudes par moment.
J'ai eu du mal à m'y retrouver.
Enfin, j'avais l'impression de comprendre ce que ressentait Watanabe tout en me demandant ce qu'il avait dans la tête... Au final, son personnage me parait énigmatique.
Malgré tout, ce livre m'a donné envie de lire d'autres romans de cet auteur, et je ne saurais pas dire pourquoi.
Deuxième Murakami pour moi et je crois que j'ai du mal à apprécier ce type de littérature.
Il y a comme un sentiment de frustration au moment de refermer le livre, j'ai l'impression qu'il ne s'est rien passé.
J'admets que ce soit un genre très doux et introspectif mais toujours est-il que j'ai parfois du mal à comprendre où ça va. Surtout que la trame de fond n'est pas hyper jouasse, c'est un peu déprimant comme lecture quand même.
On suit la vie quotidienne de Watanabe, un jeune étudiant japonais qui navigue entre rencontres en tout genre et études. D'un naturel plutôt solitaire, il n'a jamais un mot plus haut que l'autre et on a parfois du mal à savoir si ce qui l'entoure l'émeut vraiment. Il passe d'une situation à une autre d'un ton égal.
Je n'ai pas du tout aimé le personnage de Midori, que j'ai trouvé assez insupportable. C'est une gamine capricieuse et je trouve qu'elle n'apporte pas grand-chose.
L'omniprésence du sexe m'a aussi pas mal interrogée. Déjà, je ne pensais pas que le sujet serait aussi décomplexé dans un roman japonais des années 1980 qui se déroule à la fin des années 1960. J'avais certainement une fausse idée à ce sujet mais il me semblait que la société japonaise était plus pudique et discrète que ça. Spoiler(cliquez pour révéler)Il y a tout de même une scène trop détaillée d'une mineure qui viole une adulte qui m'a pas mal dérangée, même en lisant le livre en 2024. De plus, je n'ai pas bien saisi l'utilité de tout rapporter au sexe tout le temps. Les seules relations que Watanabe a avec les autres personnages, c'est à travers le sexe, aucune des amitiés décrites n'est dépourvue de ce paramètre. Autant l'érotisme ne me dérange pas plus que ça en littérature, autant j'ai du mal à cautionner quand ça n'a pas de sens… et j'ai eu du mal à en trouver par moment !
Enfin, dernier point finalement mineur mais qui m'a quand même gênée dans ma lecture : mon édition était truffée de coquilles. Pas vraiment des fautes au sens propre mais plutôt des erreurs typo : des points au milieu des phrases, le mot "dans" parfois remplacé par "clans", le mot "monde" par "inonde"… Je comprends pas bien comment c'est possible au vu de la récurrence (édition France Loisirs 2007).
Les souvenirs et les regrets, comme on en a tous, font partie des sujets de ce roman.
Il n'y a pas beaucoup d'action et le rythme est assez lent, mais ça va bien avec la nostalgie ressentie par Watanabe (personnage principal).
Les chapitres sont assez longs, il n'y en a que 12 pour 446 pages.
On visite un peu le Japon et ses coutumes.
On découvre les habitations et les mœurs japonaises.
Ce roman a été créé en 1987 et page 384 il est écrit : "Dans une boîte de biscuits, il y en a de toutes sortes, des qu'on aime, d'autres qu'on aime pas tellement."
Cette référence à la vie fait penser au film "Forrest Gump" sorti en 1994, où Forrest dit : "La vie c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber."
Je recommande ce roman qui permet de découvrir le Japon des années 70, mais attention il y'a pas mal de scènes assez osées qui pourraient choquer.
Ce qui est extraordinaire chez Murakami c’est la force de son écriture qui, bien que banale et simple, a priori, sait retenir le lecteur et lui fait accepter voire apprécier les descriptions des actes du quotidien si banals, si répétitifs, potentiellement ennuyeux… Probablement parce que cette lenteur c’est la vie qui s’écoule et s’étire doucement et dans laquelle chacun peut se reconnaître. « La ballade de l’impossible » c’est un livre poétique comme souvent avec Murakami, réaliste, ce qui est moins fréquent chez cet auteur, sur l’amitié, sur le passage parfois violent de l’adolescence à l’âge adulte, un livre plein de tendresse et d’émotion face à la difficulté de d’aimer, de vivre et face à la mort… Vous aurez du mal, probablement comme moi, au terme du livre, à quitter Watanabe…
Si j'ai beaucoup aimé poursuivre mon voyage à travers l'œuvre de Murakami, La Ballade de l'impossible m'a laissé de marbre. Après un tel mélange des genres dans Kafka sur le rivage, je m'attendais à une histoire moins banale. Le personnage principal m'a paru antipathique et froid, ses infidélités sont non seulement encouragées mais on a même l'impression que le personnage ne peut pas vivre sans en passer par là. Quoique, de toute façon, on sait jamais ce qu'il pense, ni ce qu'il veut ni ce qu'il est. Il se laisse aller sans but réel. On dirait Madame Bovary. Et c'est pas un compliment.
