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« La vérité la plus brutale ne se trouve jamais en surface. Il faut creuser, la porter à la lumière et la débarrasser de ses impuretés. »
Afficher en entierEcoute, on n'est pas amies depuis longtemps et je ne vais pas te donner de conseils conjugaux. Sauf si on sort boire des cocktails, là je ne me gênerai pas, dit-elle en pouffant. Mais s'il y a bien une chose en laquelle je crois, c'est en l'importance de suivre ses rêves. Je sais de quoi je parle. Si tu veux faire autre chose de ta vie, la seule chose qui te retienne, c'est toi.
Afficher en entier« Ce travail est mon fardeau, né de mon chagrin. »
Afficher en entier« Sur les premières pages, l’encre était douce et les mots étaient rédigés d’une main légère qui ne connaissait ni le deuil ni la rébellion. Ces notes délavées appartenaient à ma mère. La petite boutique aux remèdes pour femmes, situé au 3, Back Alley, lui avait appartenu bien avant de m’être transmise.
Il m’arrivait de relire ses indications - 23 Mar 1767, Mrs R. Ranford, Achillea Millefolium, 15 gttes, 3x - et les mots m’évoquaient sa présence : les cheveux qui glissaient sur sa nuque quand elle moulait la tige de l’achillée millefeuille au pilon ; la peau fine, tendue comme du papier sur les os de sa main quand elle arrachait les graines de la fleur. Mais à l’époque, ma mère ne dissimulait pas son officine derrière un faux mur, et elle ne diluait pas ses potions dans des bouteilles de vin rouge. Nul Besoin pour elle de se cacher. Les teintures qu’elle prodiguait n’avaient pour but que le bien : apaiser les chairs à vif des jeunes mères, provoquer les menstrues des épouses infertiles. Ainsi, remplissait-elle les lignes de son registre avec la liste des herbes les plus bénignes. Personne ne s’en serait alarmé.
Sur mes pages, j’inscrivais l’ortie, l’hysope et l’amarante, oui, mais également de bien plus sinistres remèdes : la belladone, l’ellébore, l’arsenic. Sous l’encre qui imbibait le parchemin se cachaient la trahison, la douleur… et les plus sombres secrets. »
Afficher en entier— Je ne crois pas aux fantômes, si c’est ta question, ni aux petits nuages diaboliques que les enfants, comme toi, craignent dans le noir. Réfléchis un peu. Si nous devenions tous des fantômes en mourant, et si nous étions condamnés à hanter les endroits où nous avons vécu, alors pourquoi Londres n’est-elle pas plongée dans une brume perpétuelle ?
Derrière elle, le feu crépita.
— En revanche, je crois que parfois, nous sentons la présence de ceux qui ont vécu avant nous. Ils ne sont pas des esprits, mais des créations de notre imagination, engendrées par le désespoir.
Afficher en entierTu veux jouer à l’apprentie et apprendre à concocter des poisons pour aider des femmes conspiratrices à tuer leurs maris ? Leurs maîtres ? Leurs frères, prétendants, chauffeurs, fils ? Ce n’est pas une confiserie ici, petite. Il n’y a pas de bonbonnières de chocolats fourrés à la purée de framboise.
Afficher en entierLa magie était partout, il suffisait de savoir où regarder.
Afficher en entierToute substance ingérée à une action destructrice, stimulante ou inhibante.
Afficher en entierJe jure solennellement devant dieu, créateur de toute chose...
De ne jamais révéler les mystères du métier à des ingrats ou à des inconscients
De ne jamais divulguer les secrets qui me sont confiés...
De ne jamais administrer de poison ...
De désavouer et de fuir comme la peste les pratiques scandaleuses et pernicieuses des charlatans, de la secte empirique, et des alchimistes...
Et de ne jamais conserver de remèdes Rance ou nuisibles dans mon officine.
Que la bénédiction divine perdure, tant que je suivrai ses ordres !
Ancien serment d'apothicaire
Afficher en entierElle n’aurait pas dû faire ça. Son petit cœur avait dû penser que l’erreur à l’origine de cette catastrophe lui valait d’en payer le prix. Ou peut-être y avait-il autre chose, comme sa peur des esprits. Peut-être craignait-elle que mon esprit vienne la hanter après ma mort. Comme je regrettais de ne pas m’être montrée plus compréhensive avec ses histoires sur le fantôme de monsieur Amwell ! Comme j’aimerais prendre un ton plus doux, gagner sa confiance, la convaincre de ce qui était réel et de ce qui ne l’était pas. Je voulais plus que tout remonter le temps et la ramener à moi. Je reculai, les genoux affaiblis sous le poids étouffant des regrets.
Les regrets, mais aussi la colère.
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