J'avais déjà lu plusieurs romans de cet auteur. J'ai retrouvé avec bonheur sa belle écriture mais je me suis un peu lassée. Les personnages sont attachants mais j'ai parfois décroché un peu de l'histoire car il y avait des longueurs;
Ce roman tourne autour de la mort et raconte la vie de 2 adolescents marqués par le suicide d'un ami. Peut-être que le sujet était trop noir...
J'ai bien aimé le passage à la maison des amis où vivent des personnes un peu paumées.
Ce que j'avais écrit de ce livre onirique inoubliable :
I once had a girl, or should I say she once had me ?
Your currently listening to : Norwegian Woods.
Noruwei no Mori
Norwegian Woods ou la ballade de l'impossible est le livre qui m'a fait découvrir l'art à la Murakami. Un art particulier, sensuel et laissant respirer les lettres entre les phrases.
Tout réside dans la simplicité, dans ce rêve éveillé qu'est La ballade de l'impossible.
Cette nostalgie ou dégout d'un temps révolu, un temps où la mort fait sa petite promenade.
Les paroles de la chanson des Beatles réside en échos dans le coeur de ces
adolescents en quête identitaire.
Ce livre se construit sur une antonymie implicite fondamentale : le deuil et le désir. Cette fragmentation nous ouvre les portes d'un nouveau monde, le monde de Murakami celui
du rêve éveillé. La littérature asiatique n'est pas vraiment un mystère pour moi donc à vrai dire je me sentais prête à affronter ce genre d'écriture. Je ne m'attendais pas
à être totalement embrassé par une sorte de néant total qui émanait du livre... Ce sentiment amer qui vous poursuit et qui vous empêche de poser le livre.
Watanabe étudiant à Tokyo dans les année 70 fera des rencontres qui changeront
sa vie : celle de Midori avec qui il a développé une certaine attirance, celle de Naoko et Kizuki dans ces années de lycée qui le marquera à jamais suite au suicide de Kizuki.
Ce n'est pas pourtant Kizuki qui le poursuivra mais Naoko, il aura une relation ambigue avec celle-ci nous revenons au deux mots qui décrivent cette oeuvre : désir et deuil. Le talent de Muraki réside dans sa capacité à aborder des thématiques crues et dures en y ajoutant de l'érotisme, de la poésie et toute la folie qui va avec.
« Ce n’était pas mon bras qu’elle cherchait mais un bras.
Ce n’était pas ma chaleur qu’elle cherchait mais une chaleur.
J’étais gêné de n’être que moi.»
« Quelle que soit notre vérité, la tristesse d’avoir perdu quelqu’un qu’on aime est
inconsolable. La vérité, la sincérité, la force, la douceur, rien ne peut calmer la douleur,
et, en allant au bout de cette souffrance, on apprend quelque chose qui ne nous est
d’aucune utilité pour la prochaine vague de tristesse qui nous surprendra. »
Murakami n'est pas l'auteur japonais contemporain le plus connu et le plus lu pour rien ;). On retrouve dans ce livre de nombreuses références comme celle à Gatsby le magnifique en utilisant le personnage de Nagasawa. D'ailleurs, Nagasawa fut l'un des personnages qui m'a le plus perturbé... Peut-être est-ce dû à sa nonchalance ou son semblant de nonchalance ? Lorsque je pense à Midori ou Nagasawa un flou se crée dans ma tête, les décrire semble difficile. Les remarques de Midori sont toujours si étrange...
Ces jeunes se recherchent mais ils sont mangés pas la solitude et un mur qui se pose entre eux et la vie réelle. Le protagoniste Watanabe n'est pas non plus totalement transparent, on n'arrive pas à dessiner ses traits, ce qui le défini. Lui-même ne semble pas le savoir, il ne sait, il erre. C'est sa sensibilité et son nihilisme apparent qui nous touche. Je ne me sens pas apte d'écrire noir sur blanc tout ce que je pense de ce livre : mon ressenti est resté dans le livre lorsque je l'ai fermé. La mysticité de chaque phrase, les paysages sont
restés tel un rêve éveillé. Après avoir lu le premier chapitre durant la nuit, je me suis endormie ou bien je croyais m'être endormie. C'est-à-dire que je m'imaginais les scènes du roman de manière si vive. Les mains de Naoko, ses larmes, son cri et puis cette herbe, ce puit ; je les ressentais. Un rêve éveillé... Oui, c'est le terme parfait. Je me sentais envoutée, prise au dépourvu par un alcool qui répugne mais que le boit car c'est la
seule façon d'oublie sa condition. L'importance de la neige dans ce roman souligne le poids de la mort, cette mort qui part avec leur innocence. Ce blanc polysémique...
Aaah, la fin vous offre une open ending à dévoré, bonne chance pour la décrypter.
Parole de l'auteur :
« J’ai voulu parler de ce qu’on éprouve quand une personne aimée se perd et disparaît.
Une personne qui avait de l’espoir, de la volonté, une personne avide d’aimer,
mais qui s’est égarée. J’ai connu beaucoup de gens précieux qui se sont perdus au détour
d’un chemin ; ils me manquent toujours. J’avais envie d’écrire pour eux.
C’était la seule chose que je puisse faire : écrire sur eux. Pour eux. Sur l’espoir qui s’en va,
l’absence de but, la perte de tout repère. C’était le sentiment qui devait servir de fil
conducteur. Le sentiment est essentiel dans une histoire. Vous pouvez écrire une très
bonne histoire, bien agencée. Mais sans sentiment pour la porter, la nourrir, ce n’est rien. »
(Haruki Murakami)
« Dans la Ballade de l’impossible, il y a six personnages. Trois survivent, trois disparaissent
et passent dans l’autre monde – ils se suicident. Trois restent dans ce monde-ci,
mais ils savent à la fin combien il est instable. C’est une forme de mono no aware
(« la poignante mélancolie des choses » chère à la poésie japonaise traditionnelle, ndlr).
C’est étange parce que quand j’ai commencé La ballade de l’impossible, j’avais cette idée
selon laquelle trois des six personnages disparaîtraient, mais je ne savais pas qui.
Quand j’écrivais, je me demandais qui survivrait, qui mourrait. » (Haruki Murakami)
L'art à la Murakami...
De retour à moi haha. Vous pouvez vous demander pourquoi j'écris cela maintenant
ou quel est le but (?) Le besoin de faire ressorter une partie de ce que j'ai ressenti,
le besoin d'écrire quelque chose pour ne pas être englouti par la vie et sa routine,
le besoin de ne pas oublier. Le besoin de rester attacher à quelque chose. C'est
quelque chose que j'ai noté chez moi, j'ai besoin d'écrire : une affligeante angoisse
que les mots s'envolent et que l'oublie seul reste. Le sentiment de solitude se transporte
au-delà des barrière du vivant, l'attachement à ses mots, à ses lettres...
Cela est un premier point mais je suis également très fatigué, exténué et c'est la seule
façon de me remettre sur pieds.
Etrange mais en écrivant ça j'étais si concentré que je n'ai pas remarqué que ça va faire
un bon bout de temps que j'écoute la même chanson en boucle...
Murakami nous a partagé un récit d'une période la vie marquée par l'ennui, l'incertitude
et la fièvre passionnelles. Un récit subtil et aérien, dont la mélancolie se pose comme
« Ecrire c’est comme un rêve éveillé. Une expérience hors norme dont on ne pénètre
pas toujours la logique. » Haruki Murakami
« Nous savons tous que nous sommes « tordus » (…) La plupart des gens vivent sans être
conscients de leur propre torsion. Mais c’est justement cette torsion qui est la condition
préalable nécessaire pour vivre dans notre petit univers. Nous l’arborons comme un Indien
les plumes qui signent son appartenance à la tribu.«
Il est mieux réussi que le premier tome de 1Q84 que j’avais eu énormément de mal à terminer !
Une bonne lecture presque coup de coeur mais j’ai un peu décroché de l’histoire vers la fin du livre mais il y a vraiment des phrases magnifiques que j’ai noté pour les relire plus tard.
Première rencontre avec Murakami et je ne suis pas près de l’oublier.
L’histoire commence sur une chanson des Beatles que notre narrateur et personnage principal, Watanabe, entend dans l’avion et qui le ramène des années en arrière, au creux de l’histoire qui nous intéresse.
Cette balade de l’impossible, c’est une tentative vaine et pourtant terriblement réussie de l’auteur d’encapsuler les grands chapitres d’une vie et notamment ceux de l’adolescence. Watanabe, adolescent peu sociable mais doté d’une grande sensibilité, évolue au gré des soubresauts de la vie : perte de son meilleur ami, rapprochement avec Naoko et rencontre de Midori, deux jeunes femmes que tout oppose. Et pourtant, les deux cherchent leur place dans ce monde, tout en étant confrontées aux mêmes difficultés.
Qu’est-ce que l’amitié, qu’est-ce que l’amour et où doit se situer le sexe : quelque part entre les deux, dans l’un ou dans l’autre, à moins qu’il puisse coexister dans les deux ou se nourrir de l’un et de l’autre ? Peut-on aimer deux personnes à la fois ? Laquelle faut-il attendre : la fragile qui guérit lentement de la vie ou l’extravertie qui vit rapidement et dans l’action ? Voilà, entre autres, les questions existentielles que posent le roman.
Mais Murakami ne donne pas de réponse tranchée et fait évoluer son personnage au gré de son instinct et de ses sentiments. Lentement, poétiquement, Watanabe s’adapte aux rebondissements qui surviennent. Et parfois – le plus souvent même - il n’y en a tout simplement pas, parfois Murakami tire seulement et placidement le fil de la vie sous nos yeux, avec une écriture qui tient pourtant en haleine. Car c’est aussi ça la vie, des moments où le fleuve de l’instant présent s’écoule sans que rien ni personne ne vienne perturber sa source. Et c’est d’ailleurs souvent au détour d’une scène banale que le génie de Murakami fait irruption. De ce rythme majoritairement lent, en résulte des dénouements hyper réalistes et immersifs qui se superposent et s’ancrent sur nos vécus personnels. A la différence près que Murakami joue et s’amuse avec le sexe, démystifie et dédramatise cet acte charnel en proposant des scènes parfois loufoques ou surprenantes.
L’autre force de ce roman est le relief et la profondeur qu’à su donner Murakami à ses personnages. Car c’est aussi au gré des rencontres - Nagasawa l’intellectuel anticonformiste et surtout Reiko la musicienne sage – que Watanabe progresse et grandit. Le premier fait son éducation intellectuelle et morale, sa personnalité l’aidant à comprendre les vertus qu’il aime ou non. La seconde prolonge cette éducation sur un spectre plus sentimental et sexuel. Naoko entretient son désir tandis que Midori exalte sa pulsion de vie et de curiosité. Ainsi Murakami taille ses personnages en les faisant vivre et frictionner au contact de l’un et de l’autre. C’est précisément là que réside la beauté de « La balade de l’impossible » : alors que Watanabe grandit et apprend, le lecteur a également cette impression de s’épanouir et de vivre à ses côtés.
Avant de proposer une belle histoire sur des thèmes fédérateurs traités avec brio, Murakami propose une atmosphère : poétique, lumineuse, presque solaire. Car malgré sa grande part d’ombre et les événements tragiques qui surviennent, « La balade de l’impossible » ne verse jamais dans le pathos. Ni l’histoire, ni son héros, finalement très courageux, ne lâchent prise face au désespoir. La vie offre de beaux combats et la détresse n’est pas toujours l’ennemi que l’on croit. Il y a là je crois, une leçon forte à retenir et à murir, laquelle invite et mérite d’autres lectures, tant elle est semblable aux effluves d’un parfum : fragile et facile à oublier.
Résumé
Si je t'ai blessé, c'est que ta blessure est aussi la mienne. Alors, ne m'en veux pas. Je suis un être inachevé. Bien plus que tu ne le crois.
Œuvre d'une ampleur exceptionnelle, placée sous le parrainage de Salinger et Fitzgerald, La Ballade de l'impossible est le livre qui a révélé Haruki Murakami.
Un superbe roman d'apprentissage aux résonances autobiographiques, dans lequel le maître Murakami fait preuve d'une tendresse, d'un charme poétique et d'une intensité érotique saisissants.
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